Plusieurs binationaux ont rejoint l'Algérie dont l'attaquant Lyonnais, Houssem Aouar. Ce dernier a été d'ailleurs critiqué sur son choix de sélection. En conférence de presse, ce dimanche, le sélectionneur des Fennecs, Djamel Belmadi a tenu à défendre "le nouveau Vert". Le technicien algérien est d'ailleurs revenu sur la venue massive de ces binationaux en équipe nationale.
Houssem Aouar a décidé de défendre les couleurs de l’Algérie. L’attaquant lyonnais avait déjà arboré la tunique de l’Equipe de France. C’était le 7 octobre 2020 lors d’un match amical contre l’Ukraine. Et son choix de jouer pour l’Algérie a été vivement critiqué. Le joueur a été même sifflé par le Groupama Stadium lors du match contre Nantes, ce vendredi 18 mars.
En conférence de presse, ce dimanche matin, le sélectionneur des Fennecs, Djamel Belmadi, a tenu à défendre Aouar. «Pour Aouar, nous sommes pratiquement à 4 années de discussions ininterrompues. Je connais un peu la situation qu’il vivait, j’ai opté pour l’accalmie et la tranquillité là où certains préféraient mettre à nu le contenu de nos échanges. Certains préfèrent mettre au pilori les discussions. Mettre les joueurs devant le peuple algérien qui est sensible à ces questions. Moi, j’ai préféré la discrétion. Il va nous apporter beaucoup. Mais ce ne sont pas les joueurs qui décident s’ils viennent ou pas, ça n’est jamais arrivé ça ! Il avait une envie farouche de venir jouer», a-t-il d’abord expliqué.
Djamel Belmadi poursuit : «Aouar a fait sa démarche de changement de nationalité sportive, il a même joué en France A. Il était ému dans son explication et n’a peut-être pas utilisé les bons mots. Il a touché une équipe de niveau mondial, qui a gagné deux mondiaux, a fait deux fois finaliste. Si Aouar a été sélectionné en France, c’est parce qu’il a un très gros niveau, un très gros talent. Ces deux dernières années, il l’expliquera, il a vu, pour plusieurs raisons, son niveau diminuer.»
Le milieu de 24 ans ne figure pas sur la liste des Fennecs pour la double confrontation contre le Niger les 23 et 24 mars dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2023. Mais le natif de Lyon est une valeur sure de la sélection algérienne, estime Belmadi. « Aouar a des qualités bien au-dessus de la moyenne. Il peut devenir un élément très important de notre équipe. Il sera capable de faire tout ce qu’il sait faire le jour où, physiquement, il aura repris. On veut tous le voir bien faire, lui aussi, il sent qu’il doit démontrer beaucoup, sûrement encore plus que les autres comme vous le savez. Il vaut mieux, pour toutes ces raisons, voir Aouar venir en pleine forme physique», a-t-il conclu pour justifier son absence lors de ce rassemblement.
Cinq binationaux figurent dans la liste de l'Algérie le contre le Niger. Les jeunes talents du FC Nantes et de Nice Hadjam et Bouanani ont également choisi l’Algérie alors qu’ils étaient convoqués avec les équipes de jeune de la France. Même son de cloche pour Rayan Ait-Nouri, pas appelé avec la France, mais qui a décidé de représenter son pays d’origine. Et certains observateurs vont même jusqu'à dire que la politique du sélectionneur repose sur les binationaux. Mais Djamel Belmadi bat en brèche ces allégations.
Il explique : «Certains disent qu’il s’agit de ma nouvelle politique, c’est un mensonge. Ceux qui arrivent aujourd’hui sont dans le même fonctionnement : explication du projet, des objectifs, sensibiliser par rapport à l’équipe nationale et au pays. Rien n’a changé. Pour Bouanani, Hadjam, Chaibi, ça va très vite contrairement à Aouar et Aït Nouri qui ont d’autres raisons. Quand nous gagnions la CAN, ces jeunes avaient 15-16 ans. Pour avoir discuté avec ces jeunes, leur sentiment par rapport à l’Algérie, ils sont très impliqués, ils ont eu une vraie éducation algérienne, un vrai amour de l’Algérie. Ils sont heureux, ils attendaient de venir en équipe nationale. Il n’a pas été difficile de parler avec eux, ils avaient ce rêve de venir avec nous. Mais il faut être patient avec eux. Ils ne joueront pas tout. Certains jeunes n’ont que 5-6 matches de Ligue 1. Mais dans l’histoire du football algérien, c’est la première fois que je vois ces choix. Je pense surtout à un joueur qui est parti voir son club, s’énerver pour choisir l’Algérie, je lui ai dit de ne pas s’embrouiller avec eux, mais ça me touche».