Le Gabon, qui affrontera la RD Congo le 4 juin à Kinshasa et la Mauritanie le 8 juin à Franceville, est en stage à Chantilly (Oise). Sans Pierre-Emerick Aubameyang, qui a décidé de prendre sa retraite internationale, et Mario Lemina, volontairement en retrait de la sélection. Patrice Neveu, le sélectionneur français des Panthères, va donc devoir composer sans ces deux joueurs majeurs.
De notre correspondant en France
Pierre-Emerick Aubameyang a annoncé sa retraite internationale. Redoutiez-vous cette issue ?
J’avais déjà eu des échanges téléphoniques avec lui. Et eu égard à son statut, j’ai souhaité le rencontrer à Barcelone, en marge d’un match de championnat d’Espagne contre Majorque. Il m’a expliqué ses raisons. Il a joué 13 ans pour le Gabon, et il veut se consacrer à son club. Que puis-je faire d’autre que de respecter sa décision ? Il a fait un choix. Je ne vais pas vous dire que cela me laisse indifférent. On parle d’un joueur de classe internationale. Son départ de la sélection n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour l’équipe du Gabon. Mais désormais, il va falloir se concentrer sur la suite, et les deux matches qui nous attendent, et qui seront difficiles.
Avez-vous tenté de le convaincre de continuer, au moins jusqu’à la CAN 2023 ?
J’étais dans mon rôle de sélectionneur, dans le cadre d’un échange avec un joueur important de l’équipe, également le capitaine. J’ai écouté ses arguments. Oui, j’ai tenté de le convaincre. Mais Pierre-Emerick avait mûrement réfléchi sa décision. Il a ses raisons, ce n’est pas à moi de vous les donner, ni de les commenter.
Certains joueurs ont déjà effectué leur retour en sélection après avoir annoncé leur retraite internationale…
Oui, c’est vrai. Mais encore une fois, il faut respecter le choix du joueur.
Mario Lemina (Nice) ne sera pas là non plus, mais cela ressemble moins à une retraite internationale définitive…
J’ai également beaucoup échangé avec Mario. Il a fait le choix de se mettre en retrait de la sélection. Je ne peux pas aller contre sa volonté. Il ne sera pas avec nous en juin. En septembre ? Je n’en sais rien. Il faut lui poser la question, je ne peux pas parler à la place des joueurs. Vous savez, j’ai très peu de temps pour préparer deux matches compliqués. Je ne vais pas vous mentir : oui, j’aurais préféré que Pierre-Emerick et Mario soient avec nous. Mais ils ont pris des décisions qu’il faut respecter, et mon travail aujourd’hui, c’est de m’occuper de ceux qui sont là, les habitués, ceux qui reviennent et ceux qui vont découvrir la sélection nationale.
Le Gabon n’a plus rejoué depuis la CAN. Regrettez-vous que votre équipe ait fait l’impasse sur les dernières dates FIFA, en mars dernier ?
Non. Quand on voit que le Burkina Faso a joué deux matches amicaux, et comment cela s’est terminé (défaites 0-5 au Kosovo et 0-3 en Belgique, ndlr)... Il fallait laisser les joueurs à la disposition des clubs. La CAN n’a pas été simple pour nous. Il est arrivé beaucoup de choses pendant la préparation, pendant le tournoi, et malgré tout, on a réussi de bonnes choses. J’avais un groupe très motivé, avec une grande force mentale, en plus de ses qualités sportives. On va essayer de prendre un bon départ, dans ces qualifications. Quatre points, ce serait vraiment très bien, avant les deux matches de septembre face au Soudan.
Alexis BILLEBAULT
