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CAN 2022 (F): Lionnes de l’Atlas, le Mondial en ligne de mire

Pays hôte de la CAN féminine, le Maroc a survolé son groupe pour rejoindre les quarts de finale. Les Lionnes de l’Atlas n’ont qu’une chose en tête : décrocher leur sésame pour le prochain Mondial. Ce qui serait un énorme exploit dans un pays où le foot féminin tente de s’offrir une belle vitrine.
De notre correspondant au Maroc

Les Marocaines sont à un match du prochain Mondial 
Les Marocaines sont à un match du prochain Mondial 

Il y a quelques années, personne n’imaginait le Maroc dans une CAN féminine, encore moins en lutte pour une place en Coupe du monde. Les échecs se répétaient et la sélection manquait de véritables leaders pour bien figurer dans les compétitions africaines. Les Lionnes de l’Atlas rataient d’ailleurs le train de la CAN régulièrement. Normal à une époque où le football féminin était encore négligé.

Le Royaume chérifien a pris des mesures pour inverser la tendance. Désormais, le foot féminin y a une place plus importante, ce qui favorise l’arrivée en sélection de nombreuses joueuses évoluant à l’étranger. L’engouement que suscite la discipline est encore à démontrer, mais la CAN a permis de voir que l’image du foot féminin a nettement évolué.

Les Lionnes de l’Atlas, poussées par leur public, sont d’ailleurs en train de réaliser une compétition quasi-parfaite. Si elles n’ont pas encore inscrit de but dans le jeu (cinq buts sur coups de pied arrêtés), elles ont été l’une des meilleures équipes en termes de possession de balle. La patte de Reynald Pedros et de la meneuse Ghizlane Chebbak se voit dans leurs prestations, ce qui leur permet aujourd’hui d’être à un match de disputer le Mondial pour la première fois. Mais pour réaliser cet exploit historique, les Marocaines devront dominer le Botswana, ce mercredi 13 juillet (20h GMT).

«Nous allons disputer un match afin de nous qualifier pour les demi-finales et d'assurer une place à la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande 2023. Nous espérons rendre heureux les Marocains en nous qualifiant pour le carré final de la CAN», a déclaré Pedros avant la rencontre décisive contre les Botswanaises au Complexe Sportif Prince Moulay Abdellah de Rabat.

«Potentiels énormes»

De son côté, l’attaquante de l’équipe nationale, Rosella Ayane (Tottenham), est optimiste, malgré son manque d'efficacité (1 but, sur penalty dans la compétition). Elle dit : «A chaque stage de préparation, je disais aux filles que la qualification à la Coupe du monde était le seuil minimum et je continuerai de le dire haut et fort. Nous disposons de bonnes joueuses et l’un des meilleurs entraîneurs au monde. Les potentiels de cette équipe sont énormes et j’espère que nous pourrons le démontrer.»

Au delà de la CAN, Ayane évoque l’apport de cette génération sur le regard de la société vis-à-vis du foot féminin. «Nous pouvons également regarder au-delà de la réussite sportive vers l'impact individuel et sociétal que mes coéquipières et moi pouvons avoir sur les jeunes au Maroc», a-t-elle expliqué.

Pourtant, certains déplorent le manque d’intérêt au sein d’une frange des Marocains. «Une qualification en quart de finale chez les hommes est accueillie avec des klaxons, mais c’est le calme plat pour les filles alors que c’est une première fois », remarque une journaliste. Quoi qu’il en soit, les Marocaines restent concentrées sur leur principal objectif : le Mondial.

«La pression sera là»

Les Lionnes de l’Atlas aborderont ce match avec une certaine pression. Déjà face à un Sénégal remanié, la lutte pour la première place avait un peu crispé les Marocains dominatrices mais inefficaces. Contre le Botswana, les protégées de Pedros devront chasser le doute pour espérer décrocher leur place au Mondial.

«Il existe une pression relative au quart de finale, mais nous préparons cette phase comme tous les autres matchs avec l’objectif de réaliser la victoire», affirme Salma Amani.

Les Marocaines avancent avec plus de certitudes. Elles disposent d'une ossature avec des éléments habitués à évoluer ensemble et capables de manier le ballon. Avec la meilleure joueuse et meilleure buteuse de la phase de poules (Ghizlane Chebbak, 3 buts), les signaux semblent au vert pour participer à la prochaine messe du football féminin mondial.

Mohamed HADJI

 

 

 

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