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Congo-Handball : les séniors de l’Intérieur en voie de disparition ?

Ils sont désormais les grands absents des compétitions majeures de handball du Congo-Brazzaville. Ce sont les séniors hommes et dames des localités de l’intérieur du pays. Modicité des moyens financiers et absence d’infrastructures mises en avant par les responsables.

Congo
DGSP féminin champion en titre

Alors que le compte à rebours est déjà en marche, les préparatifs battent leurs pleins à Brazzaville. Et les cœurs battent déjà la chamade du côté des dirigeants de clubs, mais surtout des handballeurs. Et pour cause : les championnats nationaux séniors de handball qui se joueront du 21 au 31 juillet dans la capitale congolaise. Le calendrier a été rendu public le 6 juillet dernier par la Fédération congolaise de handball (FECOHAND). En version féminine, six clubs sont concernés. Il s’agit de DGSP (tenante du titre), AS Otoho, CARA, Grain de sel, Étoile du Congo et Kany.

En version masculine par contre, les dix équipes concernées seront réparties en deux poules de cinq chacune. Pour la poule A, il s’agit de Pétrosport, BMC, Naha sport, FC Caïman et Diables noirs. La poule B quant à elle, sera composée de Munisport, Étoile du Congo (champion en titre), Inter Club, Avenir du rail (AVR ou Avéré) et Tchongolaise.

Des championnats pas du tout nationaux

Ainsi, tout est désormais « fin prêt » pour que les choses sérieuses commencent. Tant certaines équipes se disent déterminées à détrôner les champions en titre. « Toutes les équipes se valent dans la mesure où ce sont quasiment les mêmes qui se sont affrontées aux récents championnats de Brazzaville. On va essayer de se battre pour remporter le titre », selon Aimé Oko, coach d’Avéré.

Toutefois, la fête aura beau être belle, elle est cependant loin d’être nationale. En raison notamment de la faible ou la non-représentativité des clubs des localités de l’intérieur du pays. En effet, en version féminine, toutes les six équipes engagées cette année sont seulement de Brazzaville. Configuration presque identique en version masculine, l’intérieur du pays ne sera représenté que par deux équipes de Pointe-Noire : Naha sport (poule A) et Munisport (poule B).

Et il y a bien une explication. « Aujourd’hui, quand vous allez à Pointe-Noire, les équipes dames n’existent pratiquement plus (à Pointe-Noire il y a eu un championnat de deux équipes, NDLR). Le règlement dit qu’un championnat de deux équipes, ce n’est pas un championnat consistant. Ainsi, même les équipes dernières de Brazzaville sont au-dessus de ces équipes », a expliqué Jean Patrice Pahapa, directeur technique national de la FECOHAND.

Constat partagé par la légende du handball féminin congolais, Solange Koulinka désormais basée à Pointe-Noire. « À Pointe-Noire, en séniors dames, il n’y a que Tié-Tié sport et Patronage. Mais loin de vouer aux gémonies nos filles, le niveau est très bas. Moi-même j’ai observé les enfants. Et même si elles pouvaient participer, elles récolteraient des humiliations. Les juniors de Brazzaville sont désormais capables de battre les séniors de Pointe-Noire », constate l’ancienne capitaine des Diables rouges.

Et si le niveau des athlètes est en baisse, il y a bien des facteurs pouvant aider à comprendre la situation. « Il faut noter qu’au niveau local, il n’y a presque pas de championnat, car un championnat à deux clubs seulement n’en est pas un. Et s’il n’y a que deux équipes, c’est parce que les dirigeants sont confrontés au problème des finances. Pour créer et faire vivre une équipe il faut de l’argent », explique Jenouar Bahoumina, secrétaire général de la ligue départementale de handball de Pointe-Noire.

À l’épreuve des finances et des installations

Ces difficultés financières qui s’expliquent en grande partie par le manque de sponsoring, contraignent certaines équipes à ne se contenter que de la formation. Ce qui explique l’exode des athlètes vers Brazzaville. « Les autres départements s’occupent beaucoup plus de la formation. C’est la raison pour laquelle ils n’ont que des juniors. Aux championnats nationaux juniors, on aura une forte représentation des clubs de l’intérieur »,soutient encore Jean Patrice Pahapa.

Il y a également le problème du manque d’installations sportives. Si Brazzaville dispose de plus de deux gymnases, la capitale économique n’a aucune installation de l’État dédiée à la pratique du handball. Ce qui rend fort difficile l’organisation d’événements sportifs. « Très souvent nous sollicitons ENI Congo (filiale d’une multinationale pétrolière italienne, NDLR) pour qu’il nous cède le stade Enrico Mattei. Mais il faut parfois attendre près de deux mois pour avoir la réponse ou l’approbation », poursuit Bahoumina.

En attendant des championnats juniors prévus au mois d’août, cette sous-représentativité au niveau des séniors laisse déjà entrevoir une sorte de régression des activités du handball dans les localités de l’intérieur du Congo-Brazzaville.

John Ndinga Ngoma

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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