Le tirage au sort des groupes qualificatifs devrait avoir lieu le 19 avril prochain, et le calendrier de la CAF prévoyait quatre journées au mois de juin. Mais face aux protestations des équipes qualifiées pour la Coupe du Monde 2022, la CAF l’a finalement modifié. Plusieurs sélectionneurs y étaient favorables.
Les quarante-huit sélections concernées par les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2023 en Côte d’Ivoire seront fixées sur leur sort le 19 avril. La Confédération Africaine de Football (CAF) envisage toujours de faire disputer les quatre premières journées au mois de juin, et les deux dernières au mois de septembre. Mais depuis le tirage au sort de la Coupe du Monde, le 1er avril dernier à Doha (Qatar), trois fédérations (Maroc, Sénégal et Tunisie) avaient demandé le report du coup d’envoi des éliminatoires, avec comme argument principal la nécessité de profiter des prochaines dates FIFA (juin et septembre), en menaçant de boycotter la CAN si elles n’étaient pas entendues.
Depuis ces déclarations auxquelles il ne fallait pas accorder trop d’importance, puisqu’un boycott de la compétition pourrait entraîner de lourdes sanctions financières et sportives à l’égard des frondeurs, l’idée d’une modification du calendrier a fait son chemin dans les bureaux cairotes de la CAF. Aujourd’hui, les choses sont claires : les deux premières journées se joueront en juin, les 3e et 4e en septembre et les deux dernières en mars 2023, un peu moins de trois mois avant le coup d’envoi de la CAN, en juin. « Cette option me semble plus logique. Quatre journées en juin, cela me semblait trop difficile à organiser. Tout le monde connaît les difficultés pour voyager en Afrique, où les liaisons aériennes ne sont pas aussi bonnes qu’en Europe. Toutes les fédérations ne peuvent pas utiliser des avions privés, pour des questions de moyens. L’Afrique est un continent très vaste. Imaginez si mon équipe devait affronter une équipe d’Afrique du Nord, une d’Afrique australe et une d’Afrique de l’Est… Tout le monde aurait passé son temps à voyager et à très peu s’entraîner, cela n’aurait été une bonne chose ni pour l’équité de la compétition, ni pour la santé des joueurs, lesquels auraient accumulé de la fatigue et se seraient exposés à des risques de blessures », explique Patrice Neveu, le sélectionneur français du Gabon.
Son point de vue est partagé par le Franco-comorien Amir Abdou, le nouveau coach de la Mauritanie. « Quatre matches en juin, cela me semblait inimaginable. Pour des raisons logistiques, d’abord. Certains déplacements seraient trop difficiles à organiser. Et en fin de saison, il me semblait délicat de demander aux joueurs de disputer quatre matches aux quatre coins de l’Afrique. Deux matches en juin, deux en septembre et deux en mars 2023, cela me semble plus cohérent. » Cela permettrait donc aux cinq sélections qualifiées pour la Coupe du Monde, et accessoirement à celles qui ne le sont pas, de disputer un ou deux matches amicaux au mois de juin. « C’est une hypothèse, et il faut penser aux mondialistes, qui doivent bénéficier de bonnes conditions pour se préparer, car on sait qu’il est très difficile de se qualifier pour une Coupe du Monde », reprend Neveu.
Depuis Ajaccio, où il est revenu passer quelques jours en famille, Jean-Michel Cavalli, le sélectionneur français du Niger, est également favorable à un éparpillement du calendrier, en rappelant que « toutes les sélections ne sont pas à égalité non seulement sur le plan financier, mais sur la richesse de leurs effectifs. Aujourd’hui, l’option qui a été retenue me semble la plus cohérente. Il faut penser aussi aux cinq mondialistes, à qui on va laisser la possibilité de jouer au moins un match amical au mois de juin. » Le calendrier de la phase de groupes des qualifications pour la CAN 2023 devrait être connu dans les jours qui suivront le tirage au sort.
Alexis BILLEBAULT