La Côte d'Ivoire jouera le Togo et la Guinée avec le fer de Lens, Séko Fofana. Son placement dans le jeu et sa place dans le vestiaire sont déjà au menu des débats.
De notre correspondant en Côte d'Ivoire
Près de trois ans après sa dernière sélection (novembre 2019), Séko Fofana fait son retour en sélection ivoirienne. Le milieu de terrain de Lens a été rappelé ce jeudi 15 septembre par Jean-Louis Gasset pour affronter le Togo et la Guinée, respectivement le 24 et le 27 septembre en France. Si dans le Nord de la France, l'ancien joueur de Manchester City est la vedette et est incontournable, en Côte d'Ivoire, les Ivoiriens, impatients, attendent toujours de le découvrir vraiment sous la vareuse orange. Mieux, beaucoup d'observateurs et de fans s'interrogent sur le rôle qui lui sera confié et qui lui permettra de briller comme chez les Sang et Or. Son attitude dans le vestiaire est aussi un sujet de débat. Comme lui, il y a de fortes têtes chez les champions d'Afrique 2015. Ibrahim Sangaré, Michael Seri et Franck Kessié ont pris de l’avance sur lui.
Tout le monde , en tout cas une grande partie des Ivoiriens, considère Séko Fofana comme un messie car il brille à Lens. Mais dans quelles conditions joue- t- il au RCL? Quelle est sa complicité avec ses partenaires lensois ? Aura-t-il le même rôle et donc le même impact chez les Éléphants ? Les avis divergent à ce sujet. «Je crois qu'on doit faire jouer Fofana devant la défense. Dans un rôle de sentinelle avec Sangaré Ibrahim à ses côtés. C'est un joueur qui se projette. C'est un milieu box to box mais il faut quelqu'un pour compenser ses montées rageuses tout comme il pourrait lui-même compenser celles de Sangaré qui est aussi offensif à certains moments», explique Tchétché Aimé, ex-international ivoirien et présentateur télé sur la chaîne nationale.
«Il faut absolument faire jouer Séko dans le même registre qu'à Lens. Il faut lui donner la liberté de se mouvoir partout au milieu et ne pas le cantonner forcément à un poste précis. Il est vrai qu'il est très offensif grâce à ses qualités techniques impressionnantes et sa grande capacité de percussion. Il lui faut donc un mec comme le joueur du PSV, Sangaré et pourquoi pas, dans un trident, Kessié ou Seri Michaël en complément des deux», analyse pour sa part Babou Éric, ancien joueur de l'Africa Sports d'Abidjan et consultant à Canal + Côte d'Ivoire.
En plus du terrain, Séko Fofana va devoir se reconnecter au vestiaire ivoirien. Quand il a été sélectionné pour la première fois, il n'avait pas cette carrure et ce statut. Aujourd'hui, il est clair qu'il va être considéré (déjà) comme un cadre du groupe. Cela va-t-il poser problème ? «Je ne pense pas. En général, les premiers pas ou les retours dans un vestiaire sont accompagnés d'humilité. Dans un premier temps, Séko Fofana va se faire petit même si, j'en suis sûr, tout le monde va le mettre à l'aise. Après, avec son aura, il prendra la place qui lui revient mais ne présageons pas d'avance d'un orage entre têtes fortes dans le vestiaire», assure Babou. En milieu défensif ou offensif, pour Gasset, le sélectionneur français des Éléphants, «le retour de Seko Fofana est forcément une plus-value pour la sélection ivoirienne».
Séverin SANH