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Trois doublés depuis 2019 : l’ASC Ville de Dakar, nouvelle capitale du basket féminin sénégalais

L’ASC Ville de Dakar est devenue en six ans une véritable machine à trophées. L’équipe de la municipalité a déboulonné le Dakar université club et Saint-Louis Basket Club (SLBC) qui régnaient en maîtres dans l’élite du basket féminin. Dix trophées en cinq ans, c’est la prouesse réussie par le club, dirigé par le président Yatma Diaw. Après le doublé Championnat-Coupe du Sénégal, Ville de Dakar peut même accrocher deux autres trophées en cas de qualification en finales des Coupes du maire et de la Ligue. SNA retrace le parcours exceptionnel de ce club qui est parti de rien.

De notre correspondant au Sénégal,

L'ASCVD posant avec l'un de ses onze trophées glanés en sept ans.
L'ASCVD posant avec l'un de ses onze trophées glanés en sept ans.

Le club se nommait dans les années 80 la Municipalité. C’est en 2005-2006 que la section de basket a été créée avant que l'entité sportive devienne l’ASC Ville de Dakar, où le basket a été longtemps absent. L’équipe fanion va accéder en National 1 féminin (D1) en 2008. Elle redescend en D2 une saison après sa montée. Ce sera de courte durée car Ville Dakar va passer une saison à l’étage inférieur avant de remonter. Et depuis l’exercice 2010-2011, on note une certaine régularité. Le club a grandi après des passages à vide faute de politique sportive adéquate. Il fallait donc repenser le modèle et s’entourer de toutes les compétences requises pour s’imposer sur le plan national.

« La Ville de Dakar est une famille. Ce projet a été mis sur pied par le président Yatma Diaw et le directeur technique du club Moustapha Gaye. L’objectif était de s’imposer sur le plan national et gagner des trophées. C’est un travail de longue haleine. On a su le faire avec rigueur, discipline et sérieux. Aujourd’hui, nous commençons à récolter les fruits », confie l’entraîneur titulaire, Ousmane Diallo.

Un modèle sportif réfléchi

En effet, le renouveau de l’ASC Ville de Dakar est né avec l’arrivée du président Yatma Diaw en 2015. Conscient de la force des rivaux, DUC et SLBC, il a décidé d’asseoir un modèle sportif qui nécessite des ressources financières et, surtout, humaines de qualité. Dans cette optique, il est allé chercher Moustapha Gaye, porté quelques mois auparavant à la tête des Lionnes du Sénégal. Le technicien a accepté de prendre le challenge après des saisons passées sur le banc de l’AS Douanes.

Pour faire face au DUC et au SLBC, il fallait mettre en place une équipe compétitive, afin de gagner des trophées sur le plan national et pouvoir postuler en Afrique. Cela devait passer d’abord par un bon casting sur le  plan administratif, technique et médical, avant de faire un recrutement efficient, sachant que la mairie de Dakar allait mettre les moyens financiers pour accompagner la politique sportive.

Dès lors, il fallait créer une relation de confiance entre les différentes composantes du club, stabiliser l’encadrement technique et l’effectif. Les moyens financiers ont joué un rôle primordial dans cet environnement serein et stable. Il ne restait plus qu’à travailler le mental des joueuses pour défier le DUC et SLBC.  Cela a pris du temps avec des demi-finales ou finales perdues. C’est en 2017 que le club remporte son premier trophée en battant le Jaraaf (46-42) en finale de Coupe du maire après avoir sorti le DUC en demi-finales.

Une assise financière gage de stabilité

Prenant goût à la victoire, Ville de Dakar va se renforcer après la saison 2018, où elle n’a gagné que la Coupe du maire. Le club de la capitale va être la destination privilégiée des grosses pointures du basket féminin au fil des saisons. De nombreuses joueuses, on fait les beaux jours du club. On peut citer Ndèye Sène et Fatou Dieng, championnes d’Afrique 2009 et 2015.

