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«Se hisser au plus haut niveau du triathlon africain et mondial» (Pdt. Fédération)

Érigée en fédération il y a 3 ans, le triathlon sénégalais est en plein essor. Le Sénégal est la nouvelle locomotive en Afrique de l’Ouest grâce à ses atouts naturels. Précurseur de ce sport au pays de la Téranga, M. Boubacar Gaye voit grand pour le triathlon sénégalais. Le président de la Fédération sénégalaise de Triathlon (FSTri) s’est confié au micro de Sport News Africa sur l’essor de cette discipline au Sénégal.

Fédération sénégalaise de triathlon (3)
Deux triathlètes sortant de la plage aux championnats du Sénégal de Triathlon

Boubacar Gaye, vous êtes à la tête de la Fédération sénégalaise de Triathlon (FSTri) et le précurseur de ce sport au Sénégal. La discipline se développe-t-elle dans le pays ?

On peut dire que le triathlon se développe lentement, mais sûrement au Sénégal. Si on jette un regard sur le chemin parcouru et là où on en était en 2014, on constate une constante progression dans tous les indicateurs de performance. Aujourd’hui, nous avons environ une vingtaine de clubs affiliés à la FSTri, le championnat national de triathlon se déroule annuellement sans discontinuer depuis son lancement en 2016, le Sénégal abrite depuis 2018 une compétition internationale sous le label de la fédération internationale (World Triathlon), nous comptons dans notre palmarès plusieurs titres de champion d’Afrique et de champion de la zone.

Sur le plan des ressources humaines, nous avons des athlètes de bon niveau qui aiment la discipline et participent régulièrement à nos compétitions. Nous avons formé, par le biais de World Triathlon et la confédération africaine (Africa Triathlon), plus d’une dizaine de coaches diplômés en triathlon, dont deux (02) ont le grade de Level 2, sans oublier les officiels techniques. En somme, on peut raisonnablement dire que le triathlon sénégalais se développe à tous les niveaux.

Vous êtes passé d’un comité national de promotion (CNP) à une fédération en octobre 2018. Deux mois plus tard, vous accueillez une compétition internationale de l’ATU. Ce fût une sacrée prouesse pour une si jeune organisation...

Ceci est le fruit d’un travail bien fait par tous les membres de la Fédération sénégalaise de triathlon avec l’aide des autorités, la confiance et le soutien des organisations faitières comme World Triathlon, Africa Triathlon et l’Association des Pays Francophones de Triathlon (FRATRI). Quand je dis les membres de la FSTri, il y a non seulement les officiels, mais aussi les triathlètes, les clubs, les techniciens et les officiels techniques.

C’est toutes ces personnes partageant l’amour du sport et les mêmes objectifs pour donner au triathlon la place qu’il doit avoir dans notre pays et son rayonnement que nous avons atteint ces performances.

                                           «En Afrique, les Sud-Africains sont au-dessus du lot»

À l’internationale, les triathlètes sénégalais commencent à se familiariser avec le haut niveau. Où est-ce qu’on peut les situer face aux maghrébins et sud-africains ?

En Afrique, les Sud-Africains sont au-dessus du lot. Ils sont parmi les meilleurs mondiaux. Les pays comme le Maroc, l’Egypte et la Tunisie viennent après. Ce sont des pays qui abritent beaucoup de compétitions internationales et qui se sont lancés depuis quelques années dans des plans programmes pour former des jeunes triathlètes capables de rivaliser avec les meilleurs mondiaux.

Hormis l’Afrique du Sud et les pays Nord-Africains, le Sénégal fait partie des meilleurs en Afrique. Nous devons bien travailler pour résorber le gap qui nous sépare des pays d’Afrique du nord et faire attention aux pays anglophones émergents de la discipline comme le Kenya et le Ghana.

Par contre, pour les pays d’Afrique noire francophone, le Sénégal est le leader incontesté et le Niger vient juste après.

Qu’en est-il du niveau des encadreurs et officiels techniques locaux qui sont chargés de la formation sur le plan local ?

Aujourd’hui, la Fédération sénégalaise de triathlon compte six (06) officiels techniques Level 1. C’est le premier niveau international pour un officiel technique. L’officiel technique Level 1 peut officier dans une compétition continentale de triathlon. Mais c’est insuffisant compte tenu du nombre d’événements internationaux que nous organisons au Sénégal à partir de cette année; à savoir la coupe d’Afrique en novembre et les championnats d’Afrique en décembre à Cap Skirring.

C’est pour cette raison que la FSTri a décroché l’organisation d’un séminaire de formation d’officiels techniques Level 1 en novembre prochain en prélude de la coupe d’Afrique. Ce séminaire international nous permettra de disposer d’une vingtaine d’officiels techniques formés pour officier lors des compétitions du championnat national et des deux événements internationaux que nous abritons à partir de cette année au Sénégal. De plus, dans la perspective des JOJ de Dakar 2026, ces officiels techniques nous permettront aussi de disposer de gens compétents pour être employés lors de ces joutes.

