À 38 ans, Sarah Hanffou, athlète camerounaise de tennis de table, s’est retirée des compétitions internationales après sa troisième participation aux Jeux Olympiques de Paris en juillet 2024. La pongiste, connue pour son talent de joueuse et ses engagements caritatifs, laisse derrière elle un parcours inspirant, mais marqué par l'absence de la médaille olympique tant espérée.
Remporter une médaille olympique. Tel était le plus grand rêve de Sarah Hanffou. Longtemps perçu comment un moteur tout au long de sa carrière, ce rêve ne sera finalement pas jamais une réalité. Après une troisième participation aux jeux Olympiques de Paris (tenus en juillet-août 2024), l’athlète camerounaise vient d’annoncer, sur Linkedin, sa retraite internationale. « C'est la retraite. Une page se tourne. Je range la raquette. Trente ans de ping. Que dire à part merci ? Merci aux entraineurs et bénévoles qui m'ont formée, accompagnée, éduquée. J'espère avoir compris et porté les valeurs que vous m'avez transmises », a réagi la native de Roubaix en France.
La dernière de Sarah aurait peut-être été différente, si la Camerounaise n’avait pas croisé le chemin de la redoutable Taïwanaise I-Ching Cheng en 32es de finale du tournoi olympique de Paris 2024 le 28 juillet dernier. Ce soir-là, l’ancienne licenciée du Quimper Cornouaille TT (Pro A Dames) n’y a vu que du feu : une défaite 4-0 (10-12, 5-11, 1-11, 12-14) et une élimination précoce, signant la fin d’un parcours riche pour cette athlète qui a également disputé les Jeux de 2012 et 2021, espérant à chaque fois décrocher une médaille pour son pays.
Malgré l’absence de médaille olympique, Sarah laisse derrière elle un parcours inspirant. Née à Roubaix en France, elle s’est distinguée très tôt en tant que pongiste. En 2001, elle décroche une médaille de bronze aux championnats d’Europe cadets par équipe, suivie de plusieurs titres nationaux. Mais malgré ses succès précoces, elle choisit de suspendre sa carrière sportive pour se concentrer sur ses études de droit. Ce choix lui a permis de décrocher son diplôme et d’entamer une carrière d’avocate. Cependant, le tennis de table n’a jamais cessé de l’habiter. Peu après son entrée dans le monde juridique, elle décide de reprendre sa raquette, cette fois pour représenter le Cameroun, le pays de son père.
C’est davantage sur la scène africaine que la pongiste va se faire un nom, en cumulant les médailles. En 2010, elle devient championne d'Afrique en simple dames et remporte une médaille de bronze par équipe. Elle participe également aux Jeux Africains, où elle décroche une médaille d’argent en 2019, et atteint la troisième place au Top 16 africain en 2020.
En dehors des tables de ping-pong, Sarah Hanffou a su laisser une empreinte durable grâce à son engagement social. En 2014, elle fonde l’association « Ping Sans Frontières », avec pour mission de promouvoir le tennis de table comme un outil éducatif, notamment dans les pays en développement. À travers cette initiative, elle distribue du matériel sportif, forme des entraîneurs et démocratise la pratique de ce sport pour les jeunes, les femmes et les personnes en situation de handicap.
Pour Sarah, le tennis de table n’est pas seulement une compétition, mais aussi un vecteur de valeurs humaines, de solidarité et d’éducation. Son travail à travers « Ping Sans Frontières » montre qu’elle a trouvé un équilibre entre sa carrière sportive, son engagement caritatif et sa profession d’avocate. Aujourd'hui, elle quitte la scène internationale avec un sentiment partagé. D’un côté, elle a laissé une marque indélébile sur le tennis de table africain, en inspirant des générations de jeunes pongistes. De l’autre, l’absence de la médaille olympique tant convoitée laisse un goût d’inachevé.
