Burkina Faso - Moussa Tou : « Titiller les grandes nations du handball dans le futur»

Pour le grand public, qu'est-ce que l'International Handball Federation (IHF) Trophy de la zone 3 ?

Moussa Tou : Il faut dire que l'IHF est l'instance qui gère le handball au niveau international. Alors, si vous prenez un peu, il y a un découpage au niveau des zones. Le handball ouest africain, nous sommes dans la zone 3 qui regroupe 7 pays, c'est-à-dire le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Togo, le Bénin, le Nigeria et le Liberia. Donc c'est à travers ces différentes zones, de la zone 1 jusqu'à la zone 6, 7 je pense, que l'IHF organise une compétition au niveau des petites catégories, c'est-à-dire en U17 et U19, dans les deux sexes, mais de façon alternée. Cette année, c'était les dames, les juniors filles et les cadettes filles. L'année prochaine, ce sera les cadets garçons et les juniors garçons. Donc IHF Trophy Zone 3, c'est une compétition qui regroupe les pays de l'Afrique de l'Ouest.

Cette année, on a noté la participation de la République Centrafricaine lors du tournoi de la zone 3. Qu'est-ce qui explique cette présence ?

Moussa Tou : Oui, effectivement, sur place nous aussi on ne comprenait pas. On a posé la question aux organisateurs. Ils nous ont fait comprendre que normalement la Centrafrique ne devait pas être là. Mais dans leur zone, apparemment, il n'y a pas eu beaucoup plus d'engagés puisque chaque zone devait organiser son championnat. Donc au niveau de la Centrafrique, je pense qu'ils sont dans la zone 5, il n'y a pas eu beaucoup d'engagés. Et comme ils étaient déjà engagés, ils ont décidé de les répartir dans les différentes zones où il y avait de la compétition. C'est pourquoi la Centrafrique s'est retrouvée dans la zone 3.

Ils ont remplacé donc le Liberia qui n'était pas là ?

Moussa Tou : Voilà, le Liberia était absent dans la zone 3 cette année pour l'IHF Trophy.

Le Burkina Faso sort champion chez les juniors. Qu'est-ce qui a fait la force de cette équipe ?

Moussa Tou : Il faut dire que la force de cette équipe, c'est la combativité, comme on aime le dire tout burkinabé, et la détermination des filles. Parce que, nous sommes arrivés en tant qu'entraîneur, nous avons accompagné les filles dès que le tournoi a commencé. Nous étions très satisfaits de l'engagement des filles. Elles se sont battues, comme notre slogan le dit : « Burkina, la patrie ou la mort, nous vaincrons » pour se qualifier en finale. Avant le départ pour Abidjan, les filles ont reçu beaucoup d'autorités au niveau du handball ici. Je pense que le message a été clair. Vous partez en Côte d'Ivoire pour aller représenter le pays, battez-vous pour faire flotter le drapeau du Faso. Et la finale justement c'était face à la Côte d'Ivoire.

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Un adversaire que nous avons joué en ouverture de la compétition, qui nous a battus et on se retrouve avec la Côte d'Ivoire en finale. On va dire que nous avons fait notre part, mais le jour de la finale, ce sont les filles qui ont vraiment mouillé le maillot. Elles se sont battues corps et âme. Dieu merci, à la fin, la victoire nous a souri. Mais ce n'était pas facile parce qu'il y avait des grandes nations. Il faut dire que nous avons sorti le Nigeria en demi-finale. Le tenant du titre est vraiment au sommet du handball au niveau de notre zone. Le Nigeria n'y croyait pas. Nous avons pu vraiment conquérir Abidjan, tous les acteurs du handball étaient là. Parce qu'à l'issue de nos matchs, nous avons eu vraiment des félicitations, des encouragements de la part de tous les acteurs du handball qui étaient là. Les gens admirent vraiment le handball que nous jouons, la détermination, l'engagement des filles et le niveau de technicité de nos enfants.

Combien de matchs pour ces juniors jusqu'à la finale ?

Moussa Tou : Il faut dire que, que ce soit nos cadettes ou nos juniors, nous sommes tombés dans les poules de 4, puisqu'on est 7. Et l'autre poule était des poules de 3, des adversaires qui se dressaient devant nous en finale. La suite, vous l'avez vu, c'est soldé au tir au but, puisqu'on a fait jeu égal jusqu'à la dernière minute. Et il fallait passer par des séances de tirs au but.

Les cadettes sont tombées en match de classement face au Bénin. Qu'est-ce qui a manqué à ces filles pour aller chercher ne serait-ce que la médaille de bronze ?

Moussa Tou : Nous étions dans une poule de 4, le Bénin était dans une poule de 3. C'est la fraîcheur physique qui a vraiment déterminé le match de classement parce qu'on avait le gain du match jusqu'au dernier instant. Il y avait vraiment de la fatigue. Nous avons joué un match de plus que le Bénin. Le match de classement, nous étions à notre cinquième match, le Bénin était à son quatrième match. Les conditions de voyage, il faut dire que ce n'était pas pareil parce que le Bénin a rallié Abidjan par vol. Nous avons fait la route en deux jours. Pas simple. Donc, on a traversé la Côte d'Ivoire du Nord au Sud. Je pense que c'est ce qui a fait un peu la différence, la fraîcheur physique.

Quels enseignements vous tirez de cette participation ?

Moussa Tou : Cette participation nous a beaucoup aidés. Parce qu'avant qu'on ne parte, nous cherchions à mettre en place déjà une équipe élite d'âmes. Donc le projet est parti de là, avec l'accompagnement de la Fédération. Donc l'enseignement ici, ça nous a permis de nous frotter aux autres nations, de comprendre où se situe notre niveau de handball. Je pense que techniquement, nous pouvons dire que nous sommes parmi les meilleurs sur le plan technique parce que ce que nous avons vu, c'est vraiment du handball. Que des enseignements positifs, nous pouvons le dire, et qui nous permettent vraiment de pouvoir nous situer, nous structurer et Inch'Allah titiller les grandes nations du handball dans le futur, dans l'élite, parce que l'objectif de ces jeunes, c'est de les garder pour qu'ils arrivent à nous servir en équipe nationale dames seniors.