Englué dans un intenable bras de fer avec le ministre des Sports, le Comité exécutif sortant de la Fédération camerounaise de volleyball ne devrait pas recevoir les autorisations administratives nécessaires pour organiser de nouvelles élections.
De notre correspondant au Cameroun,
Julien Serge Abouem vit peut-être ses derniers jours à la tête de la Fédération camerounaise de volleyball (Fécavolley). Et le bras de fer qu’il a en effet engagé avec le ministre des Sports, tutelle de toutes les fédérations sportives nationales, ne risque pas de faire changer la situation. En course pour sa réélection, le président sortant de la Fécavolley est plus que jamais fragilisé. L’étau se resserre autour de son Comité exécutif et lui.
Au sujet des élections à la Fédération de volley, le ministre des Sports avait en effet le 23 décembre 2022, prescrit à l’équipe dirigeante sortante de «convoquer une Assemblée générale extraordinaire. Notamment celle de 2013, et statuer sur la base des textes de la même année (date du dernier renouvellement de ses organes)». Le patron des sports ayant prévu qu’en cas d’inaction sous huitaine, c’est-à-dire le 31 décembre 2022, l’inaction du bureau sortant «légitimera les membres statutaires de la Fécavolley à convoquer ladite Assemblée».
Seulement, le patron de la Fédération a botté en touche, fermant donc par la même occasion la porte à toute communication avec sa tutelle. C’est ainsi que les 2/3 des membres statutaires de l’AG de 2013 ont tenu le 4 janvier 2023, une Assemblée extraordinaire. Les travaux ont par ailleurs débouché sur la révision des textes, l’élection des membres de la Commission électorale et l’adoption du calendrier électoral. Les nouveaux statuts ont obtenu le certificat de conformité de la tutelle. «Ce visa atteste que la Fédération a de nouveaux textes. Et à partir de cet instant, le président (de la Fédération) sortant n’a plus qualité pour convoquer l’Assemblée générale», tranche une source au ministère des Sports.
A la Fédération, l’équipe sortante a la ferme intention de se battre. Elle qualifie d'ailleurs d’illégaux les membres de l’AG de 2013. Tout en accusant le ministère des Sports de manœuvrer pour sa déchéance. Elle réitère que les textes en vigueur sont ceux adoptés en 2018 et révisés le 28 octobre 2022. «La Fécavolley fait face, dans le cadre du renouvellement de ses instances dirigeantes, à une violation flagrante de la loi du Cameroun, des textes de la Confédération africaine de volleyball (Cavb) et de la Fédération internationale de volleyball (Fivb)», réagit Julien Serge Abouem.
L’Exécutif sortant ambitionne d’organiser ses propres élections du 17 janvier au 4 février prochain. Mais cela risque de ne pas être possible. Selon certaines indiscrétions, l’équipe dirigeante de la Fédération en place, n’a aucune chance d’obtenir les autorisations administratives nécessaires (les autorisations de manifestation publique délivrées par les sous-préfets, Ndlr.) pour tenir ses différentes Assemblées. Le bureau sortant de la Fécavolley le sait et entend saisir les juridictions compétentes.
En attendant, la Confédération africaine de volleyball est montée au filet. Dans un récent courrier adressé à la fédération camerounaise, Bouchra Hajij, la présidente de la Cavb, rappelle que celle-ci doit organiser son AG dans le respect des constitutions et règlements généraux de la Cavb et la Fivb. Elle invite également la Fécavolley à lui faire parvenir «des informations sur la date à laquelle l’Assemblée générale élective susmentionnée se tiendra au plus tard le 20 janvier 2023».
Une directive diversement appréciée au Cameroun. Si l’équipe sortante de la Fédération croit avoir jusqu’au 20 janvier 2023 pour transmettre son calendrier électoral à la Cavb, en face, les membres statutaires de l’AG de 2013 prévoient de conclure leur processus le même jour, par l’élection du futur président de la Fécavolley.
Arthur WANDJI