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Danyo Ilunga : «Je veux créer des champions de Kick-boxing en RDC»

Danyo Ilunga veut participer au développement du Kick-boxing en RDC. Sept fois champion du monde des super lourds sous les couleurs de l'Allemagne, le natif de Lubumbashi a ouvert une Académie des sports à Kinshasa et collabore avec la Fédération de kick-boxing pour développer ce sport qui l'a rendu célèbre à travers le monde. Dans une interview accordée à Sport News Africa, le combattant de 35 ans est revenu sur ses 14 ans de carrière qui pris fin en octobre 2020 et ses objectifs d'avenir pour le développement de la discipline en RD Congo.

De notre correspondant en RD Congo,

Danyo Ilunga, sept fois champion du monde des super lourds de Kick-boxing

Sport News Africa : Vous êtes désormais installé en RDC depuis plusieurs mois maintenant. Pourquoi avoir quitté l'Allemagne où vous résidez ?

Danyo IILUNGA : Je suis en RD Congo pour promouvoir le sport, les arts martiaux plus précisément le Kick-boxing. J'ai une carrière de 14 ans dans cette discipline. Je suis revenu au pays pour réaliser l'un de mes rêves : promouvoir la discipline en ouvrant cette académie des sports.

Qu’est ce qui vous a motivé à revenir au pays pour ouvrir cette Académie en  RDC ?

J'ai passé plus de 8 ans à l'extérieur du pays. Et quand je suis revenu au Congo, j'avais vu que les conditions dans lesquelles mes frères s'entraînaient, n'étaient pas bonnes. Et c'est ce qui m'a poussé à agir. Le Congo regorge beaucoup de talents à travers le monde dans différentes discipline sportives. Je me suis dit que si on pouvait mettre nos frères dans les mêmes conditions de travail que les peuples des pays développés, nous aurons de bons résultats.

C’est ainsi que je me suis décidé d'apporter un plus en ouvrant cette Académie avec tout le matériel de travail  nécessaire. Au début, j'amenais du matériel que je donnais aux différentes Fédérations des sports de combats (comme le Kick-boxing). Et à certains athlètes mais j'avais remarqué que ça n'aidait pas parce qu'après un temps tous ces matériels disparaissaient. Voilà pourquoi, je m'étais décidé de créer cette académie pour encadrer mes frères dans de bonnes conditions.

D'où viennent les encadreurs de l’Académie ?

Ils sont des locaux. L'objectif est de promouvoir le sport sur le plan local. De temps à temps, il y aura des techniciens  qui viendront d'Europe pour apporter leur expertise. Je vais aussi enfiler la casquette de coach. Je suis connaisseur en Kick-Boxing, j'ai fait le MMA, j'ai aussi fait la boxe anglaise. Seulement, je suis plus expérimenté en kick-boxing. Pour les autres disciplines, nous avons recruté les meilleurs coaches de Kinshasa. Il y a aussi des athlètes professionnels comme Moïse Saïdi, champion du Congo et d'Afrique de MMA.

Comment vous procédez pour recruter les apprenants ?

C'est une académie de formation des athlètes en Kick-boxing, Thaiboxing, karaté, le MMA, le Taekwondo et même la lutte. Il y a aussi de la Zumba et le fitness coaching. J'appelle mon académie Champions Academy, parce je suis un champion qui veut former des champions. Il y a des inscriptions qui se font moyennant un paiement des frais. Il y a aussi d’autres jeunes que je peux voir dans la rue que je forme en me basant sur leurs qualités.

Comment sont vos relations avec la Fédération de Kick-boxing de la RDC ?

Nous avons de très bonnes relations. Dès fois, les activités de la Fédération se passent dans mon établissement. L'idée est de participer ensemble au développement du Kick-boxing.

Après la fin de votre carrière, aviez-vous une vie professionnelle en Allemagne ?