Aujourd’hui, la vitalité du club est incarnée par d’autres internationales sénégalaises : Fatoumata Diango (championne d’Afrique 2009), Couna Ndao (reine 2019 et 2021), Aicha Sidibé (vice-championne d’Afrique 2017), Elma Kinta Malou et l’emblématique capitaine Kiné Kane, entre autres.

On peut lister d’autres jeunes joueuses comme Aminata Kamara, Maman Mbaye, Khady Faye, en plus du contingent étranger (un Malienne, une Congolaise et une Camerounaise) qui se sont greffés naturellement dans le groupe. Cette saison, Assitan Traoré (ailière malienne) a presque porté l’équipe.

Successeur de Moustapha Gaye sur le banc depuis 2020, Ousmane Diallo, a pu garder le cap. « Toutes les joueuses sont importantes dans le dispositif. Chacune a un rôle a joué et la prise en main est importante. C’est vrai qu’il y a des individualités mais on met plus l’accent sur le collectif. C’est notre marque de fabrique. L’institution Ville de Dakar est au-dessus de tout. De ce fait, les joueuses sont obligées de suivre peu importe leur statut. En plus, les techniciens font leur travail et contribuent à leur progression au quotidien », rajoute-t-il.

Ville de Dakar fait courir tout le monde parce qu’elle traite bien ses joueuses. En plus d’être bien logées, elles ont de bons salaires qui tourneraient entre 300 000 et 500 000 francs en fonction du statut de l’athlète. Et on n’a jamais entendu de problèmes de salaires dans ce club. Le club a un budget de 80 à 100 millions par saison entièrement alloué par la mairie de Dakar. Ce montant peut varier en fonction des besoins et c’est souvent le cas avec les longues saisons au Sénégal. Cette stabilité financière est l’un des facteurs majeurs des bons résultats.

Onze trophées en sept ans

Sur le terrain, l’équipe domine la concurrence depuis 2019, année de son premier doublé (championnat et coupe du Sénégal). C’était sous le magistère de Moustapha Gaye, en qualité de coach titulaire. Il va passer le relais à Ousmane Diallo qui est l’homme des deux doublés 2021 et 2022. L’ancien coach de SIBAC s’est même offert un triplé lors de sa première année (championnat, coupe du Sénégal et trophée maire Dakar).

Cette année, Ville de Dakar peut réussir la passe de quatre si elle se qualifie en finales des coupes de la Ligue et maire. Les joueuses de la Municipalité vont croiser en demi-finales de ces deux compétitions DBALOC (Derklé Basket Loisirs Club) et le DUC. Elles ont déjà battu ces formations en finales de Coupe du Sénégal et du championnat.

L’équipe se dirige sans doute vers un quadruplé historique vu qu’elle croiserait la JA dans ces deux finales. Un adversaire qui serait largement à sa portée. En attendant ces joutes, Ville de Dakar a étrenné dix trophées depuis 2017 : trois titres champion, quatre coupes du Sénégal, trois coupes du maire, un trophée Challenge IAM en 2019.  Une bonne moisson qui confirme la suprématie du club de la capitale sur le basket féminin sénégalais.

Et maintenant l’Afrique ?

Maintenant, l'ASCVD ambitionne d’aller à conquête de l’Afrique. C’est l’objectif visé depuis trois ans mais la FIBA Afrique n’organise pas et les clubs africains ne sont pas aussi nantis pour supporter seuls les frais liés à la tenue des compétitions. L’instance continentale n’accorde même pas de subvention.

En 2021, Ville de Dakar voulait organiser les champions d’Afrique des clubs, mais la FIBA Afrique a reculé après le refus de la Tunisie et du Mozambique d’accueillir le tournoi. Saint-Louis Basket est le dernier club sénégalais à avoir pris part au championnat d’Afrique des clubs en 2008. Avec la volonté affichée de ses dirigeants,  Ville de Dakar pourrait prendre part au prochain championnat d’Afrique à défaut de l’organiser.

Victor BAGAYOKO

 

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