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Congo-Brazzaville, une terre de talents sportifs perdus

Au Congo-Brazzaville, des ONG ou des particuliers organisent des tournois sportifs au profit des enfants pendant les vacances. Du véritable pain béni pour ces jeunes. Eux qui peinent à trouver des créneaux pour exprimer leurs talents sportifs.
De notre correspondant à Brazzaville

Brazzaville une terre de talents sportifs perdus
Les responsables de baobab prodiguant des conseils aux athlètes

«Cet enfant pourrait beaucoup apporter au football congolais », prédit Isaac Ipolo, un jeune du quartier Foucks dans l’arrondissement 2 Mvoumvou de Pointe-Noire. L’enfant, c’est Adrien Mapassi. Âgé de 11 ans, le jeune ailier droit vient de participer avec son équipe « Génération Idendjo », au tournoi dénommé « Baobab » initié récemment par l’ONG du même nom au bénéfice de quelque 400 enfants de moins de 13 ans répartis dans 36 équipes venues de tous les quartiers de la capitale économique congolaise.

400 autres participants répartis dans 36 équipes

Et même si son équipe a été battue en finale par « Gazon vert », le jeune Mapassi a fait sensation. «Il n’a pas marqué de buts, certes, mais il a été passeur décisif dans les quatre buts inscrits par l’équipe tout au long de la compétition. C’est notre Messi (allusion à la star du PSG, NDLR) à nous. Il a de l’avenir, il a du talent », se félicite Tichik Nzieza, président et coach de Génération Idendjo. « Malheureusement, on ne voit jamais ces genres d’enfants », s’écrie un spectateur.

« C’est vrai, on ne nous voit jamais. Mais à quelle occasion devrait-on nous voir ? », répond Adrien. « Nous sommes obligés d’évoluer dans l’anonymat et grandir jusqu’à vieillir avec nos talents », poursuit le jeune gaucher.

Les opportunités manquent le plus à Brazzaville

À Pointe-Noire comme un peu partout au Congo-Brazzaville, ce ne sont pas les talents sportifs qui font défaut. Ce sont plutôt les opportunités qui manquent le plus. « Comme vous avez constaté, les enfants se défendent pas mal. Ils ont des qualités. Mais il leur faut des occasions et des cadres pour s’exprimer », explique Diordady Nzoungou, coordinateur de l’ONG Baobab.

« Non seulement il a été question de leur offrir des loisirs et distractions sains dans un contexte où l’éducation de la rue fait de nos enfants des bandits ou des délinquants, ce tournoi était également l’occasion de leur permettre d’exprimer leur art ou leur savoir-faire », se félicite encore M. Nzoungou.

Comme lui, bien de particuliers et d’ONG organisent des tournois au bénéfice des tout-petits pendant les vacances. C’est le cas de Bienvenu Ondolo qui initie très souvent des stages vacances de tennis.

Des compétitions qui, bien que ponctuelles, ne sont pas sans rappeler d’anciens tournois organisés par le passé à l’endroit des élèves. Parmi ces compétitions, les jeux de l’Organisation nationale du sport scolaire et universitaire (ONSSU).

Ces jeux se jouaient pendant l’année scolaire et académique dans plusieurs disciplines, et toutes les versions et catégories. Le tournoi débutait par des jeux sectoriels. Les qualifiés participaient aux jeux régionaux à l’issue desquels se jouaient les jeux nationaux à Brazzaville.

Mais ils ne sont plus organisés depuis plus de cinq ans « faute de moyens, en raison de la crise économique », selon la version officielle.

Restaurer les jeux de l’ONSSU

De quoi réveiller des souvenirs enfouis dans les abysses de la mémoire. « L’ONSSU fait partie de nos carrières scolaires et sportives. Au-delà de la rivalité, c’était une école de valeurs telles que le fair-play, la camaraderie  et l’olympisme. C’est aussi là où on forgeait les talents. Moi-même j’ai été repérée dans mon école lors des jeux de l’ONSSU », se souvient Solange Koulinka, ancienne capitaine de l’équipe nationale de handball du Congo-Brazzaville, championne d’Afrique en 1980.

Il n’y avait pas que les jeux de l’ONSSU. « La plupart de ceux qui ont écrit l’histoire de notre sport ont été identifiés lors de ce qu’on pourrait appeler petits tournois. C’est le cas de Bahamboula Jonas dit Tostao, de Michel Massamba dit Mams (seul Congolais à avoir inscrit un but d’un retourné acrobatique hors de a surface de réparation, NDLR), de Ndomba Jean Jacques dit le Géomètre. Ils ont été repérés lors des compétitions telles que la coupe du cacao, la coupe inter régionale et les jeux de l’ONSSU », rappelle Hervé Kiminou-Missou, ancien professeur d’éducation physique et ancien journaliste correspondant de la radio panafricaine Africa numéro 1, aujourd’hui à la retraite.

Kiminou plaide ainsi pour la restauration cette année scolaire des jeux de l’ONSSU, ainsi que la relance du centre de formation de football de Brazzaville, une structure étatique à l’arrêt depuis plus de cinq ans, alors qu’il a déjà formé des cadres dont Harris Tchilimbou faisant partie de la génération des Diables rouges vainqueur de la CAN juniors de 2007.

John Ndinga-Ngoma

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