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Athlétisme : les raisons d'un succès du sprint ivoirien

L'athlétisme connaît un regain de forme en Côte d'Ivoire depuis le début des années 2010 avec deux vice-championnes du monde, Ahouré et Ta Lou, dans ses rangs. Celles-ci ont désormais des héritières exceptionnelles au point où on se demande où le sprint ivoirien tire sa force.

De notre correspondant en Côte d’Ivoire,

Le sprint marche bien en Côte d'Ivoire grâce des idées bien réfléchies

Dans quelques jours, la Côte d’Ivoire débute les Mondiaux d'athlétisme à Budapest, en Hongrie. Six sprinteurs représenteront le pays du 19 au 27 août. Il s'agit de Murielle Ahouré-Demps, Marie-Josée Ta Lou et Koné Maboundou sur le 100 m féminin. Dans l'épreuve des 200 m Dames, on prend quasiment les mêmes et on recommence : Marie-Josée Ta Lou, Jessika-Lauren Gbaï et Koné Maboundou. Le relais 4x100 m Dames, qui s'est déjà imposé sur le continent, sera porté par Ahouré-Demps, Ta Lou, Maboundou et Gbaï. Avec comme remplaçante Ziketh-Élodie Karel. Si les femmes sont en effet nombreuses, les hommes seront représentés uniquement par Arthur Cissé Gué. Alors qu'ils ont toujours été malmenés aux Mondiaux par les Jamaïcains, cette fois, les Éléphants semblent toutefois afficher une confiance sans faille. La raison, l'athètisme ivoirien, en particulier le sprint féminin, a atteint un niveau incomparable à force de travail et d'abnégation.

Les secrets de puissance ivoirienne

Les récents exploits de Ta Lou en Diamond League, sept victoires sur dix courses, ainsi que ceux des jeunes Koné Maboundou et Gbaï Jessica, aux Jeux de la Francophonie. Elles ont remporté respectivement l'or et l'argent en finale du 100 m féminin et ont hissé encore un peu plus haut les couleurs du drapeau Ivoirien sur les pistes d’athlétisme africaine et mondiale. Les sprinteurs ivoiriens font  depuis longtemps, la fierté du pays. En témoignent les médailles glanées aux Jeux Africains par Koné Gaoussou en 1965 et par Gabriel Tiacoh aux JO de 1984.

D'autres comme Meité Ben ont suivi avant que les courses ne prennent un visage féminin grâce à Murielle Ahouré, vice-championne du monde sur 100 et 200 m en 2013 et Ta Lou Marie-Josée, elle aussi vice-championne du monde en 2017 sur les deux distances phares. Ta Lou est d'ailleurs la figure de proue de la nouvelle génération de sprinteuses. Quand Cissé Gueu cristallise toutes les attentions chez les hommes. L'éclosion de la nouvelle génération est cependant out sauf un hasard. «Le Centre Murielle Ahouré a été créé en 2013 par notre comité directeur à Yamoussoukro pour permettre à la Côte d'Ivoire de devenir une meilleure nation. On savait qu'on avait du potentiel. La mise sur pied de ce centre de formation a été rendue possible grâce à un opérateur économique qui a offert 22 mille 865 euros pour mettre nos premiers athlètes dans les conditions idoines pour aiguiser leur talent jusqu’à atteindre la porte des centres de haut niveau», explique l'ancien président de la FIA, Nicolas Débrimou.  Et de poursuivre son cours magistral sur la genèse du centre. «Il a fallu attendre 4 ans pour voir déjà les premiers fruits de ce travail initié par la Fédération Ivoirienne d'Athlétisme avec un garçon comme Cissé Gué et une fille comme Koné Maboundou qui sont les chefs de file de la première promotion», ajoute-t-il .

Les cracks de la Côte d'Ivoire, sortis de ce centre sont venus après ceux qu'on peut considérer comme la génération intermédiaire. C'est d'ailleurs la génération dorée de la discipline avec Ahouré-Demps et Ta Lou chez les femmes et Meïté Ben Youssef et Koffi Hua Wilfried chez les hommes. «Après les exploits des années 70 et 80, la véritable révolution est arrivée avec Murielle soit 30 ans après. On n'avait jamais vu ça surtout pour l'athlétisme féminin. Elle a vraiment apporté une fraîcheur jamais égalée dans la discipline qui a fait que les formateurs ont commencé à être mieux formés et les détections de talents sont devenues plus pointilleuses», analyse Poda Sié, le Directeur technique national de la Côte d'Ivoire.

 Présent avec les athlètes aux récents Jeux de la Francophonie où la Côte d’Ivoire a obtenu 7 médailles en athlétisme dont 4 en or, Poda Sié embraye à nouveau. «Au moment où Murielle s'est révélée au grand jour, il y a eu également Meïté Ben Youssef. C'était dans la même période quasiment. Ils vivaient tous deux à l'extérieur, Ahouré aux États-Unis et Meité au Canada si ma mémoire ne flanche pas. Ils étaient dans toutes les conditions pour réussir dans ce domaine. Ajoutez à ça, le travail, le niveau de vie et le professionnalisme de la Fédération qui était désormais sous les projecteurs. Ça a été détonnant. Ils ont tous deux été champions d'Afrique avant que Ta Lou, alors sortie du Centre de haut niveau de Dakar au Sénégal, ne prenne leur suite et ne fasse autant sinon plus de merveilles », ,

Les pôles d'athlétisme

Avec la révélation de nouveaux talents et le fait d'être désormais très scrutée, la Fédération  de la Côte d'Ivoire se devait de changer ses plans en terme de formation pour optimiser les performances. Et elle a tenu le pari. «Depuis quelques années, avec l'éclosion de Ahouré surtout en 2012-2014, la Côte d’Ivoire a mis au point un système de piles techniques dans les plus grandes villes du pays. Autrefois, les détections se faisaient quasiment durant les compétitions scolaires et universitaires organisées par l'office des sports scolaires et universitaire  en abrégé Oissu. Mais avec les pôles dont je parle, nous avons diversifié la détection. Dans toutes les grandes villes comme Daloa, San Pedro, Abengourou. Korhogo,  Guiglo, Bouaké des spécialistes sont présents dans les établissements scolaires. Quand les enfants sont choisis, nous leur assurons la scolarité et le suivi nécessaire», explique Kouadio Jeannot, l'actuel président de la FIA.  «Au centre, on était dans les toutes meilleures conditions, on avait les meilleurs formateurs en plus de ce que notre coach, feu Anthony Koffi,  nous apprenait avant et pendant les grandes compétitions», ajoute Cissé.

Toutes ces recettes ont fait de l'athlétisme de la Côte d'Ivoire, le pendant continental du sprint Jamaïcain, la référence mondiale. Les deux écoles, américaine et africaine, seront d'ailleurs en tête d'affiche à Budapest dans quelques jours. Le monde entier salive déjà.

Sanh SEVERIN

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