Le Portugais José Peseiro, qui avait trouvé un accord avec la Fédération nigériane au mois de décembre dernier, a enfin été nommé sélectionneur des Super Eagles pour deux ans. Alors qu’il s’apprête à diriger quatre matches entre le 28 mai et le 13 juin, retour sur le parcours mouvementé de l’ancien adjoint de Carlos Queiroz au Real Madrid.
De notre correspondant en France,
Depuis le 29 décembre dernier, après avoir trouvé un accord avec la Fédération Nigériane de Football (NFF), José Peseiro (62 ans) a enfin signé son contrat. Le Portugais a pu observer de loin, les récentes performances de sa nouvelle équipe, éliminée en 16ème de finale de la CAN 2021 par la Tunisie (0-1). Puis de la Coupe du Monde lors des barrages par le Ghana (0-0, 1-1).
José Peseiro aura dans les prochains mois le loisir de constater la fiabilité de la NFF en jetant régulièrement un œil à son compte en banque. Mais dans l’immédiat, le successeur de l’intérimaire Augustine Eguavoen va avoir d’autres préoccupations, beaucoup moins mercantiles.
Entre le 28 mai et le 13 juin, le Nigeria va disputer quatre matches. D’abord, face au Mexique (28 mai) et face à l’Equateur (2 juin) en amicaux, aux Etats-Unis,. Puis contre la Sierra Leone (9 juin) et l’Île Maurice (13 juin) en qualifications pour la CAN 2023. Un programme copieux pour Peseiro, et qui va permettre au technicien lusophone d’avoir l’esprit bien occupé. Et si les résultats suivent, de donner raison à la NFF, dont le choix est diversement apprécié au Nigeria, un pays où la sélection nationale est scrutée de très près.
Le CV de Peseiro, premier sélectionneur portugais de la riche histoire des Super Eagles est long comme le bras. Pas forcément en tant que joueur, puisque l’ex-attaquant a toujours évolué dans son pays. Et de préférence dans des clubs évoluant notamment au mieux en Ligue 2 (Amora FC, Oriental Lisbonne, Samora Correia, SCU Torreense), en Division 3 (Alcanenense) ou en D4 (Santarem). C’est d’ailleurs dans cette formation qu’il a mis fin à sa carrière en 1994, à l’âge de 34 ans.
Devenu entraîneur, Peseiro a beaucoup bougé. Surtout après son passage au Real Madrid. Il était adjoint de son compatriote Carlos Queiroz en 2003-2004, qu’il avait accompagné après avoir fait ses classes à Santarem, Montemor, Oriental Lisbonne et au CD Nacional. C’est avec le club de Madère qu’il avait décroché son premier titre de champion de Ligue 2 en 2000. Plutôt casanier lorsqu’il était footballeur, Peseiro a pris goût aux voyages une fois le costume d’entraîneur, endossé.
Son passage à Madrid a en effet boosté sa carrière, laquelle Peseiro a pris une tournure décisive lors de sa nomination au Sporting Lisbonne en juillet 2004. L’aventure ne durera que sept mois. Mais Peseiro a toujours su rebondir, accumulant les expériences et les séjours relativement courts.
La liste des clubs où il a fait escale est assez impressionnante : Al-Hilal (Arabie saoudite), Panathinaïkos Athènes (Grèce), le Rapid Bucarest (Roumanie). Mais aussi un passage de plus de deux ans sur le banc de la sélection saoudienne entre février 2008 et janvier 2011. Puis, le Portugais est rentré au pays pour entraîner le Sporting Braga, le temps de gagner la Coupe de la Ligue en 2013. Il refait ensuite sa valises pour Al-Wahda (Emirats arabes unis) et l’Egypte, où il conduira Al-Ahly au titre de champion en 2016.
Quelques mois après son retour du Caire, José Peseiro dirigea brièvement le FC Porto de janvier à mai 2016, puis de nouveau le Sporting Braga (juillet-décembre 2016). Il va de nouveau migrer vers les Emirats arabes unis et Sharjah FC (janvier-octobre 2017). Retour encore au Portugal. D’abord au Vitoria Guimarães (février à mai 2018), puis au Sporting Lisbonne pour un séjour tout aussi éphémère (juillet à novembre 2018).
Le 4 février 2020, Peseiro découvre un nouveau continent : l’Amérique du Sud, en s’engageant avec le Venezuela. Il démissionnera cependant en août 2021, lesté d’un bilan peu flatteur (une victoire, trois nuls et six défaites). Du côté de Lagos ou Abuja, les (très) exigeants supporters des Super Eagles espèrent juste que l’histoire ne bégaiera pas…
