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CAN beach soccer : «Je ne vois pas comment le Sénégal peut rentrer sans le trophée»

Le Sénégal est lancé dans la conquête d’une 7ème Coupe d’Afrique de Beach soccer (21 - 28 octobre). Au Mozambique pour leur 10ème participation, les Lions du sable ne se cachent même plus, et assènent sans langue de bois leur unique objectif : le titre, rien que le titre. Pionnier de ce sport au pays de la Téranga et aujourd’hui manager général de la sélection sénégalaise, Ibrahima Ndiaye «Chita» s’est confié à Sport News Africa dans ce long entretien.

De notre correspondant au Sénégal,

Les Lions du Sénégal, champions d'Afrique pour la sixième fois, ont souffert plus que lors des CAN précédentes.
Le Sénégal voudra à tout prix garder son trophée de champion

Sport News Africa : Le Sénégal démarre la Coupe d’Afrique ce samedi. Comment appréciez-vous la préparation de l’équipe avec cette victoire au tournoi de la COSAFA ?

Ibrahima NDIAYE : C’est au mois de juin qu’on a démarré la préparation. Il nous fallait préparer le Cameroun en qualifications de la CAN. Alors qu’on pensait être qualifié d’office en même temps que le pays hôte. Et comme les années précédentes en tant que champion en titre. Le tirage au sort nous a en effet  mis sur la route du Cameroun. On les a battus à l’aller et au retour. La qualification en poche, on ne s’est pas notamment arrêté là. On a poursuivi les rassemblements. La préparation s’est donc déroulée dans de bonnes conditions grâce à la Fédération de football qui abat un travail extraordinaire pour le Beach soccer. Nous sommes en regroupement depuis 5 mois. L’entraîneur a mis un programme que les joueurs ont parfaitement digéré et le résultat s’est reflété au tournoi de la COSAFA en Afrique du Sud. L’équipe a été au niveau qui est le sien.

On s’est rendu à Durban comme invité et on a remporté le trophée. Ainsi que des trophées individuels. On était décidé à marquer de notre empreinte cette compétition à laquelle nous prenions part pour la première fois. On va continuer sur cette lancée et on verra ce qui se passe pour notre premier match contre l’Ouganda. Nous les avions battus à Durban dans un tout contexte mais je ne pense pas qu’on puisse changer grand-chose en si peu de temps entre la COSAFA Cup et la CAN.

C’est un nouveau cycle qui débute pour le Sénégal. Mamadou Diallo remplace Ngalla Sylla qui restait sur trois succès de rang à la CAN et une demi-finale historique en Coupe du monde. Comment voyez-vous l’avenir de cette sélection sous Diallo ?

Effectivement c’est un tout nouveau cycle. C’est l’après Ngalla (Sylla, ancien sélectionneur du Sénégal). Il a fait son temps, maintenant c’est Diallo qui dirige cette sélection. Comme Ngalla, il a la chance d’être un ancien joueur de cette sélection, puis adjoint de Ngalla et maintenant entraîneur principal. Il connaît parfaitement cette équipe nationale. Il est dans son milieu. Je magnifie le travail qu’il effectue actuellement. Il a beaucoup appris aux côtés de Ngalla mais de son côté aussi, il a beaucoup travaillé pour améliorer ses connaissances. Je suis également à ses côtés. Ainsi que la légende du Beach soccer sénégalais, Pape Jean Koukpaky qui est son adjoint. C’est le meilleur joueur sénégalais de l’histoire du Beach soccer.

