Le Maroc veut valider, jeudi au Al Thumama Stadium, sa qualification en 8es de finale de la Coupe du monde. Les Lions de l’Atlas peuvent toujours rêver de la première place du Groupe F. Mais leur coach reste mesuré et concentré sur l’objectif principal qu’est la qualification au second tour, 36 ans après.
« Le plus important pour moi, c’est de gagner contre le Canada et garder ta tête du groupe ». Walid Regragui ne s’en cache pas. Le Maroc peut toujours rêver de prendre la première place du Groupe F en s’imposant contre le Canada, déjà éliminé, et selon le résultat de l’autre rencontre opposant la Croatie à la Belgique. Les Lions de l’Atlas ont en tout cas toutes les cartes en mains après deux prestations solides face aux deux favoris du groupe (nul vierge contre la Croatie et victoire 2-0 contre la Belgique). Toutefois, ils ne devront pas affronter les Canadiens avec un excès de confiance, car les Nord-Américains entendent bien réaliser un résultat positif, histoire de sortir de la compétition la tête haute. Alphonso Davies et le coach John Herdman l’ont d’ailleurs annoncé avant le match.
« Une équipe qui est libérée est difficile », a également expliqué Walid Regragui, ajoutant que les Canadiens « courent beaucoup sur le terrain ». Le technicien s’attend donc à une confrontation compliquée, mais mise sur le mental de son groupe. « À nous de montrer qu’on mérite de se qualifier », lance-t-il.
«Ça sera difficile. C’est une finale pour nous. Le Canada aura de l’orgueil et rien à perdre. Nous on a beaucoup de choses à gagner ou à perdre. Ça dépend d’où on va placer notre curseur au niveau mental. Mais on a bien récupéré », assure le coach.
Le Maroc avait marqué l’histoire de la Coupe du Monde en étant la première équipe africaine à se qualifier au deuxième tour en 1986 au Mexique. Les Lions de l’Atlas, alors portés par Badou Zaki et Merry Krimau notamment, étaient tombés les armes à la main face à l’Allemagne. 36 ans après, ils rêvent de réaliser la même performance, sinon plus. « Si on ne rentre pas dans l’histoire, on aura loupé le coche », lance sans détour Regragui. « On ne calcule pas les cartons ou les blessures, le plus important pour moi c’est de rentrer dans l’histoire et rendre heureux les supporters Marocains », explique ainsi le technicien.
L’ancien homme fort du Wydad et finaliste de la CAN 2004 affirme que son équipe jouera son football. Autrement dit, défendre lorsqu’elle perd le ballon et attaquer intelligemment quand elle l’aura. Cette recette a fait tomber la Belgique et poussé la Croatie à la prudence.
Si les supporters marocains sont confiants, même s’ils ressentent une certaine pression à l’heure d’affronter le Canada, Regragui tient toutefois à les rassurer: « Nous avons quelque chose à perdre et cela doit nous aider à être plus motivés que les joueurs canadiens. Nous devrons leur montrer que nous ne sommes pas là pour s’amuser. Avec tout le respect que j’ai pour le Canada, nous sommes concentrés sur nous ».
Sondé sur ce qu’il ressent en tant que nation arabe qui peut se qualifier au deuxième tour, Regragui a tenu à défendre le football national et continental. « Est-ce qu’on représente les Arabes ? Nous défendons le Maroc déjà et les Marocains. Ensuite, forcément, on est africain aussi et c’est la priorité. Comme le Sénégal, le Ghana, le Cameroun et la Tunisie. On veut montrer que le niveau du foot africain, très décrié, est bon », a défendu le coach.
Si le Maroc décroche la qualification, il sera opposé au premier ou au deuxième du Groupe E composé de l’Espagne, l’Allemagne, le Japon et le Costa Rica. De belles affiches en perspectives.
Mohamed Hadji
