Les Lionnes de l'Atlas n'ont pas été en mesure de résister à la France en 8es de finale du Mondial. Battues sur le large score de 4 à 0, les Marocaines ont manqué de rigueur défensive et de punch en attaque. Comme face à l'Allemagne, l'apprentissage du plus haut niveau se poursuit afin de réduire l'écart important face aux grosses cylindrées.
De notre correspondant au Maroc
Le Mondial du Maroc est réussi sur le plan sportif. Considérées comme l'une des équipes les plus faibles de cette cuvée, les Lionnes de l'Atlas ont surpris la planète football en se qualifiant en 8es de finale dans un groupe composé aussi de l'Allemagne, de la Colombie et de la Corée du Sud. Même si elles se sont lourdement inclinées face à l'armada bleue (4-0), les Marocaines ont déjoué tous les pronostics de beaucoup d'observateurs : une prouesse qui confirme bel et bien le bond en avant du football féminin marocain.
Une défense à améliorer
Mais la lecture des résultats et des performances laissent aussi place à plusieurs interrogations. Le Maroc devra encore batailler pour titiller les meilleures sélections du monde. Si sur le plan technique les Lionnes de l'Atlas montrent de belles dispositions, elles ont toujours tendance à lâcher physiquement et défensivement. Face à l'Allemagne et à la France, elles ont concédé dix buts, ce qui reflète le niveau très moyen de la défense. D'ailleurs, le coach Reynald Pedros a dû composer deux lignes défensives durant ce Mondial Féminin pour tenter de trouver la bonne formule. Mais ni la paire Hanane Ait El Haj - Yasmine Mrabet ni El Chad - Benzina n'a réussi à tenir la baraque face aux meilleures sélections. Les nombreuses erreurs de relance et de placement ont coûté au moins quatre buts durant le tournoi. Un défaut à corriger lors des prochains rassemblements, car le Maroc accueillera une nouvelle fois la CAN féminine et aura à coeur d'aller chercher une victoire finale après avoir été médaillée d'argent à domicile.
L'autre point faible de la défense reste la gardienne Khadija Er-Rmichi. Si la joueuse de l'AS FAR est la meilleure sur le plan national, elle montre encore des signes de faiblesse dans ses sorties aériennes.
Chebbak et Tagnaout souvent esseulées
Le Maroc a disputé ce Mondial avec deux joueuses très attendues. Mais Fatima Tagnaout et Ghizlane Chebbak n'ont toutefois pas montré tout leur talent sur le gazon. La capitaine, meilleure réalisatrice du championnat marocain, a souvent cherché ses partenaires d'attaque sans succès la plupart du temps. Elle a réalisé de belles ouvertures, mais les attaquantes ont parfois manqué de rapidité pour prendre à défaut la défense adverse. L'ailière gauche n'a pas non plus été flamboyante, souvent tétanisée par l'enjeu. Mais l'essentiel reste l'objectif atteint et la mentalité instaurée chez les jeunes joueuses. Un point que retient le sélectionneur.
Pour Pedros, c'est « l'heure du travail »
« Il y a trois ans seulement nous avons commencé à construire cette équipe. Je suis fier d’avoir atteint les huitièmes avec cette équipe », s'est réjoui Reynald Pedros lors au terme du match. « L'équipe de France était très compétitive. Nous n’avons pas été très efficaces. On manquait d'agressivité et nous avons commis des erreurs surtout en première mi-temps », a-t-il dit.
« Je félicite toutes les joueuses et le staff. Désormais, c’est l’heure du travail. On a des rendez-vous sportifs importants à préparer, en particulier les prochains Jeux olympiques », s'est-il enthousiasmé. « Dans le futur, nous devons encore travailler sur le volet défensif, mais aussi sur les plans tactique et physique », a indiqué le technicien français.
Même son de cloche pour Elodie Nakkach. La joueuse du FC Servette (D1 suisse) espère cette performance ouvrira encore la voie à d'autres. Déçue de cette élimination et en larmes, Nakkach estime que le groupe a essayé de « faire briller le Maroc, mais qu'il y a encore beaucoup de choses à faire ».
Les supporters marocains ont salué globalement la performance des Lionnes de l'Atlas. Mais veulent désormais les voir sur le toit de l'Afrique et aux Jeux olympiques. Pour l'un d'eux interrogé après l'élimination, « ce n'est pas la fin d'une aventure, mais le début pour aller gagner un trophée ».
Mondial Féminin 2023 : le Calendrier complet et les résultats
Mohamed Hadji