Le départ – onéreux - de l’Argentin Hector Cuper acté, la RD Congo va une nouvelle fois se mettre en quête d’un sélectionneur, en vue des deux matches qualificatifs pour la CAN 2023 face à la Mauritanie en septembre prochain. Mais du côté de Kinshasa, on a décidé de prendre son temps.
De notre correspondant en France,
A priori, les millions de supporters des Léopards vont devoir se trouver d’autres occupations, que celle consistant à chercher le nom du futur sélectionneur. Les deux défaites face au Gabon (0-1 à Kinshasa, le 4 juin) et à Omdurman contre le Soudan (1-2) ont sérieusement compromis les chances de la RDC de participer à la CAN 2023 en Côte d’Ivoire. Et les deux matches face au leader mauritanien au mois de septembre s’annoncent déjà décisifs. Hector Cuper (66 ans), engagé le 30 mai 2021, a été averti par un courrier de Serge Nkonde, le ministre des Sports, que sa mission en Afrique s’arrêtait là.
Ce renvoi n’a rien de surprenant. Avant l’arrivée de Cuper, la RDC avait échoué lors des qualifications pour la CAN 2022 au Cameroun. Elle était devancée par la Gambie et le Gabon. L’Argentin n’a pas réussi à qualifier son équipe face au Maroc (1-1, 1-4), à l’occasion des barrages pour la Coupe du Monde. Et les débuts pour Cuper, payé plus de 50 000 euros par mois, hors primes et avantages, le compte n’y était pas par rapport aux objectifs fixés.
L’ancien sélectionneur de l’Egypte, de la Géorgie et de l’Ouzbékistan, était sous contrat jusqu’en 2023. Et cette séparation va coûter autour de 600 000 euros aux contribuables congolais. Puisque c’est l’Etat qui réglait le salaire du sud-américain et de son staff technique. Cuper est reparti en Espagne, où il vit, et la partie adverse va tenter de diminuer le montant de la note. «Il va y avoir des négociations, les Congolais vont essayer d’économiser un peu d’argent. Mais rien ne dit que Cuper acceptera», suppose une source proche du dossier.
Le ministère des Sports, en accord avec la Fédération Congolaise de Football (FECOFA), a décidé de ne pas se presser pour nommer un sélectionneur. «D’abord, régler le cas Cuper. Ensuite viendra le temps de penser à la suite. Comme d’habitude, sachant que la RDC ne jouera que fin septembre face aux mauritaniens, ils vont commencer à s’affoler au mois d’août pour nommer un coach pour septembre. C’est ce que font beaucoup de pays africains. Ils estiment que cela ne sert à rien de prendre un coach pour juillet et août, parce qu’il n’y a pas de matches. C’est une façon d’économiser deux mois de salaire. Alors que dans l’idéal, il faudrait lancer le processus rapidement. Pour que le nouveau sélectionneur dispose du temps nécessaire pour connaître l’effectif, voir des joueurs, etc. Mais on ne va pas changer les habitudes comme ça», soupire, un agent bien introduit sur le marché africain.
Cet attentisme n’a évidemment pas empêché les premières spéculations sur l’identité sur futur sélectionneur des Léopards. L’ancien international français Claude Makélélé, né à Kinshasa, s’est empressé de dire que le poste l’intéressait. Sébastien Desabre, sous contrat avec Niort, a vu son nom circuler dans la presse. «Il a entraîné des clubs et une sélection en Afrique (Ouganda), donc forcément, il va être cité, alors qu’il n’est absolument pas candidat », poursuit cet agent. D’ici à l’amorce du processus, des hypothèses continueront à circuler, jusqu’à la publication d’une short-list pour la succession de Cuper. Et comme toujours, il n’y aura qu’un seul élu, et beaucoup de déçus…