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Mondial 2022 : mieux vaut Qatar que jamais

La France va-t-elle conserver son titre de championne du monde comme l’Italie en 1938 et le Brésil en 1962 ? La Seleçao de Neymar décrochera-t-elle sa sixième étoile vingt ans après la cinquième signée Ronaldo («le vrai») et Cie ? L’Afrique, avec ses cinq représentants (Cameroun, Ghana, Maroc, Sénégal et Tunisie), franchira-t-elle, pour la première fois de l’histoire, les quarts de finale de l’épreuve ? Cette 22e édition, qui sonne comme la dernière de Lionel Messi, sera-t-elle la bonne pour l’Argentine, sevrée depuis 1986 ? L’Angleterre, l’Espagne ou l’Allemagne, qui n’ont pas soulevé le trophée, respectivement, depuis 1966, 2010 et 2014 vont-elles remettre le couvert ? On aura toutes les réponses à ces questions, et bien d’autres, le soir du 18 décembre prochain, jour de la finale de la Coupe du monde qui démarre ce dimanche 20 novembre. Sans doute la plus controversée de toutes.

Le Qatar lance sa Coupe du monde sous les critiques.
Le Qatar lance sa Coupe du monde sous les critiques.

Qatar 2022 sent le brûlé. Et nous avons la gênante sensation que l'odeur de roussi a percé nos narines pour former un dépôt âcre au fond de notre palais. Le Mondial qui s’ouvre ce dimanche 20 novembre est bien parti pour être le plus chahuté de l’histoire. Il est à craindre que le programme de 64 rencontres soit fortement marqué par les coups d’éclat de militants déterminés à faire payer au petit émirat (11 500 km2 et 2,8 millions d’habitants) ses violations des droits humains, ses arrangements avec l’éthique sportive et ses tours de passe-passe avec la probité écologique.

Si de tels incidents surviennent et l’emportent sur la prestation des plus de 800 acteurs attendus dans les huit stades de la compétition, le football aura pris double peine. Un «pendant» chaotique à la suite d'un «avant» polémique. Ce qui serait dommage pour ce sport qui, malgré ses nombreuses imperfections (racisme, dérives du foot-business, corruption, discriminations, etc.), fait battre les cœurs, rapprochent les peuples et permet à beaucoup de micro-États (économiquement) de briller sur la carte du monde.

Corruption, droits humains, écologie

Dans un courrier adressé aux fédérations des 32 pays qualifiés, le président de la FIFA, Gianni Infantino, et la secrétaire générale de l’instance, Fatma Samoura, invitent à «se concentrer sur le football» durant le Mondial. «Nous savons que le football ne vit pas dans un vide et nous sommes également conscients qu’il existe de nombreux défis et difficultés de nature politique dans le monde entier. Mais s’il vous plaît, ne laissez pas le football être entraîné dans toutes les batailles idéologiques ou politiques qui existent», implorent les deux dirigeants.

Les griefs qui sont portés contre Qatar 2022 ne relèvent pas tous de «batailles idéologiques ou politiques». Ils concernent des faits tangibles, plus graves. La mort de 6500 ouvriers (selon The Guardian) sur les chantiers de la Coupe du monde est une tragédie. Même si le chiffre est contesté par l’Organisation international du travail (OIT), tout décès dû à des conditions de travail exécrables, est un décès de trop.

Les soupçons de corruption qui pèsent sur l’attribution de l’organisation du Mondial, en 2010, sont troublants. Ils méritent d’être élucidés.

On ne peut pas, non plus, passer sous silence les 3,6 millions de tonnes de CO₂ (selon la FIFA) qui auront été émis pour, notamment, bâtir des stades climatisés et transporter à bord de 168 vols le million de supporters qui vont sillonner les cinq villes hôtes durant le tournoi.

Des petits pas vers le progrès à saluer

Il s’avère crucial d’aborder avec courage et lucidité ces sujets difficiles, même durant la compétition. Mais il convient en même temps d’accorder au football la place qui correspond à la sienne dans le cœur de ses milliards d’amoureux à travers le monde. De faire en sorte que, durant les 29 jours de la Coupe du monde, les débats portent davantage sur la technique et la tactique que sur du militantisme plat.

