Battus (0-1) à l’aller au Caire, les Lions reçoivent les Pharaons ce mardi 29 mars au stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio (30 km de Dakar), en barrages retour du Mondial 2022. Les deux équipes se retrouvent une nouvelle fois pour un match décisif cinquante-deux jours après la finale de la dernière CAN remportée par les Sénégalais. Le vainqueur jouera sa deuxième Coupe du monde d’affilée.
D’ordinaire les traversées du désert sont redoutées. Mais celle qui aboutit à Qatar 2022 (21 novembre-18 décembre) est au contraire recherchée. Elle ouvre les portes d’un monde quasi féérique, mis à part les morts dans les chantiers du prochain Mondial. La phase finale la plus controversé de l’histoire. Les chiffres officiels avancent 37 décès, des organisations indépendantes multiplient le nombre par X.
Des hôtels à l’architecture improbable, des stades climatisés, le confort à tous les étages, la promesse de bien-être à perte de vue… La 22e Coupe du monde ne ressemblera pas aux éditions précédentes. Mais les 210 équipes qui s’étaient lancées dans les qualifications, il y a déjà une éternité, ne rêvaient pas du Qatar pour le luxe et les paillettes. Elles sont attachées à l’esprit et à la lettre d’une compétition qui, depuis son lancement en 1930, réunit tous les quatre ans (sauf en 1942 et en 1946, pendant la Guerre mondiale) la crème du football.
Vingt pays ont déjà leur billet. Douze places sont encore à prendre. L’Egypte et le Sénégal se disputent l’un des cinq tickets réservés à l’Afrique. Les deux équipes s’affrontent ce mardi 29 mars au stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio (17h GMT), en barrages retour du Mondial 2022. Elles se retrouvent quatre jours après que les Pharaons ont pris une bonne option sur la qualification en dominant (1-0) les Lions au Caire (aller). C'est un peu moins de deux mois après la finale de la CAN 2021 remportée par les Sénégalais.
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Les Egyptiens vont essayer de finir le travail pour s'ouvrir les portes du Qatar. Un partage des points, suffirait à leur bonheur, mais ils visent plus haut. «Nous sommes capables de gagner le match retour, pas seulement faire un match nul. Nous nous qualifierons pour la Coupe du monde, si Dieu le veut», assure le capitaine des Pharaons, Mohamed Salah.
Son sélectionneur, Carlos Queiroz, affiche la même confiance. Il s’est néanmoins montré moins catégorique que l’attaquant de Liverpool. «Nous allons essayer de donner notre maximum afin de se qualifier pour la Coupe du monde, a déclaré le technicien portugais en conférence de presse de veille de match. (…) Nous connaissons la qualité et les compétences du Sénégal. Il faut que nous ayons le courage de combattre contre cette équipe. On va bien se défendre pour gagner ce match.»
𝐌𝐀𝐓𝐂𝐇𝐃𝐀𝐘!🙏🇪🇬
حلم اكتر من 100 ميلون…
The Dream of more than 100 million Egyptians...🇸🇳 Senegal - Egypt 🇪🇬
⏰ 7pm
🏆 FIFA World Cup Qualifiers
🏟️ Stade du Senegal, Dakar #ThePharaohs 🇪🇬 #WCQ2022 #شجع_مصر pic.twitter.com/OfYtUvKBK0— ThePharaohs (@ThePharaohs_) March 29, 2022
On parie que l’Egypte ne va pas garer un bus devant ses buts. On peut aussi avancer l’hypothèse qu’elle ne va pas, non plus, se ruer tête baissée à l’attaque. Les vice-champions d’Afrique resteront probablement prudents. Forts de leur courte avance d’un but et conscients de la puissance de feu en face, ils devraient laisser l’initiative du jeu à leur adversaire en essayant de profiter de la moindre faille.
Les Pharaons avaient adopté cette attitude à l’aller après leur but matinal (4e). Ils jouaient très bas, regroupés. Ils ne devraient pas changer en territoire ennemi une tactique qui a marché à domicile.
Petit bémol, Carlos Queiroz devra se passer de deux éléments clés de sa défense : les centraux Mohamed Abdelmonem et Mahmoud Hamdy El-Wensh. Le premier, blessé au nez, avait abandonné ses coéquipiers en cours de partie à l’aller. Le second est suspendu pour cumul de cartons jaunes.
En face, le Sénégal se présentera également avec une charnière centrale modifiée par rapport au coup d’envoi du barrage aller du Mondial. Pape Abdou Cissé devrait à nouveau remplacer Abdou Diallo, sorti sur blessure (adducteurs) dès la 14e minute au Caire.
Le sélectionneur des Lions, Aliou Cissé, a reconnu que c’était un coup dur de perdre le défenseur du PSG. Mais ne comptez pas sur lui pour se laisser abattre par cet imprévu. «On est dos au mur, il nous faut gagner. (…) Il n’y a plus de calculs à faire», avait lancé le technicien sénégalais à sa descente d’avion, samedi 26 mars à Dakar, en provenance du Caire.
Pour gagner, il faut marquer. Ce que le Sénégal n’arrive pas à faire contre l’Egypte depuis 210 minutes (finale de la CAN, 0-0, et barrage aller). Aliou Cissé avait reconnu cette anomalie après la défaite à l'aller, demandant à ses joueurs d’être «plus tueurs». Il est revenu à la charge en conférence de presse d’avant-match. «Nos combinaisons ne sont pas mal, souligne le sélectionneur des Lions. Mais dans la surface de réparation, il faut être efficace, très clinique. Ça veut dire être capable de marquer rapidement, faire le geste juste pour mettre le ballon au fond.»
Il ne serait pas surprenant de voir Aliou Cissé remanier son trio d’attaquants aligné lors des deux derniers matches contre les Pharaons. Le jeune Bamba Dieng (22 ans) de l’Olympique de Marseille pourrait constituer une solution. Il pourrait être placé en pointe, à la place de Famara Diédhiou, pour former avec Sadio Mané et Ismaïla Sarr la ligne offensive des Lions.
Mais Aliou Cissé ne compte pas que sur ses joueurs pour décrocher sa deuxième qualification de suite au Mondial. Convaincu que le match se joue aussi dans les gradins, il a lancé un appel aux supporters des Lions.
«Je demande aux 17 millions de Sénégalais d’y croire, plaide le technicien sénégalais. C’est important que le public soit derrière nous pour nous pousser à la victoire. On veut voir des maillots de l’équipe nationale et des drapeaux du Sénégal partout dans les gradins. C’est seulement ainsi qu’on sentira que le peuple sénégalais est derrière nous.»
Les Egyptiens s’étaient parfaitement distingués sur ce registre au match aller. Les travées du stade du Caire étaient emplies d’amour et d’affection pour les Pharaons, d’une part, et d’hostilités et d’agressivité contre les Lions, de l’autre. Certes. Mais la différence s’est surtout faite sur le terrain. Il en sera une nouvelle fois ainsi ce soir.
Entre l'Egypte et le Sénégal, l’équipe qui rira bien sera celle qui ira au Qatar.
