Récent vainqueur de la Basketball Africa League avec l’US Monastir, Souleyman Diabaté a accordé un entretien exclusif à Sport News Africa. Au menu : la troisième fenêtre des qualifications du Mondial 2023, prévue du 1er au 3 juillet, et l’Afrobasket 2025 qu’il rêve de remporter. Le meneur de 34 ans se dit aussi convaincu que la Côte d’Ivoire et le Sénégal vont dominer le basket africain dans les années à venir.
De notre correspondant au Sénégal,
Sport News Africa : Souleyman Diabaté, la Côte d’Ivoire va accueillir la 3ème fenêtre des qualifications de la Coupe du monde 2023. Comment comptez-vous aborder cette étape à domicile surtout après votre sans faute en Angola ?
Souleyman Diabaté : On aborde cette fenêtre avec sérénité mais aussi avec beaucoup de pression car ce sera devant notre public. On n’a pas eu de compétition officielle en Côte d’Ivoire depuis l’Afrobasket 2013 (la Côte d’Ivoire avait accueilli la 5ème fenêtre de la Coupe du monde 2019, Ndlr). Donc, on devra être concentré et surtout prendre les trois matchs.
Leader du groupe C devant l’Angola, la Guinée et la Centrafrique, la Côte d’Ivoire est bien partie pour conforter sa 1ère place dans le groupe C et cette qualification au second tour des qualifications. Pensez-vous pouvoir réaliser un sans-faute comme en novembre 2021 à Benguela ?
L’objectif ce sera de faire un 3/3 à Abidjan. On est préparés pour ça. Notre équipe est encore meilleure que lors de la précédente fenêtre. La balle est dans notre camp concernant notre qualification.
Vous allez retrouver Morais, Dundão et autres après la BAL. Ça promet en intensité ?
Oui, c’est un grand plaisir de devoir les affronter encore. Carlos Morais qui est une légende du basket africain et Childe Dundão un joueur très talentueux. On les a battus chez eux à la première fenêtre et encore à la BAL. Il y aura de la revanche dans l’air mais je suis prêt pour ce genre de situation.
Que pourrait apporter une qualification en Coupe du monde au basket ivoirien ?
Une qualification montrera une stabilité dans notre basket car cela nous fera 2 qualifications consécutive en Coupe du monde. Et c’est important pour la jeune génération et surtout les binationaux qui pourraient éventuellement penser à d’autres équipes de nous voir souvent dans des compétitions mondiales. Cela motivera tous nos talents locaux et extérieurs à venir jouer pour le pays.
La Côte d’Ivoire court derrière un 3ème titre africain depuis 1985. Avez-vous des regrets avec la dernière finale perdue en 2021 ?
Le dernier Afrobasket, on en souffre encore aujourd’hui vraiment. Je pense que c’est une blessure qui guérira pas car on avait nos chances un peu comme en 2013 (la Côte d’Ivoire avait fini 4ème à domicile, Ndlr). Mais c’est aussi sa la beauté du sport et je vous assure qu’en 2025 on la prendra cette coupe.
Pensez-vous que la Côte d’Ivoire est aujourd’hui armée pour remporter l’édition 2025 ?
Nous sommes aujourd’hui armés pour 2025 et on le sera encore plus à l’approche de la compétition. Cette année, nos jeunes talents sont exceptionnels. Je pense vraiment que les dix prochaines années ce sera la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui domineront l’Afrique quand je vois les potentiels sénégalais et ivoirien qui arrivent.
Quel est votre avis par rapport périodicité de l’Afrobasket ?
Je trouve que tous les quatre ans cela crée un énorme vide. On devrait l’organiser tous les deux ans comme auparavant pour que cette compétition soit un peu dans la continuité de la BAL. C’est-à-dire faire grandir et mettre le basket africain au-devant de la scène et aussi avoir régulièrement des compétitions pour les équipes nationales. Ce qui permettrait d’avoir des équipes de qualité et des compétitions de haut niveau. Les équipes sont souvent en regroupement donc les préparations et l’alchimie des équipes sont mieux à l’arrivée des compétitions.
Pensez-vous à la retraite ?
La retraite, oui j’y pense. Je ne sais pas quand j’arrêterai mais j’écoute mon corps. On verra bien.
Finir votre carrière avec l’Afrobasket, ce serait une belle sortie...
Ce serait une déception de pas gagner un Afrobasket car on a eu une belle génération. Je pense que ce serait bien de gagner avec cette génération. Je suis à cheval sur deux générations et remporter un Afrobasket serait un parfait accomplissement. On marquera le basket ivoirien au regard de nos résultats ces dernières années. Mais ce n’est pas une obsession.
Moins d’une semaine après votre back-to-back dans la BAL, comment vivez-vous ces moments ?
Je suis heureux aujourd’hui. Deux BAL en deux ans c’est historique. Je profite en famille quelques jours avant de reprendre les entraînements.
Victor BAGAYAKO