L’ASEC Mimosas, qui a vécu un mercato très animé, a franchi le premier tour de la Ligue des Champions, avant de débuter, dimanche face à Bafing, le championnat ivoirien, avec un peu de retard. Julien Chevalier (42 ans), l’entraîneur français du champion en titre de Côte d'Ivoire, s’attend à une saison intense.
De notre correspondant en France
Sport News Africa : Pour ses deux premiers matches officiels, l’ASEC a réussi à se qualifier pour le second tour de la Ligue des Champions face aux Béninois de Coton Sport Bénin (2-1, 2-0). Ce n’était pas gagné d’avance, car votre effectif a beaucoup évolué lors de l’intersaison.
Julien Chevalier : Oui, c’était un challenge intéressant car avant ces deux matches, nous n’avions disputé que des rencontres amicales, puisque nos deux premières journées en championnat ivoirien contre Bafing et l’ASOA ont été reportées pour cause de Ligue des Champions. On va jouer dimanche 25 septembre contre Bafing et le 29 contre l’ASOA. Nous avions pris quelques renseignements sur cette équipe béninoise de Coton Sport, et il en ressortait qu’elle avait des qualités, que ce ne serait pas un adversaire à prendre à la légère. Nous avons bien négocié le match aller en s'imposant à Cotonou (2-1), puis nous avons confirmé au retour, à Yamoussoukro, en gagnant (2-0). Ce n’est jamais évident de débuter une saison par des matches à élimination directe, dans une compétition comme la Ligue des Champions. On jouait sans filet, et je suis satisfait de ce qu’a réalisé l’équipe.
Au prochain tour, ce sera a priori un peu plus compliqué, avec les Guinéens d’Horoya au programme.
En effet. C’est une équipe qui a des ambitions, un très bon effectif. Elle n’a pas encore repris son championnat, et elle va donc jouer gros contre nous. On va se concentrer d’abord sur nous. Cela va venir très vite, on a l’avantage de mieux nous connaître, d’avoir disputé deux matches de C1, on aura aussi deux matches de championnat de plus dans les jambes.
Le mercato estival s’est révélé très animé : plus de vingt joueurs sont partis, un peu moins sont arrivés. Vous attendiez-vous à autant de mouvements ?
Il y a toujours beaucoup de départs et d’arrivées à l’ASEC en période de mercato. J’y suis habitué. C’est vrai que cette année, il y a eu beaucoup de mouvements. Des joueurs importants sont partis, comme le gardien Karim Cissé en Afrique du Sud. Certains de nos joueurs reçoivent de bonnes propositions, financièrement intéressantes, et on ne cherche pas à les bloquer. Évidemment, sur tous ceux qui sont partis, il y avait des titulaires et ce n’est pas simple de recruter à l’étranger, car l’ASEC n’a pas de gros moyens financiers.
Est-ce que ce nombre important de mouvements, qui va demander du temps pour intégrer les nouveaux joueurs, peut-il faire revoir à la baisse les ambitions du club ?
Non. L’ASEC est un club qui doit toujours avoir des objectifs élevés. Que l’effectif change beaucoup ou non. Les supporters veulent des résultats. Les ambitions pour cette saison sont principalement de conserver notre titre de champion, d’atteindre la phase de groupes de la Ligue des Champions, et de briller en Coupe nationale. La saison s’annonce chargée, passionnante et j’ai hâte que le championnat démarre pour nous, car contrairement aux autres équipes qui ont déjà joué, nous n’avons pas encore disputé le moindre match.
Au niveau local, il y aura de la concurrence…
Bien sûr. L’ASOA, San Pédro, par exemple, sont des équipes qui ont des ambitions, qui ont des effectifs de qualité, avec de bonnes structures pour travailler. Cette concurrence est motivante, surtout avec un championnat qui se joue désormais à seize, avec un système de play-offs à la fin de la saison pour les quatre premiers. On va jouer beaucoup de matches, que ce soit au niveau domestique que continental.
Vous êtes sous contrat jusqu’à la fin de la saison. Un club tanzanien, Simba SC, vous aurait approché…
J’ai un contrat (avec une option pour deux années supplémentaires, ndlr), et je veux l’honorer. J’ai effectivement été approché, mais j’ai des objectifs passionnants avec l’ASEC, un club que je connais bien et où je me sens bien. Je veux me concentrer uniquement sur l’ASEC.
Alexis BILLEBAULT