Le football camerounais traverse une période mouvementée marquée par trois controverses majeures qui mettent en lumière les tensions qui perdurent entre la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) et sa tutelle, le ministère des Sports.
Les jours se suivent et se ressemblent dans le milieu du football au Cameroun. Entre décisions et contre-décisions, menaces, intrigues et bras de fer, la Fécafoot et sa tutelle, le ministère des Sports continuent de jouer les prolongations dans le cadre des tensions qui les opposent. Et comme il est de coutume à l’approche de chaque regroupement de la sélection nationale fanion, la semaine qui s’achève a servi sa dose de controverses. L’épisode le plus récent étant la conférence de presse prévue vendredi au siège de la Fécafoot et finalement boycottée par le sélectionneur Marc Brys.
La conférence de presse du sélectionneur de l'équipe nationale de football du Cameroun, Marc Brys, a été annulée à la dernière minute, ce qui a suscité de la confusion et de la déception parmi les journalistes et les supporters. Prévue pour discuter de la préparation de l'équipe et de la liste des joueurs convoqués pour les prochains matchs, la conférence n'a pas eu lieu en raison d'un empêchement imprévu de Brys, selon la Fédération camerounaise de football.
Or, selon des indiscrétions, il y a eu des incompréhensions concernant l'heure et les arrangements de la conférence. Marc Brys s'est en effet rendu au siège de l’instance faîtière en début de journée (9 heures GMT), mais a dû partir « en raison d'un manque de préparation de la part de la Fédération », apprend-on. La conférence a été reprogrammée à midi, mais Brys s’est pointé deux heures plus tard avant de définitivement quitter les lieux sans se présenter aux représentants des médias qui l’attendaient en salle de presse.
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Parallèlement, le même jour, la Fécafoot a été impliquée dans une autre controverse avec la société de transport Trans Universel Voyages (TUV). TUV accuse la Fédération de retenir sans autorisation ni paiement un bus qu'elle utilise depuis plus d'un an pour le transport des joueurs et pour d'autres activités. Le bus, un Volvo Paradisco 1200, est resté en possession de la Fécafoot malgré les demandes répétées de restitution ou de compensation de TUV. « La société Trans Universel Voyages considère premièrement qu’elle est victime d’une situation de filouterie de son bus », a communiqué le patron de l’entreprise. Celle-ci sollicite « la restitution de son bus abusivement retenu ».
Cette série d'événements se déroule dans un contexte marqué par des divergences entre la Fécafoot et le ministère des Sports autour du choix du stade devant accueillir le match Cameroun-Namibie, prévu le 7 septembre 2024. La Fécafoot, dirigée par Samuel Eto'o, a choisi le stade Roumdé Adja de Garoua, citant des conditions météorologiques plus favorables et le soutien de la CAF (Confédération Africaine de Football) et de la Fédération namibienne de football.
De l'autre côté, le ministère des Sports, représenté par Narcisse Mouelle Kombi, préfère le stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, mettant en avant la fonctionnalité des installations et l'importance de minimiser les répercussions financières et logistiques pour l'État. Ces désaccords suscitent de vives critiques et désorientent les supporters des Lions Indomptables, qui sont partagés entre les différentes positions.
Certains estiment que le manque de consensus entre les autorités sportives reflète un problème plus profond de gestion et de communication. Le débat reste tendu, et les partisans espèrent un retour à la normale pour que l'équipe puisse se concentrer pleinement sur sa performance lors de ce match crucial pour les éliminatoires de la CAN 2025.