Diallo est aussi quelqu’un de dévoué et qui aime ce métier. Je vois cette passion qui l’anime quand il est aux bords du terrain e donner des consignes, faire des démonstrations aux joueurs. Je sens qu’il y a une transformation dans cette équipe. Sans nier ce que Ngalla a laissé comme ADN pour cette équipe. Mais il a apporté un plus qui se reflète d’ailleurs et dans le jeu mais aussi dans le comportement des joueurs.  On est dans la bonne direction, dans une bonne dynamique. Les résultats ne peuvent que suivre. En dehors du terrain, il est toujours aux côtés des joueurs, il leur demande ce qu’ils ont envie de manger, et de sa propre poche il leur paie à manger. Cela crée un lien entre lui et ses joueurs et ça les motive davantage. C’est quelque chose de très important. Il est sur les traces de ses prédécesseurs et c’est ce qu’on lui demande.

On sent une certaine continuité dans la liste des 15 joueurs choisis. Mais il y a quelques jeunes joueurs aussi. Est-ce déjà une volonté de préparer le renouvellement d’une nouvelle équipe qui va continuer de dominer ?

Le Beach soccer est une discipline spécifique et spéciale. Pour gagner des trophées, il faut des joueurs qui sont en maturité. On ne peut pas constamment changer les joueurs. Si vous le faites, vous arriverez difficilement à un certain niveau. Je donne l’exemple du Portugal. Pour gagner ses deux Coupes du monde (2020 et 2021, ndlr), ils ont conservé les mêmes joueurs présents en 20015 avec quelques renforts. Mais la colonne vertébrale de l’équipe était là jusqu’en 2015 pour leur premier titre. Avant de récidiver. Avant que leur meilleur joueur (Madjer, ndlr) ne prenne sa retraite après le 2ème sacre alors qu’il avait 42 ans. Malheureusement au Sénégal, je dirais même qu'en Afrique, on vieillit trop vite nos joueurs. Babacar Fall et Raoul (Mendy), c’est à l’âge de 16 ans que je les ai emmenés en Coupe d’Afrique.

Je savais que Raoul était très jeune mais c’était pour le préparer pour l’avenir. Babacar a eu la chance de jouer cette CAN. Il a même fini avec Koukpaky meilleur buteur du tournoi. Raoul c’était plus pour le préparer et aujourd’hui il fait en effet partie de la crème du Beach soccer mondial. Ils n’ont pas cet âge là et peuvent encore jouer encore longtemps. Alsény avait 17 ans quand je l’ai emmené en sélection. Et il peut jouer 10 ans de plus. On a quand même fait un mix entre les anciens et les jeunes.  Ces changements dans l’effectif ne doivent pas se faire brusquement. C’est pour cela que nous y allons crescendo et la mayonnaise va prendre. Cette CAN permet d’intégrer de jeunes joueurs dans ce processus de renouvellement. Mais, il faut se mettre dans la tête que nous sommes venus au Mozambique pour conserver ce trophée. Ce que nous avons montré à Durban sans Raoul, sans Babacar Fall, si on les ajoute à l’effectif, vous imaginez ce que cela va donner. On prépare l’avenir et malgré tout le respect qu’on a pour les autres, notre ambition dans cette CAN c'est d'aller glaner une 7ème fois le titre de champion. Et de retourner en Coupe du monde, jouer une première finale et gagner le Mondial. C’est cela notre ambition.

 

«Le Beach soccer est une discipline spécifique et spéciale. Pour gagner des trophées il faut des joueurs qui sont en maturité»

 

Comment jugez-vous l’adversité qui attend le Sénégal, ultra favori à sa propre succession avec des équipes qui comme le Mozambique en net progrès ?

Les autres pays font des efforts pour suivre la voie que le Sénégal a tracée. Ce ne sera pas facile je peux leur garantir. Et nous ne dormons pas sur nos lauriers, nous savons que les autres s’activent pour arriver au même niveau que le Sénégal. Mais Dieu a fait qu’au Sénégal, on a un potentiel extraordinaire sur les plages. À nous de les détecter, de les encadrer pour les intégrer dans ce que nous faisons. Il faut féliciter les entraîneurs des clubs du championnat du Sénégal de Beach soccer. Pourtant ce sont des techniciens qui n’ont fait aucune formation depuis 2016. Et ces gars arrivent à emmener leurs clubs en compétition jusqu’à ce que parmi leurs joueurs certains parviennent en équipe nationale. Ça prouve que ce sont de très bons entraîneurs.

