Apianome Kasereka est rentré chez lui ce lundi soir après avoir été kidnappé en fin de matinée du même jour. Le défenseur du DCMP a été relaxé après avoir payé une rançon à ses bourreaux.
De notre correspondant au Congo.
Ça n'a pas été une interpellation policière comme pensé à première vue, mais bien un kidnapping dont a été victime Apianome Kasereka. Le latéral droit du Daring Club Motema Pembe avait été déclaré porté disparu par sa famille après avoir été interpelé, lundi en fin de matinée, par un groupe des personnes dont certaines étaient habillées en uniforme de la Police congolaise. Ces hommes ont, dans un premier temps, prétexté l'arrêter à cause de sa coupe de cheveux. Les faits se sont produits dans le quartier Ma campagne, dans la commune de Ngaliema à Kinshasa.
Le jeune défenseur des Immaculés a raconté son calvaire à Sport News Africa suite à sa relaxation intervenu après plus de sept heures de détention. « Après notre victoire face à Saint Michel United, le président nous avez remis une prime et je devais envoyer de l'argent à un des mes coéquipiers. Pendant que je sortais chercher un point mobile money pour effectuer la transaction, j'ai vu plusieurs hommes, certains habillés en uniforme de police et d'autres en tenue civile. Ils m'ont parlé de ma coupe de cheveux (locks) et m'ont dit que leur supérieur avait besoin de moi. Et pendant que je cherchais à voir ledit supérieur, ils se sont précipité pour me jeter dans leur véhicule » a indiqué Apianome Kasereka.
Après son rapt, Apianome Kasereka a été amené très loin de son quartier par ses ravisseurs qui ont procédé à d'autres kidnappings durant le trajet avant de torturer leurs captifs. « Une fois à l'intérieur du véhicule, il m'ont dit qu'on allait à la gendarmerie, j’étais rassuré parce que je savais que j’allais vite repartir chez moi. Mais après plusieurs kilomètres parcourus, je me suis rendu compte que c'était un kidnapping parce que nous avions dépassé plusieurs postes de police sans nous arrêter et en cours de chemin ils ont kidnappé trois autres garçons. Ils nous ont ligotés très fort les bras comme des voleurs, ils ont frappé sérieusement tous ceux qui osaient parler. Ils ont même étranglé deux autres détenus les plus résistants et poignardé un d'entre eux. Moi j'étais resté là, très calme. J'ai passé le jour le plus long de ma vie » s'est-il confié
La thèse du kidnapping s'est confirmée après que les ravisseurs ont demandé une rançon pour le relaxer, a expliqué Apianome Kasereka. « Après plusieurs heures de kidnapping, l'un des ravisseurs m'a demandé de donner tout ce que j'avais pour que je sois relâché. Ce, alors qu'ils m'avaient déjà tout pris. Je leur ai dit que je n'avais plus rien et ils m'ont dit qu'ils n'allaient pas me relâcher si je ne leur donnais pas 510 euros. Je ne pouvais pas leur donner cette somme d'argent. Donc je leur ai proposé 200 euros, ils ont accepté. Ils ne savaient pas qui j'étais. Je leur ai demandé de me remettre le téléphone pour appeler ma femme; il l'on fait et m'ont donné le numéro d'un des codétenus pour effectuer le transfert. Ma femme a envoyé l'argent et ils m'ont relâché vers 19h après m'avoir kidnappé vers 11h. Ils m'ont tout pris sauf le téléphone qu'ils ont certainement oublié de reprendre après me l'avoir remis pour appeler ma femme » a-t-il déclaré.
Apianom Kasereka a été remis en liberté à plus de 25 km de son domicile qu’il a par la suite regagné. Il ressent encore quelques douleurs corporelles dues à la torture dont il a été victime. Une enquête a été ouverte pour tenter d'arrêter les malfaiteurs. Apianome Kasereka a été titulaire avec DCMP lors du match retour du deuxième tour préliminaire de la Coupe de la confédération remporté contre Saint Michel des Seychelles le dimanche dernier (2-0).
Masiala Jonathan