Feissal Atchiba, triple médaillé (deux or, une bronze) au 7e meeting de Marrakech
SNA : Vous avez écrasé la concurrence au récent championnat national décembre 2023. 11s 32 au 100m et 21s 63 sur le 200m. Faible niveau des concurrents ou c'est Feissal Atchiba qui est trop fort ?
Feissal Atchiba : Mes chronos au championnat national sont le résultat d'un travail acharné et d'une détermination sans faille. Je ne dirais pas que le niveau de la concurrence était faible, mais je pense que mon engagement m'a donné un avantage.
Vous avez acquis, en mars dernier, votre qualification pour Paris 2024 lors du 7e meeting de para athlétisme à Marrakech. Quelle a été la clé de cette réussite ?
La clé de mon succès à Marrakech était sans aucun doute la préparation. J'ai travaillé dur pour améliorer ma condition physique et mentale, et je crois que cela a fait une différence énorme.
J-248 avant ce grand rendez-vous sportif. Comment se prépare Feissal Atchiba ?
Ma préparation pour
Paris 2024 suit son cours. Je m'entraîne intensivement, je travaille sur ma nutrition et je veille à bien récupérer après chaque entraînement. C'est un processus continu qui exige beaucoup de discipline. Mon programme d'entraînement s'étend sur 6 jours dans la semaine, du lundi au samedi. Chaque jour, je consacre environ 2 à 3 heures aux activités physiques et sportives. Je travaille avec Hamed Banchi mon entraîneur personnel, qui a une expérience solide en matière de fitness.
Des difficultés dans la préparation ?
Je m’entraîne principalement dans un gymnase situé loin de ma maison, soit à une cinquantaine de km de chez moi. De plus, je m'entraîne au stade Général Mathieu Kérékou de Cotonou sur piste pour les exercices de course à pied ou de cardio. Après le championnat national, en complicité avec mon coach et pour des raisons de manques de moyens de s’offrir un stage international, je vais travailler avec un expert en athlétisme pour continuer la préparation.
Comment fait-on pour éviter les pépins physiques avant Paris 2024 ?
Pour éviter les blessures, je veille à m'entraîner intelligemment. Cela signifie écouter mon corps, faire les bons exercices de renforcement pour prévenir les blessures et prendre le temps de me reposer lorsque j'en ai besoin.
Quels sont vos objectifs pour ces Jeux Paralympiques ?
Je veux bien sûr viser une médaille, mais je veux aussi montrer au monde ce dont sont capables les athlètes handicapés.
Que retenir de ta première participation au Jeux paralympique ?
Ma première à Tokyo en 2021 était une expérience incroyable. J'ai été inspiré par l'esprit de compétition et la camaraderie avec les athlètes. Du point de vue de la compétition, cela a été un véritable défi. L'entraînement, la discipline et la persévérance ont été mis à l'épreuve, mais j'étais prêt à relever le défi. J'ai appris tellement de choses tant sur le plan sportif que personnel. Je félicite des efforts du Japon pour rendre les jeux accessibles et inclusifs. C'était riche d'émotions à l'accomplissement ultime de représenter mon pays. C'est une expérience qui restera à jamais.
Comment l'expérience de Tokyo 2021 va-t-elle vous aider à Paris ?
Tokyo 2021 a été très instructive pour moi. Elle m'a montré à quel point il est important de rester concentré et déterminé. Je pense que ces leçons me seront très utiles à Paris.
Quel est votre regard sur le handisport au Bénin ?
Le handisport au Bénin a fait beaucoup de progrès, mais il y a encore du travail à faire. Les athlètes ont besoin d'un soutien financier pour couvrir les frais liés aux entraînements, équipements adaptés, déplacements pour les compétitions, etc. Ensuite, un soutien social est également crucial pour intégrer les athlètes handicapés dans le monde sportif et lutter contre les discriminations. Enfin, un soutien politique et institutionnel est nécessaire pour garantir l'égalité d'accès et de traitement dans le sport.
Votre pratique du sport de haut niveau comparée à celle d'un athlète valide, quelles sont les difficultés outre celles financières et médiatiques ?
Être un athlète de haut niveau avec un handicap présente des défis uniques. Outre celles que vous avez évoqué, nous devons aussi faire face à des obstacles physiques et parfois même psychologiques. Cependant, j'estime que ces défis ne font que me rendre plus fort.
Rachidi DOSSA