Meneur de jeu, capitaine et meilleur joueur de la sélection de basket de la RD Congo, Maxi Shamba a décidé de ne pas participer aux qualifications pour la Coupe du monde 2023. Pour une dette de 2500 euros qui date de la dernière Afrobasket, le Congolais est en guerre contre sa Fédération.
Maxi Shamba Munanga est le plus grand absent de la liste des Léopards retenus pour la première fenêtre des qualifications à la Coupe du monde 2023 prévue à Dakar à la fin de ce mois de février. Une absence qui n'étonne pas vraiment les avertis du basketball congolais. Le meneur de jeu des Léopards dont le nom était bien présent sur la liste des 23 présélectionnés avait, en effet, prévenu, la veille de la publication de la liste définitive, qu'il allait décliner la convocation de l'équipe nationale si la Fédération de Basketball du Congo (FEBACO) ne lui payait pas la dette qu'elle lui doit.
Cette affaire remonte à août 2021 lors du stage que l'équipe nationale de la RD Congo a passé en Tunisie pour préparer l'Afrobasket 2021. Maxi Shamba avait préfinancé l’achat des maillots des Léopards à hauteur de 2500 euros en attendant la subvention de l'Etat congolais pour se faire rembourser. Depuis lors, il attend toujours. «J'ai toujours accepté de mouiller le maillot pour mon pays malgré tous les problèmes que nous rencontrons dans notre sélection nationale de basketball. Aujourd'hui, il n’y a pas de changement. On travaille toujours dans de mauvaises conditions. Malgré tout, j'ai toujours été là pour le pays. Mais cette fois-ci je suis vraiment déçu. L'année passée lors de la préparation de l'équipe en Tunisie, moi j'étais encore à Kinshasa. La Fédération avait fait une commande des équipements. Suite au retard pris dans le décaissement des fonds par l'Etat congolais, la Fédération a connu un problème de paiement» raconte Maxi Shamba.
Celui qui était jusque-là capitaine de la sélection congolaise ne comprend pas l’attitude de ses dirigeants qui, pourtant, ont reçu selon lui une grosse subvention de l’Etat. «Quand le manager de la sélection m'en avait parlé et vu que je connaissais bien le fournisseur des maillots et qu'il me devait de l'argent, la Fédération a utilisé cet argent là que le fournisseur me devait pour payer sa dette. Elle avait promis de me rembourser une fois que la subvention de l'Etat soit effective. En tant que capitaine j'avais accepté. Cela fait huit mois aujourd'hui, ils ne veulent pas me rembourser. Pire, ils me menacent même et moi je considère ça comme un manque de respect que je n'accepte pas. La Fédération a reçu de l'état 409.000 dollars américains pour l'Afrobasket. Mais elle ne veut pas me payer» déclare Maxi Shamba à Radio Top Congo.
Cette affaire suscite beaucoup de critiques envers la FEBACO dont la gestion est très fortement décriée depuis plusieurs années maintenant. Interrogé à ce sujet par Sport News Africa, le manager de l'équipe, Joe Lolonga a reconnu la dette de la Fédération envers le joueur. «La fédération reconnaît qu'elle doit à Maxi Shamba 2.500 dollars et non 2.500 euros comme il l'a dit. Et la Fédération sait qu'elle doit lui payer cette dette mais le joueur n'avait pas à le mettre sur la place publique. Nous attendons la subvention de l'Etat pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2023. Nous lui avions dit qu'il allait être remboursé mais il n'a rien voulu comprendre. Aujourd'hui il décide de ne pas venir en sélection, c'est sa décision et nous l'acceptons. Mais il devait penser à sa carrière car en jouant pour la sélection il s'en sert de vitrine pour vendre son image» sermonne le manager.
L'absence de Maxi Shamba dans le groupe des Léopards est un grand manque pour la sélection congolaise. Le meneur de jeu de 28 ans est le meilleur joueur des Léopards depuis 2019. MVP de l'Afrocan remportée par la RD Congo au Mali en 2019, il était également meilleur marqueur des Léopards aux éliminatoires du Mondial 2019.
Pour pallier son absence, la Fédération a fait appel à Arsène Mwana du BC Espoir Fukash. Et également à Jonathan Banza du BC New Gen de Kinshasa. Deux joueurs avec un bon potentiel sans toutefois être au niveau de Maxi Shamba. Ce dernier, en plus d’être un bon créateur, est efficace à la finition.
Jonathan MASIALA
