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8-Mars : «Les inégalités renforcent l'invisibilisation de la femme dans le sport»

En ce 8-Mars, journée internationale des droits des femmes, Sport News Africa a donné la parole aux femmes qui composent son équipe. Respectivement fondatrice et directrice du média, et journalistes au sein de la rédaction, Séné Ossebi, Cynthia Nzetia et Amy Wane évoquent la place des femmes dans l'univers du sport, un milieu où le chemin semble encore long avant de parvenir à une égalité avec leurs homologues masculins.

Les Africaines mènent de front leurs carrières au plus haut niveau et leur quotidien de femmes.

Quelle est votre vision de la place de la femme dans le monde du sport ?

Séné Ossebi : Malheureusement, la place de la femme, et notamment de la femme africaine, dans le monde du sport reste encore mineure. Les femmes ont trop longtemps été invisibilisées. Les hommes ont plus souvent le statut de professionnels, sans compter que les femmes, même quand elles sont professionnelles, vont quand même gagner nettement moins ! Les inégalités hommes-femmes dans le sport renforcent cette invisibilisation de la femme dans ce domaine. Il est donc primordial de leur donner la parole, mettre en avant leurs performances, leur donner autant d'exposition médiatique, montrer leurs parcours exceptionnels et les encourager dans cette voie !

Amy Wane : Je ne fais pas de distinction entre hommes et femmes dans le sport. Il est vrai qu’au Sénégal où je suis basée, les femmes n'ont pas les mêmes chances que les hommes pour faire du sport. Pourtant, la femme occupe le même rôle que l’homme. Et je n'aime pas faire de comparaison entre les deux. Selon moi tous les deux ont une place importante dans le sport. En tant que femme, c’est tout à fait normal de les voir jouer au foot, au basket ou même au rugby. Elles vivent leur passion. Et dans leurs têtes, il n y a pas de barrière comme veut l’imposer cette société dans laquelle certains refusent de s’ouvrir et d’accepter que les femmes puissent faire du sport, et surtout le pratiquer au plus haut niveau.

Cynthia Nzetia : Il y a eu énormément de progrès. Aujourd'hui des femmes sont des véritables icônes du sport. Je pense à Serena Williams, Simone Biles, Amy Mbacké Thiam et bien d'autres. Elles ont suscité des vocations chez de nombreuses filles et montrent qu'elles sont capables de mener à bien leur vie de sportive et de femmes. Et cette vision est la mienne.

« Si un athlète africain avait fait ce que Françoise Mbongo Etonne a réalisé... »

Quels sont encore les principaux obstacles dans ce milieu pour les femmes ?

C.N : Il y a trois éléments essentiels où ça coince : la rémunération, la médiatisation et la confiance. Si un athlète masculin africain avait fait ce qu'une Françoise Mbongo Etonne a réussi à faire... Etre double championne olympique, il y aurait des boulevards à son nom dans toutes les capitales africaines. Les acteurs qui entourent le sport (médias, sponsors...) sont encore frileux à mettre en avant les compétences sportives féminines. Il faut une réelle avancée dans ce domaine pour plus de reconnaissance

S. O : Ils sont facilement identifiables. Il y a un manque de visibilité et de supports financiers pour permettre un développement durable et rentable. Pour faire du sport, qui plus est au plus haut niveau lorsqu'on évolue dans le monde professionnel, il y a un aspect financier qui est non-négligeable. A sur ce point, force est de constater qu'il est plus facile pour un sportif masculin d'avoir accès à des financements (subventions, sponsors, salaires, primes...) qu'une femme. C'est un grand frein au développement du sport féminin.

« Les stéréotypes sont toujours là »

A.W : Il y a encore un réel problème de culture et de mentalité. Pour certains, c’est toujours bizarre de voir une femme pratiquer un sport ou même regarder une compétition. Quand j’étais à l’université, pour regarder des matchs de football, tout le monde nous regardait dans la salle de télé au campus. Il y avait une poignée de femmes bien sûr. Certains même se plaisaient à me demander le nom des clubs qui jouaient ou des joueurs. C’était plutôt des remarques inconscientes qui dénotent même d'un certain manque d’ouverture d’esprit, à mon avis. En 2022, si j’entrais encore dans cette salle de tété, je suis sûre qu’il n'y aurait pas un grand changement. Et les stéréotypes sont toujours là. Les femmes n’ont pas les mêmes chances que les hommes pour faire du sport.

Un vœux, une solution ou une piste de réflexion pour améliorer les conditions des femmes dans le milieu sportif ?

A. W : C’est vrai qu’il y a des préjugés, des stéréotypes mais cela ne doit pas constituer des freins pour les femmes dans la pratique du port, pour vivre leur passion. Il faut juste y croire, ne pas faire attention à certains commentaires misogynes et avancer.

C.N : Un vœux ? L'égalité salariale. À résultats égaux, les femmes méritent les mêmes primes que leurs collègues masculins.

S. O : Chaque acteur a un rôle à jouer, selon moi. Nos gouvernements par des aides publiques, nos institutions financières avec des subventions et des projets de développement locaux, mais aussi chacun de nous à notre niveau. Mon rôle, c’est donc d’améliorer la visibilité du sport féminin dans les médias en donnant la parole à ces femmes !

Mansour LOUM

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