Trois fois vice-champion d’Afrique et spécialiste du 60, 100 et 200 mètres, L’athlète ivoirien, Arthur Cissé, s’est confié à Sport News Africa. Ses débuts dans l’athlétisme, ses exploits et échecs, son plus grand rêve, le sprinter ivoirien nous dit tout.
Né en 1996 en Côte d’Ivoire, Arthur Cissé est un sprinter ivoirien spécialiste du 60, 100 et 200 mètres. Recordman du 60 (6s53) et du 100 mètres (9s93) dans son pays, l’athlète s’est aussi distingué au niveau continental et international. L’Ivoirien est trois fois vice-champion d’Afrique, champion de France (2019), médaille d’or aux Jeux de la Francophonie (2017) et aux Jeux islamique (2022) et demi-finaliste des Championnats du monde (2022). Une ascension fulgurante pour le sprinter de 26 ans qui a commencé dans sa Côte d’Ivoire natale. Un choix entre le football et l’athlétisme qui a visiblement porté ses fruits. «Je suis tombé dans l’athlétisme un peu par hasard grâce à un professeur d’Education physique et sportive (EPS) qui m’a détecté et qui m’a dit : ‘Arthur vu ta vitesse au football, lance toi dans l’athlétisme pour voir ce que ça donné», a-t-il confié lors de l’entretien qu’il nous a accordé.
Le natif de Man, ville de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, écoutera les conseils de son professeur et intègrera un centre national à Abidjan avant de débarquer à Dakar pour s’entraîner avec des athlètes professionnels. Début de son expérience au haut niveau. «J’étais d’abord dans un centre national à Abidjan entre 2014 et 2015. C’est quand je suis allé à Dakar, au centre international, que j’ai commencé le haut niveau. J’ai commencé à m’entraîner avec un groupe d’élite, avec Anthony Koffi. C’est à partir de là que j’ai véritablement commencé à m’engager dans l’athlétisme», a déclaré le recordman ivoirien au micro de SNA. Mieux préparer, Arthur Koffi se ferait connaître en 2017 lors des Jeux de la francophonie en 2017 dans son pays. Après être arrivé 2e au 100 mètres et 200 mètres, il est médaillé d’or au 4x100 mètres. L’Eléphant est prêt à conquérir le monde.
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2020, le Coronavirus, les problèmes de visas mais un record
Alors que le monde est frappé par une crise sanitaire sans précédente (coronavirus), Arthur Cissé, lui, connaît une année prolifique. Au Meeting d’Ostrava, République Tchèque, il remporte l’or et établi un nouveau record sur le 150 mètres (15’15). Une performance que l’Ivorien se remémore comme l’une de ses courses qui l’a le plus marqué dans sa carrière. «À partir de 2020, la course qui m’a le plus marqué, c’est celle d’Ostrava. Pendant la Covid, c’était compliqué et j’avais eu des problèmes de visas ; c’était compliqué. Quand j’ai eu le visa, j’avais la rage et il fallait que je donne tout sur la piste. Et quand je suis arrivé à Ostrava et que j’ai vu les Américains et les Jamaïcains, je me suis remémoré de ce que j’avais vécu au pays. J’ai fait une course folle et j’ai établi un nouveau record en 150 mètres. Après de très belles performances se sont poursuivies en 2020», confie l’Ivorien.
Le sprinter participera à 6 meetings dans l’année et terminera 6 fois sur le podium. Une ascension fulgurante mais aussi avec des échecs comme sa contre performance aux JO de 2020 à Tokyo. L’athlète ivoirien sera éliminé en demi-finale du 100 mètres. «Ça a été un rendez-vous manqué. Je suis arrivé avec une pubalgie. Je n’étais pas bien préparé. J’étais à 50%. Et aussi, mentalement, j’étais préparé pour 2020 (les JO ont eu lieu 2021 à cause du Covid). J’étais en bonne forme en 2020 malheureusement, j’ai pas pu maintenir cette forme jusqu’en 2021. Mentalement, on prépare les JO pour 4 ans. Le corps est habitué à ça. Quand il y a un décalage, ça mélange le processus», s’est justifié celui qui est arrivé 2e au meeting d’athlétisme de Metz en 2023.
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Si beaucoup d’athlètes africains s’entraînent dans d’autres pays comme la France, les États-Unis ou encore la Jamaïque, Arthur Cissé préfère rester au pays. Selon lui, ce n’est pas juste une question de compétence individuelles. Il s’agit surtout d’environnement. Il estime également que les autres athlètes (Jamaïcains et Américains) ne sont meilleurs aux Africains mais qu’il y a une différence dans l’encadrement mais aussi dans le suivi. «Les Africains ont le talent mais on doit mettre les moyens de notre côté pour pouvoir atteindre les Jamaïcains et les Américains. On n'a pas les moyens qu’il faut à part dans quelques pays comme l’Afrique du Sud et le Kenya. Nous avons le même potentiel que les Jamaïcains et les Américains. La différence, c’est qu’ils sont dans de bonnes conditions. Ils s’entraînent bien et n’ont pas de stress. C’est une question d’organisation et de structure. On a des infrastructures en Côte d’Ivoire mais qui ne sont pas encore disponibles pour certains athlètes», souligne celui qui a Tyson Gay comme référence.
Malgré toutes ces difficultés, le sprinter poursuit ses préparations dans son pays. Il se prépare déjà pour les prochaines échéances avec notamment en ligne de mire, les Jeux olympiques Paris 2024. «Le championnat le plus important actuellement, pour moi, ce sont les Jeux olympiques. Je me prépare pour ça depuis très longtemps. Mais cette année, j’essaierai de donner le meilleur de moi-même aux pour arriver en finale aux championnats du monde. Et pourquoi pas décrocher une médaille» a fait savoir Arthur Cissé. Il a ajoute qu’avoir une médaille aux JO de 2024 est fort possible. «Tout est possible. En 2020, on ne savait pas que l’Italien, Marcell Jacobs, allait devenir champion. C’est quelqu’un que j’ai battu et 6 mois après il devient champion. Sur 100 mètres, tout peux arriver. C’est mon rêve ; être champion d’olympique en 2024» a-t-il déclaré.