Elu nouveau président de la Fédération de basket du Mali pour un mandat de 4 ans, Me Jean Claude Sidibé a pris fonction, le vendredi 6 janvier. Il revient dans une Fédération qu’il connait parfaitement bien. Il a été président de 2014-2017. Pour ce nouveau mandat, Jean Claude a désormais un chantier énorme à bâtir. Il s’agit de mettre en exécution son plan stratégique 2023-2026 pour le développement de la balle orange et redorer le blason du basket terni par les allégations de harcèlements sexuels.
De notre correspondant au Mali,
Revenu aux affaires, Jean Claude Sidibé veut axer son nouveau magistère à la tête du basket malien sur un programme d’action basé 5 grands axes. Avec sa grande expérience, le nouveau président veut remettre la discipline sur les rails. Il en a l'expertise. C'est en effet, sous sa houlette que le Mali a remporté au moins 6 trophées lors de son dernier mandat. De retour pour prendre les manettes, il est donc attendu pour assainir une discipline ravagée depuis 2 ans par le scandale de harcèlement sexuel ayant conduit à la suspension de plusieurs membres du bureau sortant par la FIBA.
« Les résultats historiques obtenus sont à l’actif de tous les acteurs de notre discipline», dit le nouveau patron du basket au Mali. Selon lui, dans la gouvernance, chaque génération a contribué à préserver les acquis et projeter des programmes de développement. Mais aussi de vulgarisation de la discipline. «Le renforcement des capacités managériales des Ligues, des districts des associations. Et également des centres, des cadres techniques contribueront à consolider la gouvernance au sein de la Fédération malienne de basketball. Avec votre confiance renouvelée, je m’engage en plus de la préservation des acquis sportifs à engager un nouveau plan stratégique de développement du basketball au Mali. La seule voie du progrès pour moi, c’est la mise en commun de nos énergies, c’est notre volonté commune à agir ensemble, la main dans la main, en renonçant à tout ce qui peut faire du mal à notre discipline», a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse.
Pour Jean Claude Sidibé, le présent plan stratégique doit constituer un excellent cadre de référence pour l’ensemble des acteurs. Et qui souhaitent notamment s’impliquer dans la promotion et le développement du basketball au Mali. Les principaux objectifs stratégiques du plan de développement s’articulent autour de cinq programmes : Le programme de fonctionnement de l’administration du bureau fédéral des Ligues et districts, le programme de mise en place d’une direction technique nationale fonctionnelle et compétente. Et aussi, le programme du basketball à l’école et dans les centres (districts), le programme d’accompagnement (motivation) des clubs de 1ère et 2e division. Et enfin, le programme de formation continue des acteurs.
Un regard doit être également posé sur les fonds alloués aux clubs de l'élite qui ne reçoivent qu’un million de francs CFA par an. Contre seulement 2 500 00 par an pour les Ligues. Ce dernier compte alors revoir à la hausse l'enveloppe allouée chaque saison.
L’autre chantier du nouveau mandat de l’ancien ministre des Sports du Mali est de faire la lumière sur les accusations de harcèlements sexuels. Histoire de redorer le blason. « Par rapport à l’image du Mali, c’est regrettable que ce soit des Maliens qui ont terni l’image du pays», se désole-t-il. Et de poursuivre, «Je ne dis qu’il n’y a pas de brebis galeuses dans le milieu du basket, qu’il n’y a pas de gens qui profitent de leur position, pour abuser de jeune filles ou des jeunes garçons. Ça peut exister dans tous les corps. Mais dire que systématiquement au niveau de la Fédération, c’est organisé, les dirigeants et les entraineurs abusent des jeunes filles, cela est faux. Et c’est cela qui a été rapporté».
L’information qui a été rapportée est d’une gravité absolue. Mais les enquêtes ont prouvé quoi sur le Mali ? S’interroge-t-il. « C’est faux. Que c’est du pisshhh. Je n’ai pas dit que les plaintes qui ont été reçues ne sont pas fondées. Je n’ai pas dit ça. J’ai dit que ce n’est pas systématique. Et j’ai été en Australie pour le dire à FIBA devant témoin. Les dirigeants maliens ne sont pas des pédophiles. Je ne suis pas d’accord avec ça. Il n’y a pas de crimes organisé systématiquement contre nos propres enfants. J’ai dit ce n’est pas possible avant de poursuivre une ou deux personnes peut avoir à abuser ça peut arriver», rectifie l’ancien ministre des Sports.
Cité dans le rapport des enquêteurs, Jean Claude Sidibé a souligné n’avoir pas été au courant des informations de harcèlement lors de son premier passage à la tête de la Fédération de basket du Mali. «C'est curieux que j’ai été président de la Fédération pendant 3 ans et demi, ministres des Sports ensuite pendant un an et demi et les enquêteurs ne m’ont jamais appelé. Ce n’est pas surprenant pour vous ?», s’interroge-t-il.
«On a appelé d’autres personnes pour savoir, est ce que Jean Claude est candidat. Notamment Seydou Maiga secrétaire générale, Amadou Traore et Harouna Maiga».
Selon ses propos, dans le rapport, on a eu 5 signalements de parents de jeunes filles contre Jean Claude. «C’est faux. Ils ont enquêté, ils n’ont rien trouvé», a-t-il révélé. Avant d’ajouter, «Vous dites que vous ne pouvez pas enquêter sur Jean Claude que parce que si tu enquêtes sur lui, tu vas en prison. J’ai répondu à FIBA qu’au même moment où vous écrivez ça, un ancien premier ministre Boubey (aujourd’hui décédé), est en prison. Fily Bouare, ancien ministre et directeur de cabinet de l’ancien président est en prison. Un simple ministre ne peut pas aller en prison, pourquoi ? Qu’on me le dise ! L’enquête était visée. On a tout fait pour que Jean Claude ne soit pas appelé. Pour que lui ne dise pas certaines vérités. Il fallait tout faire pour l’empêcher d’être candidat », conclut le patron de la balle orange au Mali.
Drissa NIONO
