En remportant la Coupe d’Afrique des Nations 2012, organisée conjointement par le Gabon et la Guinée Equatoriale, la Zambie a accompli un des plus grands exploits de l’histoire de la compétition.
De notre correspondant en France
« Nous avions la meilleure équipe du tournoi, mais pas la meilleure d’Afrique. Mais une équipe qui avait su souffrir et pas seulement bien jouer. » Depuis Riyad, Hervé Renard (53 ans), l’actuel sélectionneur de l’Arabie Saoudite ne boude pas son plaisir quand il raconte comment la Zambie est devenue championne d’Afrique, le 12 février 2012 au stade de l’Amitié à Libreville. Face à la Côte d’Ivoire, pourtant donnée favorite, les Chipolopolo s’imposent lors de la séance des tirs au but (8-7), après que les deux sélections n’ont pu se départager à l’issue du temps réglementaire, puis de la prolongation (0-0).
Avec sa génération programmée pour s’installer sur le toit de l’Afrique, la Côte d’Ivoire de Didier Drogba et Yaya Touré, déjà finaliste malheureuse en 2006 face à l’Egypte, passe tout près d’un second titre après celui obtenu en 1992 au Sénégal. « Mais Drogba manque un penalty durant ce match assez fermé, on tire sur le poteau, et ça se joue aux tirs au but. C’était notre année, alors que personne ne s’attendait à ce que la Zambie soit championne d’Afrique », résume Renard, qui conduira les Eléphants au sacre trois ans plus tard, en Guinée Equatoriale.
Pour la deuxième fois de son histoire après l’édition 2000 organisée par le Ghana et le Nigeria, la CAN se déroule dans deux pays, le Gabon et la Guinée Equatoriale. Le tout nouveau stade de l’Amitié, offert par la Chine, et celui de Franceville sont retenus pour abriter des matches au Gabon, alors que son voisin a choisi Malabo et Bata. La Guinée Equatoriale profite de son statut de co-organisateur pour participer à sa première phase finale, ce qui est également le cas du Botswana et du Niger. En revanche, quelques pointures continentales, telles l’Egypte, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Cameroun et la RD Congo, sont absentes. A l’issue du premier tour, le Sénégal – qui affiche un zéro pointé – le Maroc, la Guinée et le Burkina Faso sont éliminés, eux qui s’imaginaient étirer un peu plus longtemps leur séjour en Afrique équatoriale.
Les quarts de finale sont fatals au Gabon et à la Guinée Equatoriale, battus respectivement par le Mali (1-1, 4-5 aux t.a.b) et la Côte d’Ivoire (0-3), alors que la Zambie assomme le Soudan (3-0). Le Ghana se sort du piège tunisien (2-1) dans la douleur, mais les Black Stars abandonneront tout espoir de disputer une nouvelle finale en s’inclinant face au réalisme zambien (0-1). La Côte d’Ivoire s’en remet quant à elle à Gervinho pour se débarrasser des Aigles maliens, lesquels se consoleront en s’adjugeant la 3e place contre des Ghanéens fatigués (2-0).
La suite, on la connaît déjà, avec cette finale inédite, ce vainqueur inattendu et la liesse populaire qui escorta les Chipolopolo à leur retour à Lusaka. « Les Zambiens disent depuis que cette victoire avait permis de placer leur pays sur la carte du monde… Pour aller de l’aéroport au centre-ville, nous avions mis plus de trois heures ! » Depuis, aucun titre n’a échappé à une sélection qui avait déjà inscrit son nom au moins une fois au palmarès (Nigeria en 2013, Côte d’Ivoire en 2015, Cameroun en 2017 et Algérie en 2019)…
Alexis BILLEBAULT