Après avoir décroché la médaille d’or aux récents championnats du monde d’athlétisme en août dernier à Budapest, en Hongrie, Hugues Fabrice Zango est rentré au pays dans l’après-midi du samedi 23 septembre 2023. Le triple sauteur burkinabè a reçu les honneurs. À l'occasion, il a convié la presse pour témoigner sa gratitude et parler de sa carrière, notamment des Jeux olympiques de Paris 2024 où il vise l'or pour une dernière danse.
De notre correspondant au Burkina Faso
C'est dans une ambiance de klaxons et de sifflets d'une foule de supporteurs que le champion du monde de triple saut, Hugues Fabrice Zango, a été célébré. Avant cette parade de l'aéroport international de Ouagadougou jusqu'à son hôtel, le premier médaillé olympique du Burkina Faso, a été accueilli à sa descente d’avion par une délégation du ministère des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi (MSJE) avec à sa tête le secrétaire général, Adama Loé Traoré. «Nous sommes là pour accueillir notre fierté nationale, notre champion du monde Hugues Fabrice Zango. est notre fierté nationale, notre champion du monde, il a posé un acte historique et engrangé des résultats historiques pour notre pays avec ce titre de champion du monde en triple saut », a lancé le secrétaire général du ministère des sports.
Quant à Hugues Fabrice Zango, il a salué l’État burkinabè pour son investissement, la mobilisation du public burkinabè, sans oublier les Forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi que les Volontaires (VDP) pour la défense de la patrie à qui il a dédié ses titres. «Je suis très content et fier d’avoir réalisé une performance qui m’a valu une médaille d’or aux championnats du monde. Vous savez, on peut être performant et ne jamais gagner, il y a énormément de personnes qui ratent un championnat du monde pour un rien. Gagner un championnat du monde, il faut cocher beaucoup de cages, il faut être en bonne santé, bien mentalement. J’ai pu profiter de cela grâce au soutien de l’Etat burkinabè depuis 2019, de la fédération qui m’engage dans tous les meetings, du peuple burkinabè, de mes sponsors. Je suis très content de pouvoir vous montrer que le projet que je portais depuis 2019 est devenu une réalité. On doit vraiment se réjouir d’être aussi compétitif depuis 5 ans sur la scène internationale. Lorsque je gagne et que les FDS et les VDP me disent qu’ils sont vraiment contents et que cela les galvanise au front, c’est de la magie», a-t-il confié.
Après les honneurs, Fabrice Zango s'est entretenu avec la presse pour présenter sa médaille et évoquer sa carrière et ses projets.
Prenant la parole face aux Hommes des médias, Zango a d'abord lâché : «Je suis champion du monde et je le suis à vie désormais » avant d'assurer qu'au total, ils ont dépensé 50 millions de Francs CFA pour la préparation : «J'ai dépensé plus de 50 millions de francs CFA pour obtenir cette médaille d'or mondial. L'aide du fonds national me permet de prendre en charge 1/3 de mes dépenses mais le reste c'est forcément difficile. J'arrive à tenir grâce à quelques sponsors mais c'est pas facile».
En perspective des Jeux olympiques, Hugues Fabrice Zango nourrit un dernier rêve : celui de la dernière danse en 2024. « Je vise la médaille d’or aux Jeux olympiques de Paris 2024», a-t-il dévoilé. Sur la fin de sa carrière, le triple sauteur burkinabè pense prendre une pause avant les Jeux de Los Angeles. «Après les Jeux olympiques de Paris 2024, j’aurai peut-être une ou deux années de compétition, mais je n’irai pas aux Jeux de Los Angeles».
C'est maintenant que la discipline suscite beaucoup d'intérêt au Burkina Faso. Grâce aux performances de Zango, des jeunes s'y adonnent de plus en plus. Néanmoins, il y a depuis quelques années des jeunes triple sauteurs qui tapent petit à petit à la porte. Déjà, il y a deux jeunes qui font des performances certes pas à la hauteur de Hugues Fabrice Zango mais qui laissent entrevoir de l'espoir. Il s'agit de Soumaila SABO et Yacouba LOUE. Ils étaient aux derniers Jeux de la francophonie qui ont eu lieu à Kinshasa, en RD Congo.
De son côté, Hugues Fabrice Zango souhaite susciter la vocation en athlétisme chez les jeunes burkinabè par le biais d'un projet dénommé : Caravane des Jeux olympiques. «Nous voulons organiser une caravane entre janvier et juin 2024. L’idée c’est de réunir une dizaine d’écoles dans des villes et de détecter nos futurs Olympiades », confie t-il. Cette caravane va regrouper à chaque étape une dizaine d’établissements en saut, vélo, sprint.
Ablam GNAMESSO