Le ministère des Sports de la Guinée a procédé à la nomination d’un comité ad-hoc pour gérer les affaires courantes de la Fédération guinéenne de basket-ball, en attendant l’organisation d'un congrès électif très prochainement. Une décision jugée illégale par le secrétaire général de la Feguibasket.
De notre correspondant en Guinée
Ce comité ad-hoc est composé de 7 membres. Et il sera chargé de toiletter les textes et organiser le prochain congrès qui doit déboucher sur l’élection d’un nouveau bureau exécutif. Quant au président sortant de la Fédération guinéenne de basket-ball Sakoba Kéita, il va gérer les affaires courantes de la Feguibasket jusqu’à la fin de son mandat prévu en mars 2024, peut-on lire dans le courrier du ministre des Sports Lansana Béa Diallo. Une démarche rejetée par le secrétaire général de la Fédération guinéenne de basket-ball. Ce dernier dit avoir saisi le Comité national olympique et sportif guinéen, pour dénoncer ce qu’il qualifie d’ingérence du ministère des Sports dans les affaires de la fédération. Dans ce courrier, le secrétaire général de la Feguibasket rappelle qu’il revient exclusivement au secrétariat général de la fédération de convoquer une assemblée générale «Nous désirons attirer l’attention du Comité National Olympique et Sportif Guinéen sur les dispositions des Statuts de FIBA et de la FGBB qui stipulent, entre autres, que les associations membres de la FIBA ont également l’obligation de diriger leurs affaires en toute indépendance et doivent veiller à ce qu’aucun tiers ne s’y immisce, conformément à l’article 1.3 , 9.5 et 9.7 des Statuts Généraux de la FIBA et l’article 14 des statuts de la FGBB » explique Oumar Camara Sampil dans le courrier.
Pour ce responsable, toute décision de mise en place d’un Comité de normalisation ne doit émaner que de la Fédération internationale de basket (FIBA) et non du ministère guinéen des Sports. « Cette commission mise en place n’a aucune valeur juridique. Seule la FIBA est habilitée à le faire » revèle Oumar Camara Sampil. Et d’enchaîner « ce qu’on ne peut pas faire au football, on ne peut pas l’imposer au basket-ball » prévient le secrétaire général de la fédération.
Le 3 février dernier en dépit de cette décision du ministre des Sports, le secrétaire général a annoncé la convocation du 17ème congrès ordinaire de la Fédération guinéenne de basket-ball pour le renouvellement des différentes instances de l’association. Un congrès aucours duquel ne prendra pas part le président de la fédération guinéenne de basket-ball. Après plus de 10 ans passés à la tête de l’instance, Sakoba Kéita a décidé de jeter l’éponge. Plus de deux semaines après sa mise en place, les membres du comité ad-hoc n’ont jusqu’à présent pas pris fonction. Pour le secrétaire général de la feguibasket, avec ce retrait du président en exercice, la mise en place de cette commission ad-hoc n’a pas de sens. « Nous souhaitons rappeler que, conformément aux dispositions de l’article 16, 25 et 27 des statuts en vigueurs de la FGBB, c’est l’Assemblée Générale et les Commissions nommées par le Comité Exécutif qui sont statutairement habilitées à modifier les textes et conduire les élections de manière transparente et indépendante » fait savoir Oumar Sampil Camara.
Depuis 2018 une crise mine le basket-ball guinéen. Deux camps se reclament la paternité de l’instance. Le camp de Sakoba Kéita reconnu par les instances internationales (ministère des sports, FIBA, Comité Olympique) et celui d’Amadou Tafsir Camara. Quatre ans plus tard, Sakoba Kéita a décidé de se retirer. Il y a quelques mois déjà, la fédération était montée au créneau pour dénoncer le non paiement de 14 primes de mission dont celle des champions d’Afrique U16. Reste à savoir qui du ministère des Sports ou de la fédération aura le dernier mot dans ce bras de fer.
Mamadou Gongorè DIALLO
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