Sébastien Haller a retrouvé les pelouses janvier dernier. Diagnostiqué d’un cancer des testicules juste après son transfert à Dortmund, l’attaquant ivoirien a passé plus de cinq mois sur la touche. Guéri, Haller revient sur cet épisode sombre de sa vie.
Sébastien Haller était la grande sensation de la Ligue des champions (2021-2022). Alors qu’il découvrait la C1, l’attaquant avait planté 11 buts et délivré 2 passes décisives en 8 rencontres. Il est devenu le premier joueur de l’histoire à comptabiliser 11 buts pour sa première dans la prestigieuse compétition. De quoi attirer les grands clubs européens. Et c’est Dortmund qui enrôle l’Ivoirien. La belle histoire Haller allait donc se poursuivre en Allemagne. Mais deux semaines seulement après son transfert, l’Ivoirien reçoit une mauvaise nouvelle. « Le premier jour, je ne savais pas que c'était un cancer", dit-il. "Ils ont juste dit 'tumeur'. Mais je ne suis pas médecin. Je ne savais pas exactement ce que cela signifiait. J'ai juste demandé au médecin. 'C'est un cancer, hein?' Il a dit « Oui ». Alors j'ai dit : « Eh bien, dis-le », confie le joueur à BBC Sport Africa
L’attaquant de 28 ans est diagnostiqué d’un cancer des testicules. Le monde s’écroule pour Haller. « Bien sûr, vous vous rendez compte que c'est quelque chose de vraiment grave qui se passe, que beaucoup de choses peuvent changer, poursuit-il. Mais l'urologue m'a aidé à ne pas avoir peur. Il a dit que je pouvais bien guérir. J'ai pris tous ses mots pour acquis. » Reste maintenant à annoncer la terrible nouvelle à la famille. « Il n'y avait pas le temps d'être émotif", se souvient-il. "Elle avait les enfants et j'avais d'autres rendez-vous. Je devais être hétéro. 'Asseyez-vous s'il vous plaît. Je dois vous dire quelque chose de sérieux.' Il fallait que ce soit rapide pour qu'elle puisse traiter. Malheureusement, c'est la situation lorsque vous êtes marié à quelqu'un. Vous devez tout partager. Vous ne pouvez pas simplement éviter quelques parties du problème. »
Sébastien Haller ne se laisse pas abattre pour autant. Il entame son combat contre le cancer. Il suivra une chimiothérapie et subira deux opérations. L’ancien joueur de West Ham a partagé chaque moment de sa maladie avec ses fans. Une sorte de thérapie pour ses enfants. « Les photos sur les réseaux sociaux me reflètent assez bien, déclare Haller. Si j'étais seul, juste avec ma femme, ce serait probablement différent. Mais dès que vous avez des enfants, vous n'avez pas le temps de penser mal parce qu'ils ont besoin de vous. Peu importe ce qui s'est passé, vous devez leur montrer tout va bien. »
Malgré le soutien de son nouveau club, Sébastien Haller se sentait très mal pour Dortmund. Il explique : « Je me disais qu'ils ont acheté un joueur et après deux semaines, je ne peux pas jouer pendant je ne sais pas combien de temps. Quelle mauvaise affaire. Bien sûr, je voulais revenir et rendre le soutien qu'ils m'ont apporté. C'était vraiment important. Ils m'ont donné avant que je puisse leur donner quelque chose. J'étais malade et ils m'ont soutenu. Mais j'ai toujours su que j'y arriverais. C'était en grande partie mental et la deuxième opération a rendu les choses un peu plus difficiles, mais je savais que je reviendrais. »
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Le cancer peut frapper n'importe qui. Haller exhorte les gens à plus de vigilance. « La chose la plus importante est de ne pas penser que cela ne peut arriver qu'à d'autres personnes. J'étais l'un d'entre eux il y a sept mois. J'étais en forme et je me portais bien. En l'espace de trois mois, le niveau que j'avais de cette tumeur était vraiment élevé. Nous devons vérifier. Vous ne pouvez pas avoir honte. Nous ne vérifions pas seulement pour nous-mêmes mais aussi pour notre famille, nos amis et ceux qui nous entourent. Cela peut sauver beaucoup de vies », déclare l'international ivoirien.
Sébastien Haller a vaincu le cancer. Sa nouvelle bataille est désormais sur le terrain où il doit prouver qu'il reste un grand attaquant. Il a disputé son premier match officiel le 22 janvier. Depuis, il en a joué cinq autres dont 3 comme titulaire. Passeur décisif pour son second match, L'Eléphant a ensuite marqué un but dix jours plus tard. Le tout en 50 minutes passées sur le pré en moyenne.