Avec plusieurs sélections, le Maroc est présenté comme un des candidats au titre continental, le 6 février prochain à Yaoundé. L’ancien international Mustapha El Haddaoui (60 ans, 55 sélections entre 1982 et 1994), aujourd’hui président de l’Union Marocaine des Footballeurs Professionnels (UMFP) croit aux chances des Lions de l’Atlas.
De notre correspondant en France
Bien sûr. Des pressions ont été exercées sur les joueurs. Ce n’est pas nouveau, mais cette année, c’est allé très loin. Il est inadmissible de menacer un joueur en lui disant que s’il part disputer la CAN, il ne sera plus titulaire à son retour. Un international ne peut pas refuser de jouer pour sa sélection. Les joueurs africains veulent disputer la CAN, comme les Européens ou les Sud-américains, ont envie de disputer l’Euro ou la Copa America. J’ai également été choqué par les déclarations de certains entraîneurs, dont Jürgen Klopp (Liverpool), qui a comparé la CAN à un petit championnat. J’ai discuté de tout cela avec Samuel Eto’o, Geremi Njitap ou Anthony Baffoe, et tous sont également attristés d’avoir entendu toutes ces choses. L’Afrique mérite plus de respect.
Il fait partie des équipes qui peuvent prétendre remporter la CAN. Le Maroc n’est peut-être pas considéré comme le grand favori de la compétition, mais il a les moyens de faire un très beau parcours et de la gagner. Pour cela, il faut arriver en finale. Et en finale, c’est du 50-50. Nous avons une belle équipe, mais comme je vous l’ai dit, des candidats au titre, il y en a plusieurs.
Il y a l’Algérie, bien sûr, qui a remporté l’édition 2019, qui est très forte, et pourra compter sur un Mahrez en très grande forme. Il y a le Cameroun, qui jouera à domicile, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, l’Egypte… Attention aussi à la Tunisie, qu’il ne faut pas oublier. Le Ghana aura également des arguments à faire valoir. Il y a aussi plusieurs outsiders, comme le Mali, le Nigeria, la Guinée… Il peut aussi y avoir des surprises. Je pense aux Comores, qui n’auront rien à perdre. Beaucoup de choses peuvent arriver, car l’Afrique, c’est imprévisible…
C’est lui le patron. Il a fait des choix, il a expliqué pourquoi il n’avait pas retenu ces deux joueurs, qui sont de très bons footballeurs. S’il l’a fait, c’est qu’il a ses raisons. Halilhodzic est un coach expérimenté, qui a sa stratégie, sa conception de la discipline, et il faut respecter ses décisions. Il y a beaucoup de concurrence en sélection nationale, et cela ne doit pas toujours être facile pour composer un groupe, car il y a vraiment de la qualité, dans toutes les lignes.
Oui. J’ai vu une équipe offensive, qui a marqué beaucoup de buts contre tous ses adversaires (Guinée 3-0 et 4-1, Soudan 2-0 et 3-0, Guinée-Bissau 5-0 et 3-0), et qui a également affiché une belle maîtrise et une grosse solidité défensive. Halilhodzic a su trouver le bon équilibre, les joueurs qu’il faut pour mettre en place son système de jeu. Je me souviens qu’il avait été pas mal critiqué par une partie de la presse, mais ne s’en est pas occupé, et il a continué à travailler avec son staff, son effectif, avec des objectifs bien précis. Je suis optimiste, et je pense que le Maroc a une équipe pour aller loin. Il n’a remporté la CAN qu’une seule fois dans son histoire. Il attend cela depuis 1976. Personnellement, j’ai perdu deux demi-finales, en 1986 et 1988, cela reste une grande déception. J’espère que cette année, ce sera la bonne !
Alexis BILLEBAULT