Relevés de leurs fonctions par le comité de normalisation placé à la FECOFA par la FIFA, les secrétaires généraux sortants de l’organe congolais, Belge Situatala et Patrice Mangenda, ont mis du temps à lâcher l'affaire en résistant d'effectuer la remise-reprise. Le secrétaire général adjoint sortant, Patrice Mangenda, avait d'ailleurs saisi la secrétaire de la FIFA pour dénoncer l'attitude du CONOR. Dans une interview accordée à Sport News Africa, Il est revenu sur cette situation.
De notre correspondant en RDC
Sport News Africa : Patrice Mangenda, Aujourd'hui, pouvons-nous vous considérer comme étant un ancien secrétaire général adjoint de la FECOFA ?
Patrice Mangenda : Je suis encore secrétaire général adjoint de la FECOFA. Lorsque nous avons été nommés, nous étions en face de trois documents. Deux décisions et une notification. Une décision du comité exécutif créant les postes de secrétaires généraux adjoints et une autre nommant ces secrétaires généraux adjoints. Ensuite, nous avons été notifiés. La logique voudrait que lorsque vous relevez les gens de leurs fonctions, que vous accoliez à la notification, la décision découlant d'une réunion dûment convoquée car nous sommes une ASBL et nous devons obéir à nos statuts. Nous n'avons pas encore effectué la remise et reprise jusqu'ici parce que nous ne sommes pas en possession de la décision du CONOR relevant le secrétaire général ainsi le secrétaire général adjoint de leurs fonction.
Le CONOR est entrain de travailler sans vous ; il a annoncé le nouveau calendrier électoral ensemble avec les deux secrétaires généraux nouvellement nommés. Comment pouvez-vous croire que vous êtes toujours aux affaires?
Parce que le CONOR depuis son arrivée fait des choses de façon anormale. Ceux qui étaient là risquent bien de faire de la figuration et les actes posés peuvent bien être attaqués en justice. Ça ne nous dérange pas parce que nous connaissons les joueurs et leur jeu. Nous savons tous qu'ils sont dans la logique du forcing. Depuis la mise en place du CONOR, il n'a tenu aucune réunion ayant pris la décision de nous relever de nos fonctions. Il faut faire les choses de manière professionnelle. Nous ne nous accrochons à aucun poste mais nous voulons que les choses se passent normalement car il s'agit de la vie professionnelle de gens. La normalisation concerne le comité exécutif élu et pas l'administration.
Vous avez été nommé par l'ancien président Omari, c'était pour un mandat de combien de temps?
Nous avions signé un contrat à durée indéterminée.
Avoir un contrat à durée indéterminée signifie pour vous que vous devez rester éternellement à la FECOFA ?
Personne ne parle de rester éternellement à la FECOFA. Mais nous avons des contrats à durée indéterminée.
Êtes-vous d'accord qu'un contrat à durée indéterminée peut se casser et que vous pouvez être relevés de vos fonctions de la même façon que vous avez été nommés?
Patrice Mangenda : Nous ne pouvons être relevés de nos fonctions que pour des raisons valables. Dans le cas d'espèce où il y a le CONOR, il faut qu'il y ai faute lourde ou un manquement grave, c'est régi dans le code du travail. le CONOR n'a pas tout le pouvoir. Sa première mission, c'est d'assurer les affaires courantes.
Que reprochez-vous au CONOR?
Lorsqu'on lit les différentes correspondances venant de la FIFA, le comité de normalisation est installé pour des raisons précises. Lorsqu'il s'écarte de ses missions principales, il y a lieu de tirer la sonnette d'alarme.
Vous avez saisi la secrétaire générale de la FIFA pour dénoncer tout cela, avez-vous eu une suite?
Je n'ai pas besoin de suite, je n'ai pas posé de question.
Vous n'avez pas eu une accusée de réception à votre lettre envoyée à Fatma Samouraï, comment pouvez-vous être sûr qu'elle l'a lu ou pas? Et si ce n’est jamais arrivée à destination ?
Je ne veux pas penser à ça.
Pourquoi pensez-vous être révoqués aujourd'hui par le CONOR?
Parce qu’on veut éliminer les témoins gênants des détournements. Monsieur Sambi a détourné de l'argent à la FECOFA, il y a des preuves. Comment en une année peut-il construire un bâtiment de trois niveaux? L'argent des droits télé que la FIFA a versé à la FECOFA. C'était 1.700.000 dollars américains, mais en Février, il n'y avait plus que 1.189.000 dollars, les 500.000 sont partis où?
Vous avez donc attendu d'être relevé de vos fonctions pour dénoncer cela?
Patrice Mangenda : J'ai avec moi des lettres où j'ai milité et proposé la signature du président de l'ancien comité exécutif pour demander qu'on nous donne les relevés bancaires de la FECOFA. Monsieur Sambi a géré pendant deux ans sans faire rapport à qui que ce soit. Un audit est obligatoire.
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Si le CONOR refuse de négocier une séparation à l'amiable avec vous, qu'allez-vous faire?
Il est clair que nous irons devant les juridictions compétentes. Est-ce que c'est difficile de faire partir les gens? pourquoi cache-t-on cette décision ?
Si vous n'aviez pas été relevé de vos fonctions, alliez-vous continuer à travailler avec le CONOR sans dénoncer tout ce que vous dénoncez aujourd'hui?
Me connaissant, non ; j'ai horreur de tout ce qui est injuste.
Pouvons-nous donc conclure qu'il y avait bel et bien un climat malsain entre les membres du Comex déchu de la FECOFA et les deux délégués FIFA-CAF comme l'avait indiqué le Secrétaire général de la CAF, Véron Mosengo, lors de sa conférence de presse à Kinshasa?
Tout à fait. On ne peut pas faciliter la tâche à quelqu'un qui détourne, quelqu'un qui est passé de sans emploi à un employé et qui construit un immeuble de trois niveaux.
Aujourd'hui ne craignez-vous pas être sanctionné par la FIFA?
Pourquoi? juste parce que je dénonce? si la FIFA me sanctionné pour ça, cela voudra dire qu'elle est complice de ce qui se passe à la FECOFA.
Masiala Jonathan