La direction technique nationale (DTN) est d’ailleurs en train de tout mettre en œuvre pour leur décrocher un instructeur (FIFA) qui viendra leur faire une nouvelle formation. On est là-dessus que ça soit le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Oumar Guèye N’diaye (président de la commission du football spécifique à la FSF) et moi-même, responsable du Beach soccer au sein de la DTN. Pour avoir une très grande équipe nationale il nous faut de très grands clubs. Et pour avoir de très grands clubs, il nous faut aussi des entraîneurs très bien formés et qui puissent apporter ce qu’ils ont appris auprès d’instructeurs d’expérience. Je le dis en toute modestie. Le Mozambique (soupire) ça fait 4 fois que l’on s’est rencontré et à 4 reprises le Sénégal a battu le Mozambique. On ne va certes pas s’en glorifier, pfff! Certainement on les affrontera en demi-finale. Mais nous, nous sommes toujours là où nous étions. On ne cesse de le répéter aux joueurs. On fera comme nos braves soldats, on nous tue mais on ne nous déshonore pas.

On a le Maroc entraîné par Ngalla Sylla, ancien coach du Sénégal. Ils étaient récemment au Sénégal pour se préparer. En s’offrant cet entraîneur à succès, le Maroc n’est-il pas l’adversaire qui pourrait priver le Sénégal d’un 7ème sacre ?

Si Ngalla a gagné certains trophées avec le Sénégal, il faut se souvenir qu’autour de lui, il y avait un staff . Et le même staff est toujours là. Ngalla n’a pas embarqué avec lui le staff du Sénégal. Ce n'est pas le Sénégal qui intéresse Ngalla pour le moment. C’est de qualifier cette équipe du Maroc en demi-finale. Si par hasard, il termine 2ème et nous à la première place de notre groupe, impérativement on se retrouvera en demi-finale. Et c’est là qu’on verra si effectivement la suprématie du Sénégal est toujours là. C’est un match de foot. Tout peut arriver. Mais je le redis une fois de plus. Cette équipe du Sénégal que j’ai vu en Afrique du Sud (à la COSAFA Cup) et qui manquait deux éléments, je ne vois pas comment elle pourrait rentrer à Dakar sans ce trophée. Avec tout le respect que j’ai pour les autres équipes. Nous nous battons tous pour les mêmes objectifs : se qualifier pour la Coupe du monde et gagner la CAN.

Souhaitons que tous nos joueurs soient en condition optimale pour être en forme pour ce premier match. Nous prenons les matchs l’un après l’autre. L’Ouganda que l’on a battu récemment 10-03 sera revancharde. On s’intéressera aux autres ensuite. Mais je l’ai déjà dit chez vous d’ailleurs (sur SNA). Mis à part l’équipe de 2008 avec Koukpaky, Cheikh Sidy Ba, Limamoulaye Sarr, Alsény Ndiaye, il n’y pas une autre équipe du Sénégal plus forte que celle que nous avons cette année.

Même si on le devine déjà, quel est l’objectif du Sénégal dans cette 11ème édition de la CAN ?

(Rires) L’objectif n’était pas d’éliminer le Cameroun. Si depuis 5 mois on se tue à la tâche, c’est pour trouver les moyens d’aller décrocher une 7ème étoile continentale. Tout simplement. On verra qui se dressera devant nous mais pour l’instant on se concentre sur l’Ouganda ce samedi. Je sollicite les prières du peuple sénégalais pour rentrer à Dakar avec le trophée. Et d’ailleurs le trophée on l’a laissé à Dakar pour lui éviter l’aller retour (rires).

Moustapha M. SADIO

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