Mal en point en phase de poules de la Ligue des champions africaine de football, le Horoya AC ne compte aucun point à l'issue de la phase aller. Le champion de Guinée doit faire le carton plein pour espérer une qualification au tour suivant. Au-delà d’une élimination prématurée qui se profile pour le champion de Guinée, c’est le projet entretenu depuis une décennie qui risque de prendre un coup.
De notre correspondant en Guinée
Les jours se suivent et se ressemblent pour le champion de Guinée. Après trois défaites d'affilée face à l'Entente Sportive de Sétif (0-1), Amazulu (1-0) et le Raja Casablanca (1-0), le Horoya AC a vu ses chances de qualification fortement réduites, en Ligue des champions de la CAF. Le journaliste sportif Algassimou Baldé, contacté par Sport News Africa, pointe du doigt l'inefficacité des joueurs. « Le Horoya AC n’y arrive pas cette saison parce que les attaquants ne marquent pas. Il n’y a pas de garantie en attaque, il n’y a pas de sécurité derrière. Ça ne vous permet pas de faire de bons résultats. C'est ce qui plombe le Horoya. C'est un collectif qui est grippé et c'est très compliqué pour le club », analyse-t-il.
Du côté de l'administration du club, on abonde dans le même sens. Kroutimy Mady Kaba, secrétaire général du club, souligne, lui aussi, le manque de réalisme de son équipe : « Je pense que c'est l'une des premières fois que le HAC rentre aussi difficilement dans une compétition. La qualité de jeu produit est irréprochable, seulement nous avons manqué d'efficacité. Et nous n'avons pas pu scorer pour pouvoir permettre à notre équipe de tirer son épingle du jeu pour la phase suivante », a-t-il dit, résigné.
Sur le banc du champion de Guinée depuis plus de 2 ans, Lamine N'diaye affiche un bilan peu reluisant. Un titre de champion de Guinée, une élimination en phase de poules de la Ligue des champions la première année. Et pour cette nouvelle campagne, le club est déjà très mal embarqué. Pour le journaliste sportif Algassimou, l’arrivée de l’ancien du Tout-puissant Mazembé n’a pas produit les effets escomptés.
« Lamine N'diaye a qualifié le club en demi-finales de la Coupe CAF 2019-2020, certes, mais il n'a jamais été à la hauteur des attentes de Horoya. Être champion de Guinée n'est pas un exploit en soi. Je crois que s'il faut montrer ses muscles, ses forces c'est sur le plan continental », dit-il. « Depuis deux saisons avec le Horoya en campagne africaine, il n’y arrive pas. C'est une élimination en phase de poules l'année dernière. Le bilan est en deçà des attentes des responsables. Et cette année aussi c'est mal partie pour la qualification », a-t-il regretté.
Un avis que ne partage pas toutefois pas le secrétaire général du club. « Lamine N'diaye c'est un entraîneur qualifié qui fait ses preuves. Et cela se ressent par les différentes prestations du Horoya AC tant en championnat que sur la scène continentale, même si cette année on a énormément de difficultés pour rentrer dans la compétition », défend-il.
La valse des entraîneurs se poursuit dans cette poule B. Après le Raja Casablanca qui a remercié son coach, c’est au tour de l’Entente Sportive de Sétif de se séparer de son technicien Tunisien Nabil Kouki. Au Horoya AC, en dépit des rumeurs persistantes qui annoncent l'arrivée prochaine de Florent Ibengue à la tête du club, Kroutimy Mady Kaba a tenu à conforter le technicien sénégalais : « Pour moi, il est toujours l'homme de la situation et il pourrait toujours permettre au club de se projeter. Ces temps que nous traversions actuellement peuvent arriver à n'importe quelle équipe », tranche ce dernier.
Lorsqu'il a racheté le club en 2012, l’homme d’affaire Mamadou Antonio Souaré avait promis de s'inspirer du modèle de Moïse Katumbi avec le TP Mazembé. Force est de reconnaître que depuis deux années maintenant, le navire des Rouge et Blanc tangue un peu. La meilleure performance du club est une élimination en demi-finale de Coupe CAF face aux Egyptiens de Pyramids en 2019.
Le secrétaire général du Horoya AC parle de période de turbulences : « Je pense que nous sommes sur la bonne route. Le développement au sein de notre club se poursuit. Le club est en train de s'épanouir. Le club est présent sur le plan international et sur le plan national il répond bien. Je pense que nous sommes sur la bonne route. Des périodes de difficultés arrivent toujours à des grands clubs ».
Avec ce bilan en campagne africaine (3 défaites en 3 matches), le champion de Guinée croit toujours à une qualification au tour suivant. Mais pour cela, il va falloir remporter les trois matches restants, le premier face au Raja Casablanca le 11 mars à Conakry. Une nouvelle désillusion marquera l’élimination du champion de Guinée pour la deuxième saison consécutive en ligue des champions.
Mamadou Gongorè