                                  «La massification de la discipline partout au Sénégal se poursuit»

Malgré les difficultés et les restrictions liées à la pandémie, la fédération sénégalaise de triathlon est parvenue à dérouler ses compétitions sur trois journées en 2021. N’est-ce pas une épreuve de résilience pour une si jeune association en s’adaptant notamment avec l’aquathlon et le duathlon ?

En effet, la fédération de triathlon est aussi en charge d’autres disciplines enchainées comme le duathlon (Course à pied – Vélo – Course à pied) et l’aquathlon (Course à pied – Natation – Course à pied). Le règlement de World Triathlon a prévu que ces disciplines comme le duathlon et l’aquathlon soient des épreuves de substitution dans le cas où les conditions ne permettent pas la tenue d’un triathlon (Natation – Vélo – Course à pied). Cela veut dire que le triathlon, c’est l’adaptation aux conditions du terrain. Mais, nous précisons que ces deux disciplines sont des épreuves à part entière qui peuvent être organisées à tout moment sans que cela soit dû aux conditions du terrain.

Où en est-on sur le plan de la massification et la décentralisation de la discipline au Sénégal ?

La massification de la discipline partout au Sénégal se poursuit. Elle se traduit par le déploiement du projet Dakar 2022 dans plusieurs localités du Sénégal d’une part. D’un autre côté, la massification et la vulgarisation du triathlon se fait par le biais du championnat national. En effet, le championnat se tient sur l’année calendaire de mars à novembre. Nous mettons à profit l’organisation du championnat pour organiser chaque année dans deux nouvelles localités du Sénégal. Pour cette saison 2022, ce sont les villes de Foundiougne et de Ziguinchor qui abriteront pour la première fois une journée du championnat de triathlon. L’année dernière, c’est la ville de Thiès qui a découvert la discipline. Malheureusement, la pandémie de COVID-19 et la recrudescence du variant Delta ne nous ont pas permis de tenir la journée de Sédhiou.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face après bientôt 4 ans de fédération ?

L’une des difficultés majeures auxquelles la FSTri est confrontée, c’est l’obtention des autorisations pour organiser nos compétitions dans les différentes localités. Comme vous le savez, le triathlon est un sport qui se pratique en milieu naturel (dans les eaux et sur routes), donc sur la voie publique. Pour éviter les accidents et en tenant compte du règlement de la discipline, nous sommes tenus d’organiser les courses sur la voie publique. Cela veut dire que pendant la course les routes empruntées par les athlètes doivent être fermées à la circulation. C’est souvent difficile d’obtenir les autorisations pour fermer les routes durant quelques heures, mais avec de la persuasion et des arrangements, nous y arrivons.

Le manque de matériels est aussi une autre difficulté que nous rencontrons et ça ne nous permet pas toujours d’organiser nos compétitions nationales en respectant à la lettre les exigences du règlement.

Enfin, le manque de siège pour la Fédération sénégalaise de triathlon est une difficulté majeure pour mener à bien nos différents projets et bien faire le travail de gestion quotidienne de la fédération qui se développe de plus en plus.

                                           «Améliorer l’organisation de nos compétitions nationales»

La nouvelle saison a démarré ce mois d’avril. Pas moins de 8 journées sont prévues. Quelles sont vos attentes pour cette nouvelle saison ?

Pour la saison 2022, nous nous efforcerons d’améliorer l’organisation de nos compétitions nationales. Ensuite, il s’agira aussi de faire tout le possible pour respecter le calendrier du championnat. Ce qui n’est pas toujours évident compte tenu des aléas et des impondérables de dernière minute qui peuvent survenir et nous obliger à reporter ou annuler une compétition.

A partir de cette saison, les retombées du projet Dakar 2022 doivent commencer à se faire sentir dans le nombre de participants à nos compétitions et le niveau de nos athlètes.

Nous envisageons aussi de faire une communication en direction des expatriés européens et des autres étrangers vivant au Sénégal afin qu’ils participent à nos épreuves.

Enfin, la bonne organisation des deux événements internationaux prévus en fin d’année au Sénégal est un objectif majeur pour la FSTri.

Qu’est-ce qui fait la force du Sénégal et jusqu’où pensez-vous que le triathlon sénégalais pourra se hisser ?

Les atouts du Sénégal c’est d’abord que nous disposons sur notre territoire de zones naturelles (côtes, bras de mer…) qui nous permettent d’organiser des compétitions de triathlon. La jeunesse de la population et la disposition de bons nageurs dans notre pays nous permet d’avoir un vivier important sur lequel s’appuyer pour développer la discipline dans notre pays. De même, la bonne formation des techniciens sénégalais et leur motivation sont aussi un atout non négligeable pour développer la discipline.

Si on travaille de manière organisée et professionnelle, le triathlon sénégalais peut se hisser au plus haut niveau Africain et mondial. Mais cela suppose une vision partagée par tous les acteurs qui doit se traduire par une planification stratégique des actions et des politiques dans le moyen et le long terme. Mais la réussite de tout ceci est assujettie à la disponibilité de moyens conséquents. Nous travaillons à la recherche de moyens, mais seul le soutien et l’accompagnement des pouvoirs publics, des mécènes et des sponsors nous permettra d’atteindre ces objectifs.

Par Moustapha M. SADIO

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