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Athlétisme-Amath Bassir Faye : « Le doublé aux Championnats d'Afrique, c'était le plan »

Amath Bassir Faye a réalisé un de ses grands rêves en décrochant la médaille de bronze aux championnats d’Afrique d’athlétisme en juin à l'Île Maurice. Spécialiste du triple saut, le Sénégalais a réalisé une belle prouesse en saut en longueur avec un bond de 7m70. L’athlète de 26 ans a accordé une interview à Sport News Africa et confie être déjà tourné vers les Jeux Islamiques et espère disputer les grands rendez-vous en 2023 dans l’optique d’être fin prêt pour les JO de Paris de 2024.

De notre correspondant au Sénégal

Amath Bassir Faye, en compagnie de Saly Sarr (argent au triple saut), Sangoné Kandji (or au triple saut).

Que représente cette médaille de bronze à la longueur aux championnats d’Afrique pour vous ?

Amath Bassir Faye : Cela représente pour moi une satisfaction, mais surtout une source de motivation pour les prochaines échéances. C’était un rêve, je dirai même une conviction car je sais que j’ai le potentiel qu’il faut et je m’entraîne dur pour être à ce niveau. Donc pour moi, ce n’est pas une grosse surprise mais plutôt une réussite car j’y croyais vraiment. C’est une médaille de bronze, mais il ne manquait pas grande chose pour prendre l’argent ou l’or car le premier était à 12 cm et le deuxième à 8 cm. Mais c’est le jeu, je retourne au labo, pour corriger les erreurs et donc retravailler ma course d’élan et mon saut.

Est-ce que vous vous y attendiez, vous le spécialiste du triple saut ?

Amath Bassir Faye : Oui, fortement même, sinon je n’allais pas m’engager à la longueur, je me serais concentré que sur le triple saut. Mon plan depuis le début de la saison, c’était de faire un doublé à Maurice. Pour moi en concours, le podium n’est jamais scellé. Il peut y avoir des favoris, mais ça reste des pronostics. Les résultats c’est pendant, donc c’est là où il faut assurer. Et je ne rentre jamais dans un concours dans l’idée d’être vaincu. Le triple saut reste un saut horizontal comme la longueur et dans le triple saut il y a une phase de saut en longueur donc c’est vraiment deux épreuves qui s’allient parfaitement même si ce n’est pas facile d’être à 50-50 sur les deux. La preuve, mon dernier concours de longueur date de février 2022 lors des championnats de France Elites. Pareil pour mes séances techniques de longueur. Je me suis plus focalisé sur le triple saut durant cette saison estivale en vue de chercher mon ticket pour les championnats de monde d’Eugene 2022.

Est-ce que vous bénéficiez de l’appui nécessaire pour côtoyer le gratin des sauteurs en Afrique, ou on en est encore loin ?

Il faut déjà avoir cet appui (rires) pour savoir si c’est nécessaire. Je n’ai pas de bourse ni d’aides. Que du soutien moral et des encouragements. Après, côtoyer les meilleurs sauteurs du continent, c’est déjà le cas. Grâce à Dieu, je suis dans le top 5 à la longueur et au triple saut cet hiver dans le bilan africain. Et pour la saison estivale, à ce jour je suis 4e africain au triple saut. Donc je pense qu’il suffit d’un peu d’accompagnement ou appui comme demandé pour remonter au plus haut du bilan.

Lire sur le même sujet : Sangoné Kandji (Championne d’Afrique triple saut) : « J’y croyais à cette médaille d’or »

Parvenez-vous à concilier les entraînements et les études à Toulouse ?

Ces deux dernières années oui car j’ai dû aménager ma deuxième année de Master sur deux ans pour avoir plus de temps pour me concentrer sur mes cours, mes entraînements, pour avoir un peu de temps de récupération et aussi pour pouvoir faire un petit travail à temps partiel pour m’auto-gérer. Sans cet aménagement, il serait très compliqué, voire impossible d’échelonner comme il faut.

Le meeting de Dakar a fait son retour cette année. Est-ce à dire qu’enfin l’athlétisme sénégalais est relancé ?

Amath Bassir Faye : Oui, je dirai que c’est un bon début. C’était d’une part une réussite car c’était plus ou moins bien médiatisé et c’est un des facteurs innovants dont a besoin l’athlétisme sénégalais pour avoir plus de sponsors et d’accompagnements. Ça fait vivre l’image de l’athlétisme sénégalais sur le territoire national. Notamment avec la participation de plusieurs athlètes sénégalais dans les épreuves internationales, ce qui leur permet de se confronter à d’autres athlètes internationaux. C’est d’autant plus motivant pour la petite catégorie car jeune je rêvais de faire partie des athlètes sélectionnés pour représenter le Sénégal dans ces rencontres organisées à la maison.

Depuis plusieurs années, l'athlétisme semble plombé par l’absence d’infrastructures. Êtes-vous optimiste pour les années à venir dans ce secteur après avoir été reçu par le ministre des Sports ?

Le manque d’infrastructures reste un facteur bloquant pour le développement de l’athlétisme. C’est une question à laquelle je laisserai le Président répondre car il est mieux informé sur les projets qui vont être mis en place pour pallier à ce problème. Dans tous les cas, après notre échange avec le ministre des Sports, si tout se passe comme prévu, on peut espérer des lendemains meilleurs pour l’athlétisme sénégalais.

Quelles sont les perspectives pour vous après cette belle performance à l'Île Maurice ?

Amath Bassir Faye : Le travail continue, je retourne au charbon continuer donc ma préparation. Je ne me donne pas de limites. Il y a les Jeux Islamiques dans un mois, j’espère finir la saison là-bas avec ce doublé. Aussi pas mal de rencontres en 2023 dans le viseur comme les championnats du monde en salle en Chine, les Jeux africains au Ghana, les Jeux de la francophonie à Kinshasa (RDC) et les Championnats du monde en plein air à Budapest (Hongrie). Donc j’espère être présent à toutes ces compétitions pour mieux préparer Paris 2024.

Quelles sont les attentes en termes de moyens et de logistique pour éventuellement faire les minimas pour les JO de Paris dans 2 ans ou plutôt Los Angeles dans 6 ans ?

Je dirai bénéficier d’une bourse pour m’accompagner au quotidien dans ma préparation. Avoir accès au grand meeting car c’est souvent compliqué sans manager. Un sponsor (équipementier) pourrait être un plus aussi.

Moustapha M. SADIO

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