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Mondial 2022 – Comment Jalel Kadri a pris tactiquement le dessus sur Magassouba

Sans être flamboyants, les Aigles de Carthage ont réalisé une très bonne opération en s’imposant (0-1) devant les Aigles du Mali, à Bamako, pour la manche aller des barrages du Mondial 2022. Ex-sélectionneur de la Tunisie, Bertrand Marchand a suivi attentivement ce choc. Interrogé par Sport News Africa, le technicien français a souligné les carences des Maliens et expliqué que c’est tactiquement que Jalel Kadri a pris le dessus son homologue Mohamed Magassouba.

Bertrand Marchand sur Mali vs Tunisie
Bertrand Marchand, ancien sélectionneur de la Tunisie

Les difficultés du Mali pour la manche aller

«C’était un match un peu particulier. Le Mali n’a pas réussi à débuter le match du bon pied. Les Maliens ont voulu jouer comme s’ils avaient des espaces. Et ils ont joué à l’envers parce qu’ils n’avaient pas d’espaces. Ils ont plus reculé avec le ballon qu’avancé avec. Ils ont trop monopolisé la balle dans leur camp et le défenseur central (Moussa Sissako) a mis le but contre son camp. Après, il y a eu un mauvais placement du même joueur et il a été expulsé.

Les Maliens ont eu du mal à positionner leur jeu, à jouer dans les petits espaces. Ils ont joué contre-nature. Cette équipe est pourtant très explosive avec des potentialités en milieu de terrain comme Yves Bissouma et Abdoulaye Doucouré et des attaquants assez virevoltants sur les côtés. Les centres n’ont pas été assez précis sur les balles arrêtées que ce soit sur les corners ou sur les coups-francs. Le gardien tunisien (Béchir Ben Saïd) n’a pas été vraiment inquiété. Il y a eu quelques tirs qui sont passés au ras des montants. C’était un match bien géré par la Tunisie. »

Le coaching gagnant de Jalel Kadri

«Les Tunisiens étaient en bloc bas avec des joueurs solides. Les quatre défenseurs sont bien restés en place. Maaloul et Drager ne sont pas beaucoup montés. Ils sont restés en bloc bas pour attendre le Mali qui est venu se jeter sur eux. Les Maliens auraient pu ouvrir la marque. Ils ont eu de bonnes opportunités mais ils n’ont pas scoré. Malheureusement, le but contre son camp de Sissako les a mis en difficultés. Cela fait que la Tunisie a conforté son choix tactique en restant derrière même à 11 contre 10.»

«Le match retour nous dira si la Tunisie avait raison ou tort»

«Les Tunisiens ne sont pas sortis même en supériorité numérique. Le match retour nous dira si la Tunisie avait raison ou tort. Si la qualification n’est pas acquise, les Tunisiens auraient eu tort ne pas jouer pour marquer au moins le 2e but à 11 contre 10. Ils ont joué à 11 contre 10 comme ils ont joué en début de match. Tactiquement, ils ont choisi de rester sur place. Cela leur a évité de courir. Ils sont restés bien en place sur toutes les lignes. Seifeddine Jaziri a donné un peu d’air sur quelques ballons.»

Quelle tactique pour le match retour ?

«Maintenant, la Tunisie qu’est-ce qu’elle va faire au match retour en ayant déjà cette avance d’un but ? Je pense qu’elle va s’inspirer du match aller. Les Maliens devront sortir et attaquer. C’est un match où tout reste possible. Tactiquement, la Tunisie a été plus forte que le Mali. Quand on laisse des espaces au Mali, on est en grande difficulté.

Le Mali a besoin d’espaces parce qu’ils ont des joueurs puissants qui vont vite. Plusieurs débordements ont fini en six mètres parce qu’il n’y avait pas assez d’espaces dans le dos des défenseurs tunisiens. Je pense que pour le match retour, les Tunisiens vont partir sur le même schéma. Ils ont déjà un but d’avance. Ils peuvent attendre tranquillement les Maliens pour les prendre en contre et marquer un autre but qui assurera la qualification. Le Mali avec ses joueurs peut encore avoir la possession de la balle et marquer sur une action. Tout est possible pour ce match.

Ce qui manque au Mali

«Tous les joueurs du Mali se ressemblent un peu. Ils sont techniques, puissants et rapides. Ce qui leur a manqué, c’est des joueurs capables d’orienter le jeu, qui peuvent jouer dans des espaces courts, capables de déséquilibrer la défense adverse.»

Ablaye DIALLO

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