Après deux ans passés au Soudan du Sud, l’Italien Stefano Cusin (54 ans) a été nommé le 2 octobre dernier sélectionneur des Comores, où il succède au franco-marocain Younes Zerdouk. Après un long voyage entre Moroni et la Toscane, où il vit, le Transalpin a accepté de répondre aux questions de Sport News Africa.
Stefano Cusin, que ressentez-vous après cette signature aux Comores pour une durée de deux ans ?
Je suis très content d’avoir été choisi par les Comores. Les choses se sont faites rapidement. J’étais en fin de contrat le 30 septembre avec le Soudan du Sud. On m’avait dit que les Comores s’intéressaient à moi, mais je savais qu’il y avait aussi d’autres entraîneurs dans le même cas. J’ai été appelé le jeudi 28 septembre pour me demander de venir avec mon agent à Moroni. On nous a envoyé les billets d’avion, et nous sommes arrivés à Moroni le samedi matin. Il y a eu une première réunion le jour même, les discussions ont continué le dimanche et j’ai signé le lundi.
Aviez-vous d’autres propositions ?
J’ai eu des propositions de clubs, notamment du Qatar. D’abord, mon souhait initial était de prolonger au Soudan du Sud, qui souhaitait que je reste. Mais j’ai aussi réfléchi au fait que les conditions de travail ne sont pas évidentes là-bas, dans le sens où l’Etat aide très peu. Le président de la fédération se démène beaucoup, il est très impliqué, mais sans l’aide du gouvernement, c’est difficile. Parfois, nous ne pouvions pas faire venir des joueurs évoluant à l’étranger car nous n’avions pas les moyens de payer le voyage.
Malgré cela, nous avons obtenu des résultats, en ne jouant jamais à Juba, on a gagné au Congo (2-1) en qualifications pour la CAN 2023, au Kenya en amical (1-0) le 12 septembre. J’ai vécu une expérience extraordinaire avec cette sélection, composée de joueurs ayant une excellente mentalité, et un président engagé. Mais j’avais le sentiment qu’il nous serait difficile de progresser avec aussi peu de moyens. Je souhaitais donc continuer à travailler avec une sélection, de préférence francophone (Cusin parle parfaitement français, ndlr).
Oui. On voit que les moyens sont plus importants, que c’est mieux organisé. Je suis conscient que les Comores sont un petit pays, que l’Etat aide en fonction de ses possibilités. J’ai eu un excellent échange avec Saïd Ali Athouman, le président de la fédération, qui est posé, intelligent et fait en sorte que la sélection travaille dans de bonnes conditions. L’équipe a manqué la qualification pour la CAN en Côte d’Ivoire, on va donc se concentrer d’abord sur le match amical le 16 octobre face au Cap Vert en France.
Vous n’auriez pas préféré disputer deux matches amicaux ?
Non. On va avoir le temps de se connaître, d’échanger et de bien s’entraîner, avec une seule rencontre.
Quels sont les objectifs qui ont été fixés par la fédération ?
D’abord bien figurer dans notre groupe de qualifications pour le Coupe du Monde 2026. Nous savons que ce sera difficile, avec le Ghana, le Mali, Madagascar, le Tchad et la Centrafrique, mais on va faire de notre mieux. L’objectif principal, c’est de nous qualifier pour la CAN au Maroc en 2025. Il y a un projet très intéressant.
Que savez-vous de votre nouvelle équipe ?
J’avais suivi avec beaucoup d’intérêt son parcours lors de la CAN 2021 au Cameroun. Le football qu’elle proposait, son enthousiasme m’avaient beaucoup plu. J’ai également regardé ses dix derniers matches. Il y a de la qualité, de bons joueurs. Il faudra réfléchir à intégrer progressivement des jeunes. Je vais d’abord me concentrer sur les trois matches que nous jouerons d’ici à la fin de l’année. Mon travail consistera aussi à essayer de convaincre des binationaux de nous rejoindre. Et je passerai du temps aux Comores, pour suivre le championnat local. Mais on va d’abord s’occuper des proches échéances à venir…
Alexis Billebault