Rugby Afrique a décidé d’organiser son tournoi de qualification au mondial 2023 en France. Cette décision de l’Organisation présidée par Khaled Babbou ne passe toutefois pas chez certains, comme Mitchell Obi, président de l’AIPS Afrique. Ce dernier n’a pas hésité à tacler violemment Rugby Afrique.
Organiser la Rugby Africa Cup, tournoi de qualification des nations africaines pour la Coupe du monde de rugby, en France plutôt que sur le continent africain, ne passe pas aux yeux de tout le monde. Mitchell Obi, président d'AIPS (Association Internationale de la Presse Sportive) Afrique, et par ailleurs vice-président d'AIPS, fait partie de ce lot. Il s’en est même pris à l'instance et son président Khaled Babbou, avec une diatribe sur le site de l’AIPS Afrique.
« Je pense que la décision prise par le président de Rugby Afrique d'accueillir les éliminatoires africaines de la Coupe du monde de rugby en France de province, plutôt que de les maintenir sur le continent africain, est complètement erronée et envoie un message très inquiétant à tous les Africains, en particulier la jeune population et la communauté montante du rugby sur le continent », écrit d’abord Mitchell Obi.
Le président d'AIPS enchaîne : « Jouer le tournoi en France prive non seulement le public africain de regarder le rugby de classe mondiale à sa porte, mais prive également les économies locales des revenus indispensables d'un événement de grande envergure qui aurait stimulé les industries du tourisme et de l'hôtellerie, et une exposition internationale accrue. Au mieux, c'est déprimant et condescendant pour les joueurs et fans du rugby africain. Au pire, c'est une insulte à tout le continent africain. Cela renforce les représentations stéréotypées que l'Afrique endure encore dans les médias occidentaux, il est donc incroyablement décevant que le président de Rugby Afrique - un Africain lui-même - ait choisi de suivre cette voie », dénonce-t-il.
Dans sa croisade contre Rugby Afrique, Mitchell Obi considère que l’organisation n’a pas confiance en l’Afrique. Il cite plusieurs événements sportifs qui auront lieu en Afrique d’ici 2026. Jeux Méditerranéens (Algérie, 2022), Jeux Africains (Accra, Ghana, 2023), Jeux Africains de Plage (Tunisie, 2023), Coupe du monde de netball (Afrique du Sud, 2026), entre autres. De plus, Obi s’inquiète pour la couverture médiatique de l’événement.
« En tant qu'Association internationale de la presse sportive (AIPS) en Afrique, nous sommes particulièrement préoccupés par la capacité des journalistes sportifs africains à accéder et à couvrir efficacement la Rugby Africa Cup dans un endroit aussi éloigné, a-t-il prévenu. Nous avons contacté de toute urgence Rugby Africa et World Rugby pour leur demander ce qui est fait pour les aider à obtenir des visas, des vols et des logements. »
Mitchell Obi a aussi interpellé l'organisation mondiale qui, selon lui, devait prendre position sur ce dossier. « En tant qu'instance dirigeante et gardienne du jeu, World Rugby aurait pu et aurait dû intervenir dans la décision de Rugby Afrique d'organiser un tournoi africain sur un autre continent. D'ici 2050, un quart de la population mondiale sera africaine, et le sport se développe plus rapidement. »
Oumar NDONGO