Nicolas Dupuis (55 ans) a été nommé sélectionneur du Soudan du Sud le 26 octobre dernier. Le technicien français, après une première expérience à Madagascar, espère continuer à faire progresser les Bright Stars.
De notre correspondant en France,
Sport News Africa : Comment avez-vous été nommé sélectionneur du Soudan du Sud ?
Nicolas Dupuis : Comme d’autres entraîneurs, j’avais candidaté au Soudan du Sud, mais également auprès d’autres fédérations africaines. Depuis que je n’étais plus sélectionneur de Madagascar, en avril dernier, je passais beaucoup de temps sur ’'île afin de participer au développement de certaines académies. Mais j’avais également envie de retrouver un banc. Il y a donc eu un premier contact avec la Fédération sud-soudanaise, et nous avons décidé de nous rencontrer à Juba, la capitale.
Quelles ont été les principaux axes de discussion ?
Nicolas Dupuis : Déjà, j’ai reçu un excellent accueil. La fédération a accepté que je passe une partie de mon temps à Madagascar, et que je vienne souvent au Soudan du Sud. J’ai déjà assisté à quelques matches de Coupe nationale. Nous nous sommes mis d’accord pour trois ans. J’ai suivi les résultats de la sélection du Soudan du Sud ces dernières années. Je connais la réalité : la fédération n’a pas beaucoup de moyens, la sélection est composée de joueurs locaux et de quelques expatriés, en Australie, aux Etats-Unis, dans quelques pays africains, et un peu en Europe. Il n'y a pas de star, mais il y a une volonté de progresser. La sélection a obtenu quelques résultats intéressants, comme une victoire au Congo (1-0) lors des qualifications pour la CAN 2023 et un succès au Kenya en amical (1-0). Le but, c’est de continuer à avancer, de gagner des places au classement FIFA.
Vous avez effectué vos débuts au mois de novembre lors des matches de qualifications pour la Coupe du monde. Votre sélection s’est inclinée au Sénégal (0-4), mais a accroché la Mauritanie (0-0). Êtes-vous satisfait de cette entame de mandat ?
Nicolas Dupuis : Perdre contre le Sénégal, une des meilleures équipes d’Afrique, ce n’est pas déshonorant. Nous avons pris trois buts en première période, dont deux au bout de cinq minutes, mais on fait une bonne seconde période. J'ai bien aimé la réaction de la sélection contre la Mauritanie, une équipe qui va participer à la CAN. Dans l’ensemble, j’ai apprécié l’envie, l’état d’esprit des joueurs. Nous n’avions pas eu beaucoup de temps pour nous préparer, certains expatriés sont arrivés peu de temps avant le match contre les Sénégalais.
Quelles seront les ambitions des Bright Stars dans ce groupe ?
Nicolas Dupuis : On ne va évidemment pas parler de qualification pour la Coupe du monde 2026. Il y a des équipes beaucoup fortes, dont le Sénégal et RD Congo, qui sont à mon avis les deux favoris du groupe. On va essayer de bien figurer, de prendre des points, d'accrocher des équipes mieux armées, comme on l’a fait avec la Mauritanie. Nous allons également débuter les qualifications pour la CAN 2025 en début d’année prochaine. L’objectif sera là-aussi de bien figurer, de progresser, de gagner des matches. Il ne faut pas oublier que le Soudan du Sud est un pays jeune, que la fédération n’a pas beaucoup de ressources. Il y a encore beaucoup de travail, mais on est sur la bonne voie.
Quand le Soudan du Sud pourra-t-il jouer à Juba ?
Nicolas Dupuis : Le plus tôt possible, je l’espère. Ce n’est jamais facile pour une équipe de ne pas pouvoir jouer à domicile, devant son public. Et encore plus pour une équipe modeste. C’est un handicap à surmonter, et le Soudan du Sud y parvient grâce à son état d’esprit. On m’a dit que le stade pourrait être prêt en juin prochain, pour accueillir le Soudan en qualifications pour la Coupe du Monde. Je ne sais pas vraiment ce qu’il reste à faire pour que l’enceinte soit homologuée par la FIFA, mais on m’a fait comprendre que ce serait bientôt achevé.
Alexis BILLEBAULT