Je faisais la navette entre l'Allemagne et la RDC. Mais, je passe la plupart de mon temps à Kinshasa depuis que j'ai ouvert cette académie. C'est pour montrer aux gens que nous sommes vraiment intéressés à l’encadrement de la jeunesse et  amener ma vision dans le système d'entraînement en Kick-boxing. Les méthodes sont différentes dans cette académie. Je veux donner aux apprenants celles qui m'ont aidé à conquérir le monde. J'ai combattu partout dans le monde et j'ai acquis de l'expérience. Je dois maintenant faire bénéficier aux plus jeunes cette expérience.

Vous avez une expérience de 14 ans de carrière, pensez-vous, outre le travail dans l'académie, organiser des séminaires pour coaches et athlètes…

Absolument. Je suis en train de planifier une série de séminaires de formation. Il y aura un niveau consacré aux professionnels et un autre pour les apprentis au Kick-boxing. Concernant les non professionnels, beaucoup de gens au Congo pensent que les sports de combat, c'est pour la rue ou pour se battre n'importe comment. Je suis là pour changer cette façon de voir les choses d'où l'importance de ces séminaires. Je vais commencer à Kinshasa et à Kananga dans le Kasai. Ensuite, j'irai dans d'autres provinces.

C'est quoi le programme de formation ?

Le programme de formation (en kick-boxing) commence à partir de 5 ans. Mon fils a six ans maintenant. Il a commencé à s'entraîner depuis qu'il avait 3 ans. L'idéal est de commencer très tôt. Moi, j'ai commencé un peu tard, à l'âge de 19 ans. J'ai fait cependant l'effort de devenir champion du monde.

Natif de Lubumbashi, comment s'était passé votre encadrement une fois arrivé en Europe ?

Je suis allé en Europe à l'âge de 12 ans, en Allemagne. Et j'ai commencé le Kick-boxing à 19 ans par hasard. Heureusement que j'ai eu de très bons coaches qui m'ont tout appris. J'ai fait mon premier combat après trois mois d'entraînement seulement et j'étais déjà champion de ma région. Ensuite, j'ai été champion d'Allemagne, champion d'Europe puis champion du monde. Ma carrière a connu un succès rapide parce que j'aimais ce que je faisais. C’est pourquoi, j'ai brillé. 

«Ma carrière a connu un succès rapide parce que j'aimais ce que je faisais. C’est pourquoi, j'ai brillé»

 

Vous avez combattu sous le drapeau de l'Allemagne. Pourquoi ce choix ?

J'ai toujours eu les deux drapeaux. Celui de l'Allemagne et de la RDC partout où j'ai combattu. Il est vrai que pour le championnat du monde de Kick-boxing, j'étais obligé de représenter un pays, l'Allemagne à l'occurrence. Il y a toutefois des galas où j'ai représenté la RDC. L'amour de mon pays ne m'a jamais quitté. C’est pour cela, j'ai toujours porté les deux drapeaux. Je suis fier d'être Congolais. Je remercie toutefois, le pays qui a fait de moi celui que je suis aujourd'hui, l'Allemagne.

Quand j'étais venu à Kinshasa en 2007, j'étais encore congolais de nationalité et j'avais ramené 3 ceintures.  J'avais voulu rencontrer le chef de l'Etat et le ministre des Sports, sans succès. J'étais vraiment déçu. Et quand je suis rentré en Allemagne, on m'a proposé de prendre le passeport allemand, j'ai accepté aussi pour faciliter les voyages. Même dans mon académie, il y a le drapeau congolais et le drapeau allemand.

Combien de titres de champion du monde avez-vous gagné ?

Au total, c'est sept dans différentes Fédérations. J'ai aussi réussi à conserver mes ceintures jusqu'à la fin de ma carrière. J'ai eu mon dernier combat professionnel le 9 octobre 2020 et j'ai bouclé ma carrière avec le titre de champion du monde des super lourds. Je n'aurai jamais imaginé atteindre ce niveau. Je voulais, à mes débuts, devenir un jour champion du monde et je l'ai réalisé. Ce qui a donc plus fait ma fierté, c'est d'avoir été numéro un mondial dans ma catégorie pendant une année, c'est énorme.

Masiala JONATHAN

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