L’année dernière, au Sénégal, on a beaucoup parlé d’immunité parlementaire. Un privilège dont semble bénéficier Ismaïla Sarr. Il n’est certes pas député, mais il semble intouchable en équipe nationale du Sénégal. Doté de qualités certaines, l’ailier n’arrive pourtant pas à les exploiter, la faute à une progression qui stagne depuis quelques saisons.
Ismaïla Sarr, le lieutenant, tire à blanc. Sur ses 25 dernières sélections avec le Sénégal (entre le 2 février 2022 lors de la demi-finale de la CAN 2021 contre le Burkina Faso au 14 novembre 2024 contre les mêmes Etalons, cette fois en qualifications pour la CAN 2025), l’ailier n’a inscrit que 4 buts. Un bilan famélique pour celui qui, lors de sa 1ère cape avec les Lions le 3 septembre 2016 contre la Namibie à Dakar (2-0) était vu comme le parfait complément de Sadio Mané afin de porter haut les couleurs du Sénégal.
Néanmoins, 67 sélections plus tard (14 buts), on a l’impression que les promesses ne sont pas tenues, et ce n’est pas faute de lui avoir fait confiance, loin de là. Aliou Cissé a en effet maintenu Ismaïla Sarr titulaire sur son flanc droit, parfois à gauche, quelques rares fois en tant que piston. Sur 68 sélections, il a ainsi connu 59 titularisations, ce qui est quand même énorme. Mais son apport laisse à désirer. Cependant, il ne faudrait pas occulter son rôle prépondérant dans la conquête de la CAN 2021.
Ce mardi soir face au Burundi pour la 6ème et dernière journée de qualifications à la CAN 2025, le joueur de 26 ans a l’occasion de faire taire les critiques et de rappeler au public qu’il peut toujours faire la différence. Il avait d’ailleurs été l’unique buteur lors du match aller le 9 septembre dernier lors de la 2ème journée, son seul but dans cette campagne.
Toutefois, il ne faudrait pas penser que les difficultés d’Ismaïla Sarr sont seulement en équipe nationale. En club, l’ailier traverse aussi une mauvaise passe. Cette saison, il a participé à 14 matchs avec Crystal Palace, pour 3 titularisations seulement. Il n’a marqué qu’un seul but, c’était en League Cup. Une saison qui semble être le prolongement de celle écoulée où il a porté les couleurs de l’Olympique de Marseille. Chez les Phocéens, il n’a été décisif que 10 fois (5 buts, 5 passes) en 35 matchs disputés toutes compétitions confondues.
Après sa révélation à Metz, Ismaïla Sarr avait crevé l’écran avec Rennes, avant de rallier Watford en Premier League. Mais avec les Hornets, l’ailier virevoltant et décisif au début s’est ensuite mué en un joueur irrégulier et maladroit. Malgré des qualités de vitesse et de percussion certaines, il semble en effet n’avoir toujours pas exploité tout son potentiel. Reste à espérer qu’il trouvera un coach et un environnement propices à l’expression de son talent. Car oui, il ne faut pas oublier que dans un grand soir, il peut être exceptionnel.
Dans l’effectif actuel du Sénégal, Ismaïla Sarr est le seul véritable ailier droit. Le seul qui peut lui piquer sa place est Iliman Ndiaye, qui a quelques fois évolué sur cette aile avec Aliou Cissé, mais également sous le maillot de l’Olympique de Marseille la saison dernière. Par ailleurs, d’autres ailiers comme Amath Ndiaye, Sada Thioub ou encore Demba Seck on fait leurs apparitions avec parcimonie, mais aucun n’a pu ravir la vedette au Saint-Louisien. Malgré tout, tout un peuple se met à espérer qu’à bientôt 27 ans (il les aura le 25 février 2025), le lieutenant Izo pourra se muer en digne capitaine du navire des Lions. C’est tout ce qu’on lui souhaite.