Entre la procédure ouverte au TAS sur la vacance à son poste, les soupçons de violation du Code éthique de la FIFA et le bras de fer engagé par des clubs professionnels, les prochains mois s’annoncent mouvementés pour le président de la Fédération Camerounaise de Football, Samuel Eto'o.
L’avenir de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) semble incertain. Les prochains mois s'annoncent tumultueux, notamment pour Samuel Eto’o. Diverses menaces planent en effet sur son mandat, mettant en péril sa position à la tête de l'instance dirigeante du football au Cameroun.
Une procédure juridique est actuellement en cours devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Elle fait suite à une contestation des résolutions de l'Assemblée générale du 27 août 2022. Celle-ci porte principalement sur la légitimité de Samuel Eto’o en tant que président de la Fécafoot, remettant en question la convocation de ladite assemblée. Selon ses adversaires, Eto’o «n’avait plus la qualité de président de la Fécafoot depuis le 20 juin 2022, date de sa condamnation en Espagne à la peine de 22 mois de prison pour fraude fiscale».
L'affaire a été portée devant le TAS par Guibaï Gatama et certains membres de l'Assemblée générale. Une audience a eu lieu le 7 juin 2023. Le TAS dispose désormais de 120 jours pour rendre son verdict. Si Samuel Eto’o est déclaré inapte à diriger la Fécafoot, cela devrait entraîner une vacance de pouvoir.
Une deuxième menace pèse sur Samuel Eto’o. Elle est en lien avec des questions d'éthique et d'intégrité. Sport News Africa a appris que des affaires ont été portées à l’encontre du patron du football camerounais, devant les juridictions éthiques de la CAF et de la FIFA.
Parmi ces affaires, celle liée au contrat que le président de la Fécafoot a récemment signé avec une entreprise de paris sportifs, le désignant comme ambassadeur de cette société. «Cette enquête se déroule dans la confidentialité et les résultats peuvent être lourds de conséquences si les faits exposés sont avérés et en violation avec le Code éthique de la FIFA», prévient un ex-employé de la Fécafoot.
Sur le plan interne, la présidence de la Fécafoot est confrontée à une atmosphère délétère. Des promesses non tenues, les contreperformances des sélections nationales, les dysfonctionnements au niveau fédéral et les soupçons de magouilles dénoncées par les présidents de clubs et autres acteurs suscitent la colère. Une majeure partie des clubs des championnats professionnels ont créé une fronde.
Les problèmes soulevés concernent l'arbitrage, les manœuvres favorisant certains clubs, le non-paiement intégral des subventions annoncées. «Sur les 48 millions de Francs CFA destinés à chaque club de première division cette saison par exemple, ce ne sont que 33 millions qui ont été payés», souligne un président de club d’Elite One. Ce dernier évoque aussi «l'incompétence des organisateurs des championnats».
Face à ces problèmes, certains clubs ont exprimé leur volonté de quitter le championnat organisé par la Fécafoot et réclament la réhabilitation de la Ligue de Football Professionnel (LFPC). Ils revendiquent par ailleurs la réalisation d’un audit des fonds octroyés à la Fécafoot par le Top sponsor des championnats professionnels. Mais aussi l’audit de la subvention de l’Etat. Ces derniers seraient prêts à boycotter la prochaine saison si leurs demandes ne sont pas satisfaites. Or, au regard de leur nombre considérable, la Fécafoot et Samuel Eto’o se retrouvent dans une situation délicate.
La Rédaction
