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Congo-Brazzaville : le jour où le «Roi Pelé» a joué à Pointe-Noire

Pointe-Noire, capitale économique du Congo-Brazzaville a célébré le 11 mai, son centenaire. Cent ans d’existence marqués par plusieurs événements restés gravés dans la mémoire collective. Notamment sur le plan footballistique. Quelques-uns.

Pointe-Noire, une ville centenaire avec une histoire footballistique

Un colloque sur l’historique de Pointe-Noire couplé au lancement des activités liées à la municipalisation ou programme de modernisation, les autorités congolaises ont quand même mis ce 11 mai, les petits plats dans les grands pour célébrer le centième anniversaire de la création de la ville de Pointe-Noire.

C’est le jeudi 11 mai 1922 que le gouverneur général de l’Afrique équatoriale française (AEF) publia en effet le décret portant création de la ville de Pointe-Noire. Située à quelque 510 kilomètres (sur la voie ferrée) de Brazzaville, la ville située au bord de l’Atlantique a pu ces cent dernières années, écrire les plus belles pages de son histoire. Dans tous les domaines, ou presque.

Pointe-Noire, une ville…et cent ans de football

Mais jamais sans le sport et notamment le football. L’histoire footballistique ponténégrine commence par la création par Franco Anselmi, un colon français, de l’Association sportive de Pointe-Noire (ASP). Dès 1939, le club se dote ainsi d’un stade baptisé Stade de l’ASP, comme on peut lire sur le fronton, à l’entrée principale de l’édifice. En 1952, le club livre son premier match «euro-africain» en affrontant la sélection africaine qui l’emporte sur un score de 3-1.

La même année, le fondateur de l’ASP considéré par ses contemporains comme «grand ami du football et de la jeunesse», trouve la mort à la suite du crash de son aéronef. Le stade de l’ASP est ainsi rebaptisé Franco Anselmi de Pointe-Noire.

Sans gradin, sans tribune, juste un mur de clôture, le stade Anselmi a jusqu’ici tout d’un ouvrage rustique aux antipodes de la modernité. Et pourtant, nul n’est censé oublier le 17 janvier 1969. Ce vendredi-là, la sélection du Kouilou (région dont Pointe-Noire était chef-lieu, avant son érection en région autonome en 2006) accueille en match amical le FC Santos d’un certain Edson Arantes Dos Nascimento.

Si le FC Santos domina les locaux par 3-0, pour les Congolais, l’essentiel, c’était d’avoir accueilli le Roi de la planète foot…. Un privilège que beaucoup de villes d’Afrique n’ont jamais eu. Cerise sur le gâteau, Mulélé, un défenseur local gagna son duel face au Brésilien et brûla la politesse au Roi.

Club Mokanda, fierté ponténégrine

L'entrée principale du stade Anselmi obstruée par des commerces de toutes sortes

C’est aussi le stade Anselmi qui a vu émerger le Vita Club Mokanda. Avec ses trois titres de champion du Congo (1971, 1998 et 1999) et ses quatre coupes du Congo (1974, 1977, 1996 et 1997), c’est le club le plus titré de la région de Pointe-Noire, tenant ainsi tête à des clubs de Brazzaville.

Mais le 15 octobre 2020, à l’issue d’une séance de travail présidée par Hugues Ngouelondelé, ministre des Sports, «l’ancêtre des stades de football de Pointe-Noire» selon Denis Nguimbi, journaliste sportif, est cédé, à la municipalité de la capitale économique du Congo. Ce, malgré des plaidoyers d’ONG ou autres institutions. Nonobstant les épreuves d'éducation physique aux examens d’État, le stade Anselmi sert désormais de fourrière pour les véhicules immobilisés par la policière routière.

Toutefois, les footballeurs de Pointe-Noire peuvent se contenter du complexe sportif, un stade de plus de 13 000 places construit en 1977 sous le nom de Casimir Mvoulalea, rénové et modernisé en 2006 pour accueillir la CAN juniors de la même année, remportée par le Congo.

Le dernier geste réussi de François Mpelé

Le 6 mai 1986, François Mpelé, une des légendes du PSG joue son jubilé. Après un premier match à Brazzaville, le champion d’Afrique 1972 et ses coéquipiers du PSG débarquent à Pointe -Noire, au stade Mvoulalea contre la sélection du Kouilou qui sera corrigée sur un score de 4-1 par les visiteurs.

Le 28 octobre de la même année, François Mpelé crée la toute première école de football de Pointe-Noire. Mais une école qui fera long feu.

En 1991, suite à l’agitation provoquée par le processus de démocratisation insufflé par la perestroïka et le discours de Mitterrand, pour la première fois, la finale de la coupe du Congo qui se jouait toujours à Brazzaville qu’elle ne soit organisée de manière tournante à partir des années 2000, est délocalisée à Pointe-Noire. Elec Sport de Bouansa remporte le trophée face à Diables Noirs aux tirs au but (0-0) par 3-2.

La terrifiante Afrique du Sud tenue au respect

 

la mairie de Pointe-Noire

Trois ans plus tard, la capitale économique a l’honneur d’accueillir la toute première édition de la coupe nationale de football féminin.

Le centenaire footballistique de Pointe-Noire, c’est également la date du 6 avril 1997 au stade Casimir Mvoulalea. Dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde, les Diables Rouges reçoivent les puissants Bafana Bafana d’Afrique du Sud, vainqueurs de la CAN 1996.

Venus avec la prétention d’humilier les Congolais sur leurs propres installations, les Sud-Africains se heurtèrent pourtant à de solides Congolais fortement appuyés par leur public dont le Professeur Pascal Lissouba, chef de l’État de l’époque, venu, selon la version officielle uniquement pour assister à la rencontre. Score 2-0, doublé de Younga Moungani (60e et 66e), à l’époque sociétaire de Düsseldorf en Allemagne.

«Une victoire qui fit mouche tant elle suscita l’espoir de voir enfin les Diables Rouges à une Coupe du monde», selon le journaliste Hervé Brice Mampouya. Malheureusement, la route de la France fut barrée d’abord par la Zambie puis par l’Afrique du Sud.  Mais la ville e Pointe-Noire a eu son match référence.

Quel avenir dans un désert infrastructurel ?

En 1997, afin de sauver une saison sportive mise à rude par l’instabilité causée par une atroce civile (5 juin-15 octobre), Pointe-Noire accueille le championnat national de football, faisant office de tournoi qualificatif aux Coupes africaines. Munisport remporte le titre devant V. Club Mokanda.

Ces événements dont la liste est loin d’être exhaustive ont marqué l’histoire footballistique de la capitale économique congolaise. Pointe-Noire qui, avec son million d’habitants est un véritable désert en matière d’infrastructures sportives comme en témoigne le manque de gymnase alors que la ville est restée l’une des grandes pourvoyeuses de l’élite sportive congolaise.

Reste à savoir ce que réservent les cent prochaines années.

John Ndinga-Ngoma

SNA vous en dit plus !

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