Une telle position d’équilibre est d’autant plus recommandable que le pays hôte a consenti quelques efforts qui méritent d’être salués. Ne serait-ce qu’en termes d’amélioration des conditions de travail des ouvriers migrants. Dans L’Équipe du 5 novembre, le sélectionneur de l’Angleterre, Gareth Southgate révélait avoir été rassuré après avoir visité trois fois le Qatar pour rencontrer des ouvriers travaillant sur les chantiers controversés. «Ils m’ont tous dit qu’on devait disputer cette Coupe du monde, car elle a déjà favorisé des évolutions positives (pour eux)», confiait le technicien anglais.

Pour sa part, dans Le Point, l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, s’était livré à un véritable mea culpa. Il dit : «Nous avons compris que nous avions un problème avec le travail sur les chantiers, et nous avons pris des mesures fortes en un temps record. Nous avons modifié la loi et nous punissons quiconque maltraite un employé; nous avons ouvert nos portes aux ONG et nous coopérons avec elles.» 

Droit de rêver

Nous ne sommes pas naïfs, le Qatar ne sera pas du jour au lendemain le pays des droits de l’homme et LE modèle en matière d’écologie. La Coupe du monde lui a déjà permis de franchir un pas dans cette direction, mais le pays est à des années-lumière de la ligne d'arrivée. Continuons d’élever la voix pour l’inciter à accélérer la cadence, mais pas au détriment de la fête du football.

Il n’est pas sûr que ce vœu soit exaucé, mais il n’est pas interdit de rêver. Rêver comme la France, qui veut conserver son titre de championne du monde. Jusque-là, seuls l’Italie (1938) et le Brésil (1962) ont réussi une telle performance. Mauvais présage pour les Bleus, des chercheurs de la prestigieuse université britannique Oxford, affirment qu'ils seront éliminés en demi-finale par les Diables rouges de la Belgique. Le cas échéant, ces derniers auront pris leur revanche sur leurs tombeurs au même stade de la compétition au Mondial 2018.

Les chercheurs britanniques ont simulé un million de fois les matches de la phase de groupes et 100 000 fois, chacune des rencontres à élimination directe probables.

Leurs résultats anéantissent donc le rêve de la France, mais consacrent celui du Brésil, qui court depuis vingt ans après sa sixième étoile de champion du monde. D’après les chercheurs d’Oxford, Neymar et Cie remporteront la finale du 18 décembre, devant la Belgique donc, après avoir survolé leur groupe (G) et écarté au deuxième tour l’Uruguay (8e), l’Espagne (1/4) et l’Argentine de Lionel Messi (1/2).

Quid des cinq représentants de l'Afrique (Cameroun, Ghana, Maroc, Sénégal et Tunisie) ? Les chercheurs britanniques les éliminent tous au premier tour. Pire, à l’exception des Lions de la Téranga, classés troisièmes devant le Qatar et derrière le Paraguay (2e) et les Pays-Bas (1ers), leur algorithme les renvoie ensemble à la dernière place de leurs poules respectives. Ainsi pour voir une équipe africaine aller plus loin que les quarts de finale d'un Mondial, il faudra repasser.

Suffisant pour que l'Afrique boude le tournoi ? Bien sûr que non ! Les chercheurs d’Oxford parlent mathématiques alors que le football n’est pas une science exacte. Il est fort probable que leur algorithme soit pris à contrepied durant les 29 prochains jours.

Premier test : ce dimanche 20 novembre (16h GMT) avec Qatar-Équateur (Groupe A). La rencontre inaugurale de la Coupe du monde des controverses.

La Rédaction – Sport News Africa

PROGRAMME DU JOUR (GMT)

Première journée

Dimanche 20 novembre

Groupe A

Stade Al-Bayt (Al Khor)

16h Qatar-Équateur

LE CALENDRIER COMPLET DU MONDIAL 2022

 

 

 

 

 

 

 

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