Le bouillant derby de Casablanca tient en haleine les fans de foot ce jeudi 16 juin 2022 (17h00). Un match qui offre une belle occasion au Wydad, leader, de prendre ses distances dans la course au doublé. Pour le Raja, la défaite est interdite après une saison 2020/2021 sans titre en "Botola Pro D1".
À quelques heures d’aborder le bouillant derby de Casablanca (25e journée), le Wydad de Casablanca semble l’équipe la plus sereine. Les Rouge et Blanc, auréolés d’un nouveau titre en Ligue des Champions de la CAF qui leur permet d'égaler leur éternel rival, le Raja, ont en tête le doublé. Ce qui serait un exploit retentissant pour le peuple wydadi. Ils disposent de quatre points d’avance sur le Raja Casablanca condamné à gagner ce derby pour espérer remporter la "Botola Pro D1 Inwi". Mais ce derby manquera tout de même de saveur en tribunes, car le Wydad Casablanca évoluera sans ses supporters, comme le Raja privé de ses fans en raison de leurs comportements lors de leur dernier déplacement en championnat.
Entre le Wydad leader (53 points) et le Raja, dauphin à quatre unités, ce sera donc le match de la saison au Maroc. Le Raja vit une saison compliquée avec la valse des entraîneurs et le départ de son président Anis Mahfoud. Le coach Rachid Taoussi a remplacé Marc Wilmots qui avait déjà pris la succession de Lassad Chabbi, pourtant auteur de bons résultats avec les Verts durant la saison écoulée.
Éliminés en demi-finale de la Ligue des Champions par Al Ahly, les Verts n’entendent pas revivre une nouvelle désillusion dans ce 132e derby de Casablanca. Ce jeudi sera d’ailleurs une journée décisive puisque le club va également élire son nouveau président. Presque assuré d’être aux commandes, Aziz El Badraoui a déjà motivé ses troupes. Une belle prime attend les rajaouis en cas de victoire dans cet affrontement. On parle de 5.000 euros promis à chaque joueur par l’homme d’affaires, PDG du Groupe Ozone Environnement Services. Une prime qui pourrait booster les joueurs presque obligés de terminer la saison avec un trophée. À défaut, le mercato du Raja sera animé et les débuts d'El Badraoui risquent d'être mouvementés.
Lors d'une rencontre avec l'équipe mardi, El Badraoui a demandé aux joueurs d'«oublier leurs échecs précédents et de se préparer pour le début d'une nouvelle phase». L'homme d'affaires entend relancer le Raja en misant surtout sur la bonne gestion financière et administrative du club.
Si la pression est donc plutôt sur le Raja, le Wydad aborde ce derby en position idéale. Les protégés de Walid Regragui se sont préparés dans la discrétion et ont vu trois de leurs éléments jouer avec l’équipe nationale (Yahya Jabrane, Yahya Attiat Allah et Achraf Dari). Une donne qui pourrait peser dans la balance. Le Wydad reste également une équipe difficile à manœuvrer et très pragmatique depuis le début de la saison. Même si elle laisse parfois la possession à l’adversaire, le WAC sait frapper au bon moment. Un réalisme qui fait parfois défaut au Raja, souvent maître de la possession, mais dont l'efficacité est moyenne.
Le Wydad affiche d’ailleurs la meilleure attaque avec 37 buts, dont 12 inscrits par le meilleur buteur actuel Guy Mbenza, et la 2e meilleure défense. De son côté, le Raja reste la 2e meilleure attaque (32 buts) et la meilleure ligne arrière. Le meilleur buteur des Verts reste bloqué à 6 réalisations. Trois joueurs se partagent cette position: le vétéran Mohcine Moutouali, le jeune Soufiane Benjdida et Hamid Ahadad.
Gare toutefois à l'excès de confiance chez le leader. Des fans wydadis craignent d’ailleurs un certain relâchement après le sacre en LDC, ce qui pourrait jouer un mauvais tour au club. Ils ont cependant confiance en Walid Regragui, un technicien qui n'a pas l'habitude de s'enflammer après les périodes victorieuses.
En chiffres, le Raja mène avec 35 victoires contre 33 pour le Wydad. Les deux équipes ont souvent été contraintes de repartir avec un match nul, ce qui est arrivé à 63 reprises dans ce derby. Sur les dix dernières confrontations, le Wydad s'est en toutefois mieux sorti avec trois succès contre un seul pour son rival. Mais ce match reste souvent imprévisible et très serré.
Mohamed HADJI