Marcelat Sakobi a perdu son titre de championne d'Afrique des poids plumes lors des Championnats d’Afrique des nations 2022 au Mozambique. Considérée comme la meilleure boxeuse congolaise, elle revient sur cet échec dans cet entretien avec Sport News Africa. Elle n'a pas manqué de décliner ses ambitions pour 2023.
De notre correspondant en RD Congo,
Sport News Africa : Marcela Sakobi, l'année 2022 s'est achevée, quels ont été les moments forts que vous avez passés au cours de cette année ?
Marcela Sakobi : En 2022, j'ai participé à des grandes compétitions notamment les championnats du monde en Turquie et les championnats d'Afrique au Mozambique mais les résultats enregistrés ne sont pas ceux attendus. Mais bon, j'ai donné le meilleur de moi-même.
Vous avez perdu votre titre de championne d'Afrique des poids plumes remporté en 2017 à Brazzaville après votre défaite en finale face à une Botswanaise. Est-ce une grosse déception pour vous ?
Oui, c'est une grosse déception pour moi. Je voulais vraiment garder mon titre mais ça n'a pas été le cas, j'ai échoué ; mais je continue à travailler. La finale s'est jouée à rien du tout, j'ai tout donné mais je n'ai pas réussi à conserver mon titre.
Depuis 2017 et votre titre de championne d'Afrique gagné à Brazzaville, on n'a pas senti une grande évolution chez vous...
C'est normal. Dans ma catégorie ici au pays, je suis restée la seule athlète de haut niveau. Toutes mes amies sont allées en dehors du pays. Je reste très longtemps sans boxer et ça me fait mal d'y penser des fois. Depuis notre retour des championnats d'Afrique par exemple, je n'ai pas encore eu de combat parce qu'ici il n'y a pas d'athlète qui peut faire le poids face à moi. Ça me freine beaucoup. Je ne m'entraîne qu'avec les hommes, c'est compliqué pour moi. Le pays devait m'aider à aller m'entrainer à l'extérieur du pays pour rencontrer une vraie concurrence afin que j'évolue. Si je reste ici en RDC, ça me sera difficile d'évoluer.
Pensez-vous pouvoir faire mieux que le titre de championne d'Afrique que vous avez remporté en 2017 ?
Oui, mon rêve est de gagner les titres mondial et olympique. Je suis sure de mes capacités. J'ai été sacrée championne d'Afrique en 2017 alors que les conditions de travail n'étaient déjà pas bonnes. Si on me met dans des bonnes conditions de préparation, je peux aller chercher le titre mondial.
Vous aviez tenté d'entamer une carrière professionnelle avec un premier combat pour la ceinture ABU organisé à Kinshasa. Où en êtes-vous ?
Je vais vraiment me lancer dans la boxe professionnel après les Jeux Olympiques de 2024 à Paris.
Qu'est-ce qui vous a motivé à embrasser la carrière de boxeuse ?
C'est Junior Makabu. À l'époque, en 2015, je faisais l'athlétisme mais je restais souvent avec des boxeurs. Le coach de Junior Makabu, Charles Kisolokele, avait trouvé en moi des qualités pour être une bonne boxeuse, il m'avait intéressé mais j'avais refusé. Et en 2015 lorsque nous sommes allé voir un combat de Junior Makabu organisé à Kinshasa, j'ai été séduite par sa façon de boxer et le lendemain je suis allée chez son coach pour lui dire que j'acceptais de commencer ma formation en boxe.
Quelles sont vos relations avec Junior Makabu ?
Nous avons de très bonnes relations parce que nous avons le même coach, c'est un modèle pour moi et il me prodigue beaucoup de conseils.
Comment trouvez-vous le niveau de la boxe féminine en RDC ?
Elle a beaucoup évolué par rapport aux années antérieures. Aujourd'hui, nous, les femmes, ramenons des médailles au pays à chaque fois que nous participons à une compétition, ce qui n'était pas le cas avant. Mais il y a encore du chemin à faire pour développer cette boxe féminine en RDC.
En 2023, quel est vôtre objectif principal ?
C'est d'obtenir ma qualification pour les Jeux Olympique de 2024, je vais tout faire pour y arriver.
Masiala JONATHAN