La RDC va prendre part, du 24 au 26 février prochain à Alexandrie, à la dernière fenêtre des éliminatoires zone Afrique du Championnat du monde de basketball masculin. Classés à l'avant-dernière place de leur groupe, les Léopards devront, non seulement remporter leurs trois matches, mais aussi espérer au moins deux défaites du Sénégal pour pouvoir espérer terminer à la meilleure troisième place des deux groupes des éliminatoires pour se qualifier au Mondial. Après avoir bien entamé la campagne lors de deux premières fenêtres avec quatre victoires en six sorties, les Congolais ont sombré lors de l'avant-dernière fenêtre, disputée en Tunisie, en perdant tous leurs trois matches. Une irrégularité des résultats à l'image des cinq dernières années causée par les fréquents changements d’entraîneurs et d'effectifs selon l'ailier fort de l'équipe Shekinah Munanga qui s'exprime dans cet entretien accordé à Sport News Africa.
De notre correspondant en RD Congo
Sport News Africa : La RDC prendra part dans un moins à la dernière fenêtre des éliminatoires zone Afrique des éliminatoires du Championnat du monde 2023. Avez-vous déjà reçu le programme de la préparation de l'équipe ?
Shekinah MUNANGA : Personnellement, j'ai n'ai reçu qu'une invitation mais rien d'autre. Aucun programme jusque-là.
Comment évaluez-vous la prestation générale de la RDC depuis le début de la campagne. Vous qui avez participé à toutes les fenêtres ?
Nous avions très bien commencé. On avait une des meilleures défenses avec moins de points encaissés face à des attaques fortes. Comme notamment celle du Sénégal que nous avons battu à deux reprises et l'Egypte lors des deux premières fenêtres. Mais pour la dernière fenêtre, nous n'avons pas été bons pour plusieurs raisons. Nous avons négativement inversé la tendance en perdant nos trois matches.
Quelles sont justement, selon vous, les raisons de la dégringolade de l'équipe congolaise lors de la fenêtre de Monastir ?
Nous avons un problème d'effectif en RDC. Les joueurs changent très fréquemment. Nous ne savons pas conserver une ossature. Dans la fenêtre de Monastir, il y a en effet eu beaucoup des joueurs qui ont intégré le groupe. Il fallait encore chercher à créer un esprit d'équipe, chercher à créer une cohésion. Forcément, c'était une équipe complètement différente de celle qui a disputé les précédentes fenêtres. Dans toute discipline collective, il est important de garder une base, une ossature.
Le départ du coach Thomas Drouot a-t-il pesé sur l'équipe lors de la fenêtre de Monastir?
Évidemment. Il avait fait un très grand boulot à la tête de la RDC mais il a été obligé de partir suite à ses autres occupations. Du coup, il y a eu une nouvelle philosophie avec l'arrivée du coach Emmanuel Mavomo qui est un bon coach. Mais pour qui la tâche a été très compliquée. Il devait créer une nouvelle équipe en intégrant de nouveaux joueurs dans le groupe. Il devait imposer sa philosophie de jeu. Cela ne se fait pas en quelques jours. Il faut nécessairement beaucoup de temps.
Pensez-vous que les fréquents changements de sélectionneurs à la tête de l'équipe ces dernières années est la vraie cause de l’irrégularité des résultats de l'équipe congolaise ?
Si tu changes de coach tous les ans, attends-toi à différentes philosophies et a l'irrégularité des résultats. Chaque coach a sa philosophie et sa manière propre de la transmettre aux joueurs. Et puis, les joueurs n'assimilent pas tous la matière de la même manière. Donc, les changements réguliers d'entraîneurs déstabilise les joueurs. C'est un problème à prendre au sérieux. Pour commencer un projet, il faut avoir un coach avec un plan précis de travail. Ce n'est pas parce qu'un coach perd qu'il est mauvais forcément. Il faut voir tous les paramètres afin de lui permettre de mieux travailler.
Avez-vous posé ce problème de changement récurrent d'entraineurs qui vous dérange aux dirigeants de la fédération?
S'il faut commencer à parler, on commencerait par notre non paiement des primes. Ils le savent mais jusque là, les choses ne s'améliorent pas. Pour le problème d'entraineurs, nous n'en avons pas parlé.
Avez-vous l'espoir de vous qualifier au Mondial malgré votre position actuelle au classement de votre groupe ?
C'est tendu. Même si on gagne nos trois matches nous ne seront pas directement qualifiés. Il faudra espérer des faux-pas des autres équipes. Mais ça reste le sport, tout est possible. Il faut une bonne organisation, les résultats ne s'improvisent pas.
La RDC veut aller au Mondial, mais est-ce que l'organisation autour de l'équipe est à la hauteur des ambitions de la Fédération?
Franchement, ce sont nous les joueurs, qui voulons aller au Mondial au regard du déroulement des choses autour de l'équipe. Nous avons un sacré potentiel. C'est peut-être la première fois que la RDC a une équipe composée des plusieurs joueurs professionnels évoluant en France et en Espagne pour la plus part. Il y a eu aussi l'arrivée d'un joueur de NBA. C'est une chose que la Fédération devait capitaliser. Les autres équipes ont plus des joueurs NBA mais ils sont souvent absents suite à leur calendrier. Mais nous, nous sommes disponibles et les dirigeants de la fédération doivent en profiter en organisant mieux les choses pour assurer l'avenir. La majorité des joueurs qui ne reviennent pas en équipe nationale une fois parti, c'est souvent parce qu'ils ont trouvés des problèmes d'ordre organisationnel.
Masiala JONATHAN
