Le Sénégal a abrité ce dimanche 12 novembre le World Triathlon Development Regional Cup 2023. Compétition où le Kenya s’est brillamment distingué dans les deux courses élites. Pour la Fédération sénégalaise de triathlon (FSTRI), hôtesse de l’événement, c’était une belle opportunité de lancer dans le grand bain la « génération JOJ 2026».
De notre correspondant au Sénégal,
Le triathlon sénégalais poursuit doucement mais sûrement son ancrage continental. Six ans après son installation, la jeune fédération enchaîne la tenue sur son sol, de rendez-vous continentaux et internationaux après la coupe d’Afrique de Triathlon en 2018, l’ATU Sprint Africa Cup en 2019 ou les championnats d’Afrique zone II en novembre 2022. Le World Triathlon development regional Cup (WTDRC), une nouvelle compétition boostée par l’ITU (International Triathlon Union) permet aux triathlètes africains d’engranger des points au Ranking mondial. Elle a aussi été un laboratoire de préparation des athlètes sénégalais prévus pour les Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026.
C’est dans le cadre idyllique de la Pointe Sarène à une centaine de kilomètres de la capitale Dakar, à 15 Km de Mbour, que s’est tenue pour la toute première fois le WTDRC. En présence de Dominique Frizza et Decks de l’ITU. Ainsi que Laurent Massias, directeur technique adjoint de la Fédération française de Triathlon. Dans cette compétition destinée aux triathlètes africains dans l’optique d’accumuler des points qualificatifs aux JO de Paris, le Sénégal a eu une approche plus centrée sur sa petite catégorie.
«À côté de la compétition élite, nous avons tenu une compétition groupe d’âges où on a voulu mettre les athlètes de la catégorie JOJ en compétition. Ils n’étaient pas prévus dans le programme de ces World Triathlon development regional Cup, informe Ibrahima Kamara, directeur technique national de la FSTRI. Vu l’importance de cette catégorie, le président de la Fédération sénégalaise a convaincu l’expert de la Fédération internationale (Dominique Frizza) de tenir une compétition pour cette tranche d’âge. On a eu 12 jeunes qui se sont inscrits et qui ont fait de bons résultats. Certains découvrent la compétition», s’est-il réjoui à l’issue de l’événement au micro de Sport News Africa.
En marge de cette course d’aquathlon (natation et course à pied), un camp d’entraînement pour les JOJ (12 - 15 novembre) est prévu sur ce même site. «On fera des sessions d’entraînement les matins et les après-midi. Le soir on procède au débriefing pour leur expliquer l’entraînement de haut niveau, comment nettoyer son vélo et ses équipements, se préparer mentalement à l’activité. Dès le jeune âge, ils s’habituent au haut niveau (…) On a un groupe de détection qui constitue une base. Au fur et à mesure, on va égrener les meilleurs d’entre eux. On prévoit dans cet agenda de faire des camps d’entraînement périodiques, en internat et en externat. Accueillir les JOJ au Sénégal est une belle opportunité pour nos triathlètes de découvrir le haut niveau. Leur donner le goût de la haute compétition à cet âge, les prépare dans les années à venir pour le triathlon d’élite», a expliqué M. Kamara.
Si le Comité d’organisation des JOJ a déjà inscrit le site de Saly et Somone pour les épreuves nautiques, la FSTRI compte bien leur faire changer d’avis. Séduite par le site de la Pointe Sarène, la Fédération sénégalaise de triathlon aimerait fortement que les épreuves de triathlon des 4èmes Jeux Olympiques de la Jeunesse se tiennent dans la station balnéaire. «La pointe Sarène est un site vraiment agréable avec le point d’eau, apprécie le directeur technique national sénégalais. On a ici un circuit formidable, une bonne route, avec peu de trafic. La compétition s’est bien déroulée aujourd’hui (dimanche)», a-t-il insisté.
La zone présente certains avantages logistiques sur le plan organisationnel avec une circulation quasi inexistante. La proximité du plan d’eau par rapport à la chaussée offre une zone de transition parfaite pour le passage natation - cyclisme. La boucle d’une bonne dizaine de kilomètres aux abords dudit site permettra idéalement de faire facilement des tours en cyclisme et pour la course à pied. Et les autorités administratives de cette localité se sont montrées particulièrement emballées à cette idée à l’image du maire de commune de Malicounda, enchanté d’accueillir une épreuve des JOJ.
Le World Triathlon Development Regional Cup est une compétition soutenue financièrement par l’ITU. Ce qui explique la présence de plusieurs nationalités du continent à l’événement. La Centrafrique, le Bénin, le Kenya, la Sierra Leone, la Guinée… Dans cette course destinée aux athlètes élite, c’est le Kenya qui a fini par tirer son épingle du jeu. John Makona Stroop chez les messieurs et Josette Umi Kiarie (Dames) se sont adjugés la médaille d’or. Le Kenya a parfaitement exploité la guigne des locaux, victimes tour à tour de crevaison sur la partie cyclisme. Notamment avec Hamadel Nestor Ndiaye, athlète sénégalais basé en Angleterre et médaillé de bronze en mai 2023 lors des Championnats d’Afrique à Sharm-El- Cheikh (Égypte).
Une performance qui s’explique également par un choix délibéré de la Fédération d’aligner plus d’athlètes juniors face aux élites étrangères. «Si vous regardez bien, on n’a pas inscrit beaucoup de séniors. La plupart d’entre eux sont des juniors. Ils ont eu de bons classements avec les médailles d’argent et de bronze en élite hommes et dames. Les crevaisons de nos favoris nous empêchent de remporter l’or en messieurs. Hier nous avons procédé aux entretiens techniques mais ce sont des choses qui arrivent en courses. Sans cela, je vous assure que le Sénégal aurait pris les trois premières places de la course élite (masculine)», s’enorgueillit le directeur technique de la FSTRI.
Moustapha M. SADIO