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Le sport féminin africain, malgré des performances remarquables, demeure en retrait sur la scène médiatique et marketing. Cette invisibilisation des sportives africaines s'explique par de nombreux facteurs qui freinent la reconnaissance des athlètes féminines du continent. A la veille de la journée du 8 Mars, Sport News Africa dresse un état des lieux et donne des pistes de réflexion afin d'inverser la tendance pour rendre à des milliers de femmes ce qu'elles donnent à tout un continent.
Elles brillent sur les terrains, les pistes et les parquets, mais restent pourtant dans l’ombre. Les sportives africaines, malgré des performances de haut niveau, peinent à obtenir la reconnaissance médiatique et les opportunités marketing à la hauteur de leur talent et qui pourraient propulser leur carrière. Un manque de visibilité qui s’explique par des facteurs structurels, économiques et socioculturels, freinant encore leur ascension.
Dans l’espace sportif africain, le football masculin capte l’essentiel de l’attention des médias, quand il ne vampirise pas la quasi-totalité de la couverture et des budgets. Si les exploits des sélections féminines de football, de basketball ou d’athlétisme sont remarquables, leur médiatisation reste faible. Les compétitions féminines sont rarement diffusées en direct, et peu de journalistes se spécialisent dans la couverture du sport féminin, réduisant ainsi le nombre de récits inspirants autour des athlètes.
Les chiffres sont révélateurs : en Afrique, moins de 10 % du contenu sportif diffusé concerne les femmes. Une situation qui a des répercussions directes sur leur exposition médiatique, mais aussi sur leur attractivité auprès des sponsors et des marques. Les médias africains et internationaux accordent une attention disproportionnée aux sports masculins, reléguant les exploits féminins au second plan.
C'est par exemple ainsi que Marie-Josée Ta Lou, malgré son statut de l'une des sprinteuses les plus rapides au monde, a été omise de la série documentaire de Netflix sur les sprinteuses, illustrant une négligence médiatique envers les athlètes africaines. Cette sous-représentation médiatique prive les athlètes féminines de la reconnaissance qu'elles méritent et des opportunités marketing associées.
Les fédérations et ligues féminines souffrent d’un sous-financement chronique. En comparaison avec leurs homologues masculins, elles disposent de moins de ressources, d’infrastructures de moindre qualité et de conditions d’entraînement souvent précaires. L’absence d’un calendrier compétitif régulier empêche également les clubs et sélections féminines de fidéliser un public et de capter l’attention des médias et des annonceurs.
Dans le monde du sport, la visibilité attire les investissements. Les marques recherchent des figures sportives capables de générer de l’engagement et du retour sur investissement. Des athlètes comme Marie-Josée Ta Lou-Smith ou encore Asisat Oshoala ne sont pourtant plus à présenter. Or, la faible médiatisation du sport féminin en Afrique crée un cercle vicieux : sans exposition, les athlètes féminines peinent à séduire les sponsors, ce qui freine leur développement et leur notoriété.
Certaines entreprises commencent toutefois à s’intéresser aux talents féminins, à l’image de TotalEnergies, sponsor officiel de la CAN Féminine, ou de quelques équipementiers qui s’associent à des athlètes africaines de renom comme Ons Jabeur. Encore a-t-il fallu attendre pour la Tunisienne qu'elle commence à briller sur le circuit du tennis féminin. Mais ces initiatives restent encore marginales face aux investissements colossaux injectés dans le sport masculin et notamment le football de sélection. Les budgets annuels des ministères des Sports nationaux sont en grande partie engloutis dans les frais liés aux équipes nationales masculines A.
Au-delà des enjeux économiques et médiatiques, des barrières socioculturelles continuent de limiter l’essor du sport féminin. Dans certaines régions, les préjugés sont tenaces : certaines disciplines sont encore perçues comme réservées aux hommes, et les jeunes filles qui souhaitent faire carrière dans le sport sont parfois confrontées à des résistances familiales ou sociales.
De nombreuses sportives africaines doivent ainsi jongler entre leur passion et des contraintes personnelles ou professionnelles, rendant leur progression plus difficile.
Mais si le chemin est encore long, des solutions existent pour donner aux sportives africaines la place qu’elles méritent. A commencer par une plus grande couverture médiatique, avec les médias doivent s’engager à offrir plus d’espace au sport féminin, à travers des reportages, des interviews et des retransmissions en direct des compétitions. Egalement, des investissements accrus de fédérations et gouvernements qui doivent allouer des budgets plus conséquents au développement du sport féminin, notamment pour améliorer les infrastructures et structurer les compétitions.
Plus difficile dans les faits : parvenir à inciter à une plus grande implication des sponsors, avec des marques qui ont un rôle clé à jouer en soutenant les athlètes féminines et en leur offrant des contrats de sponsoring équitables. Mais aussi la mise en avant les parcours des grandes sportives africaines permettrait d’inspirer la nouvelle génération et de briser les stéréotypes.
Si le chemin à parcourir semble encore long, le tableau n'est pas totalement noir. Des avancées sont visibles, notamment avec la montée en puissance de compétitions comme la CAN Féminine de football, l’AfroBasket Féminin ou plus récemment la CAN Féminine de handball en RD Congo. Mais pour que les sportives africaines bénéficient pleinement de la reconnaissance qu’elles méritent, il faudra une véritable mobilisation des médias, des sponsors et des instances gouvernementales et sportives. Leur talent est indéniable. Il est temps que leur visibilité le soit aussi.